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Femme et entrepreneuriat

Les femmes entreprennent moins que les hommes en France. Ce contraste, Femme et entrepreneuriat, n’engage pas seulement la question des discriminations dont les entrepreneures sont victimes tant au fil de leur éducation et, par voie de conséquence, dans leurs comportements entrepreneuriaux qu’au travers des barrières qu’elles affrontent entre autres lorsqu’il s’agit d’accéder aux crédits, aux conseils et aux réseaux (Orhan, 05; Verheul, 05).

Les causes d’un entrepreneuriat plus masculin

Si les femmes entreprennent moins que les hommes, c’est aussi que les indicateurs de performances entrepreneuriales sont encore très centrés sur des modèles masculins en France et dans de nombreux pays développés (Watson and Newby, 05). La dernière grande étude française portant sur l’Entrepreneuriat féminin date de 2000 (Ducheneau et Orhan). Un questionnaire – 238 questions – a été adressé à 6000 entrepreneures ; 400 réponses ont pu être exploitées et 29 entretiens qualitatifs ont permis de compléter l’étude quantitative. Comme cette enquête compare systématiquement population masculine et population féminine (sans étudier les contrastes au sein de la seule population féminine ou au sein de la seule population masculine), ses conclusions donnent l’impression qu’il existe un seul vrai modèle d’Entrepreneuriat, à savoir le modèle masculin, les autres modèles possibles constituant des catégories exotiques non des catégories fort utiles pour renouveler la culture entrepreneuriale et redynamiser l’esprit d’entreprendre en France.

Un rattrapage progressif

Depuis 2000, les femmes ont commencé à rattraper leur retard du moins dans le domaine de la création d’entreprise. Elles représentent près de 40% des créateurs en 2006 (GEM) contre à peine 30% en 2001. La volonté de croissance qu’elles impriment à leur projet entrepreneurial fait cependant encore problème. En 2005, Annie Fouquet souligne que les patronnes de plus de 10 salariés ne représentent que 13,2 de la population entrepreneuriale totale (tableau, p.46). Elle invite également les spécialistes à se méfier de certains chiffres qui comptabilisent dans le nombre de chef d’entreprise féminin les travailleuses indépendantes y compris les professions libérales; sans elles, les femmes représentent 20,8% de la population entrepreneuriale française totale.

Dans ce contexte, les chiffres fournis par l’INSEE/SIRENE en 2000 nous permettent d’affiner les analyses de Ducheneau et Orhan; on relève en particulier que :

  • Les entreprises dirigées par les femmes sont plus petites que celles des hommes
  • (1 à 10 salariés en moyenne).
  • Les entrepreneures sont nettement plus présentes dans les services.
  • Les entrepreneures choisissent plus souvent que les hommes comme structure juridique l’entreprise individuelle.
  • En 2000, le CA global des entreprises dirigées par des femmes est de 300 millions d’euros soit 21% du CA total des entreprises françaises.

L’accession des femmes à l’Entrepreneuriat

1. Deux types de motivation guident les femmes françaises pour créer (Brush, 92 ; Daily, Certo and Dalton, 99 ; Chandler and Jansen, 00) :

  • La recherche d’indépendance sans recherche de développement dans un contexte de substitut au salariat. Cette approche résulte de divers facteurs : insatisfaction dans le travail, difficulté à trouver un emploi satisfaisant, recherche de flexibilité d’emploi du temps.
  • La recherche de développement. Ce type d’approche résulte de divers facteurs : besoin d’accomplissement personnel, besoin d’avoir une mission sociale, recherche de statut social ou de pouvoir.

Concernant ces deux dynamiques de création, aucune étude comparative d’envergure, prenant en compte les contrastes générationnels et sectoriels n’a été encore réalisée en France.

2. Au sein de la population guidée par la recherche de développement, on observe les qualités suivantes.

Elles sont encore trop calquées sur les modèles masculins tels qu’ils ont été dégagés par Mc Clelland et repris en grande partie par Aldrich et Minnitti (voir les études de Friedman et Rosenman, 74; Ducheneaut et Orhan, 00) :

  • goût de la compétition permanente avec soi-même (35% des entrepreneures concernées) ;
  • sens de l’indépendance (29%) ;
  • besoin d’accomplissement personnel (23%) ;
  • goût d’entreprendre et de diriger (sens du leadership ; pouvoir de contrôle interne ; prise de risque) ;
  • recherche de profit ;
  • besoin de se donner une mission sociale ;
  • besoin d’obtenir un statut social et le pouvoir ;
  • obligation de reprendre le flambeau familial.

Comportements entrepreneuriaux féminins et facteurs agissant sur ces comportements

D’après les enquêtes d’Olson et Currie (89), Carland and Carland (95), et Sonfield, Lussier, Corman, et McKinney (01), Gundry et Ben-Joseph (04), on a très tôt noté chez les femmes entrepreneures les traits de comportements suivants en terme de management :

  • L’attention aux autres et l’écoute; cela induit des relations plus humaines et une façon de penser l’entreprise comme une entité sociale en contact attentif avec les clients
  • Un équilibre réfléchi entre intuition et raisonnement dans les prises de décision.
  • La recherche du consensus avant la prise de décision, intégrant l’avis et recourant aux compétences de qui est concerné en opposition aux stratégies de décision autocratique
  • L’attention aux détails
  • La relativité vis-à-vis de la réussite professionnelle toujours remise en perspective avec la vie privée
  • Le manque de confiance en soi et l’appréhension du risque

Différentes thèses sur le sujet

La thèse de Candida Brush (92) démontre que les femmes considèrent leur entreprise comme un ensemble de réseaux coopératifs de relations intégrant les relations d’affaires aux relations personnelles, familiales, sociétales, l’entreprise n’étant qu’une partie constitutive mais indissociable de l’ensemble des activités de la femme entrepreneur. Cette thèse est confirmée par l’anthropologue Helen Fisher dans son analyse des compétences managériales spécifiquement féminines (99) .

Prue Cruishank (04) étudie l’usage que les entrepreneures néo-zélandaises font de leur capital social et confirme l’existence de process managériaux et entrepreneuriaux spécifiques aux femmes.

Il est clair que ces comportements sont en train de devenir aujourd’hui le fait de tous les acteurs du management entrepreneurial (via l’approche systémique croisée de réflexions sur le genre). Ces études nous incitent à relancer d’autres enquêtes pour savoir si les femmes chefs d’entreprise n’ont pas déjà élaboré des stratégies managériales qui permettraient de mieux gérer l’entrée dans une société performante de l’information, de la recherche et de la veille économique. Il semble également que les femmes savent mieux que leurs homologues masculins recruter des profils créatifs et entrepreneuriaux et s’entourer de compétences et de profils plus diversifiés qui leur permettent d’être à la pointe de l’innovation.

Les tendances de la recherche internationale en matière l’Entrepreneuriat féminin : 11 questions majeures

Dans un article faisant le point sur les 30 dernières années de recherche en matière d’Entrepreneuriat féminin, Lisa Gundry et Myriam Ben-Yoseph abordent 11 questions majeures à ce propos :

  1. Le statut de la femme entrepreneur (le nombre d’entrepreneures et son évolution d’année en année; leur importance en CA, nombre d’employés, le dynamisme de leurs entreprises)
  2. Les secteurs d’activité économique dans lesquels elles évoluent
  3. Les caractéristiques de ces entrepreneures et de leurs entreprises (avec un appel à mener davantage d’études comparatives au sein de la seule population féminine et de la seule population masculine; voir à ce propos l’étude de Cruickshank et Rolland sur l’usage que les entrepreneures néo-zélandaises font de leur capital social)
  4. Les modes d’accès et les motivations qui mènent à l’entrepreneuriat (voir à ce propos l’étude sur les créatrices de start-ups israéliennes de Sibylle Heilbrunn, 04)
  5. Les difficultés de financement et de crédibilité rencontrées par les entrepreneures pour créer et développer leurs entreprises (Greene, Brush, Hart, Saparito, 01)
  6. Les facteurs qui influencent les stratégies de croissance des entreprises dirigées par des femmes (voir les recommandations en ce domaine de Starr et Yudkin dès 1996 ; voir aussi Kim and Mauborgne, 97 et Kamau et ali, 99; Harveston et ali, 96 traitent des problèmes de financement pour les femmes en cas de transmission)
  7. Les entrepreneures minoritaires, leurs besoins spécifiques, leurs liens avec la communauté entrepreneuriale et leurs apports en terme de valeurs et d’innovation (Sonfield, 01; Rogers, Gent, Palumbo, and Wall, 01; Chaganit and Greene, 02)
  8. Le développement des formations à l’Entrepreneuriat tournées vers les femmes et les interactions avec des formations qui ont été essentiellement dessinées pour des publics masculins (voir en particulier les critiques adressées par Candida Brush au système de formation des femmes entrepreneurs à Harvard, 97 et l’analyse de l’originalité de l’offre de Columbia College en Caroline du Sud réalisée par Gundry et ali, 02)
  9. L’originalité des interactions entre vie privée et vie professionnelle que réalisent les entrepreneures et leur impact sur les performances de l’entreprise (Stoner, Harman, and Arora, 90 donnent une vision pessimiste de la question; pour voir des conclusions plus optimistes, se référer à Gundry and Ben-Yoseph, 98 et Ufuk and Ozgen, 01)
  10. Les spécificités féminines dans la détection et la concrétisation d’opportunités (surtout dans les services à l’industrie, voir Kuratko et Hodgetts, 04; voir aussi Hofman, 00)
  11. Les défis à relever par les entrepreneures pour internationaliser leurs entreprises.

Les préconisations de Renaud Redien-Collot

Pour prolonger la réflexion internationale sur l’Entrepreneuriat féminin, je préconise 7 thématiques de recherche qui engagent directement les pouvoirs publics :

  • Les femmes françaises entrepreneurs en chiffres et leurs secteurs d’activité
  • Le mode d’accès à l’entrepreneuriat et les chances de pérennisation des entrepreneures
  • Les entrepreneures et leurs entreprises : valeurs, styles de management, communication, alliances inter-entreprises (études comparatives H/F et F/F des minorités)
  • L’équilibre vie professionnelle/vie privées des femmes chefs d’entreprise : une source d’inspiration pour demeurer créatives
  • Les entrepreneures et les modes de financement et de développement de leurs entreprises
  • Du leadership féminin au coaching entrepreneurial spécifiquement féminin en France dans les programmes d’enseignement supérieur (voire les formations continues) : état des lieux d’une problématique toujours abordée latéralement
  • Les entrepreneures ethniques en France: une réalité tronquée par le mythe républicain

Grâce à de nombreuses observations de terrain, je préconise 7 thématiques un peu plus innovantes dans le domaine de l’Entrepreneuriat féminin :

  • Le capital social des femmes entrepreneurs : utilisation des réseaux établis, pouvoir de constitution de réseaux autour d’une activité, valeurs et significations attribuées aux réseaux
  • Le lobbying et les chefs d’entreprise féminins ; un domaine encore masculin ?
  • Intrapreneuriat, Femme et entrepreneuriat : le rôle des femmes (salariées, dirigeantes, consommatrices, parties prenantes et membres d’association) dans la diffusion de l’esprit entrepreneurial des grands organisations et des PME françaises
  • Femmes et hommes, entrepreneurs associés aujourd’hui en France : renforcement des stéréotypes ou interaction créative ?
  • Femme et entrepreneuriat et entreprises familiales en France : le véritable partage des contraintes et des libertés
  • Le serial entrepreneur et l’entrepreneur à portefeuille au féminin : une réalité française encore masquée
  • Femmes entrepreneurs et femmes politiques : approches similaires ou complémentaires ?

Article par Renaud Redien-Collot

Les Clubs d’entrepreneurs : L’exemple de deux clubs passionnés par l’entrepreneuriat

2 interviews concernant les Clubs d’entrepreneurs et le Club des étudiants entrepreneurs d’Advancia.

Interview de Vincent LEFEVBRE pour le Club des Entrepreneurs CCIP Paris – Advancia.

Pourquoi les créateurs adhèrent au sein de votre club ?

Trois objectifs les conduisent à adhérer : sortir de l’isolement, appartenir à un réseau qui les mettra au cœur de l’information par son appartenance à la CCIP, mais aussi par le biais de réunions informelles, de partage de problématiques… Mais aussi avoir l’opportunité d’acquérir des réflexes de chefs d’entreprises, des déclics sur des sujets qui concernent les entrepreneurs en échangeant avec d’autres mais aussi en participant à des petits déjeuners débats.

L’activité du club ?

Le club c’est avant tout un partage d’expériences et d’expertises entre les différents adhérents. Il n’a pas pour vocation première de faire faire du business mais, se fonde sur l’échange afin de créer une relation de confiance entre les adhérents. Bien sûr, cette confiance conduit les membres du Club à travailler ensemble notamment avec des entreprises extérieures mais aussi entre elles car ils ont la connaissance de l’autre et sont membres d’une même entité. Ainsi, la négociation n’est plus au cour des préoccupations, chacun sait qu’il aura une prestation juste à un prix juste.

Comment se tenir au courant des activités ?

Il existe deux supports :

  • la « newsletter » hebdomadaire baptisée « l’entrepreneur de la semaine » dans laquelle nous présentons une nouvelle entreprise chaque semaine. Il y a aussi un volet info et un volet agenda pour savoir ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur du club
  • l’extranet qui différencie le Club des Entrepreneurs CCIP Paris – Advancia d’autres clubs car on y capitalise la totalité des échanges depuis sa création. Toute entreprise arrivant peut consulter les présentations et résumés de tous les événements, les fiches des entreprises du club, les photos des événements

Quelles sont les conditions pour y adhérer ?

Quatre conditions cumulatives : avoir créé ou repris une entreprise, être immatriculé au RCS donc pas de profession libérale ni d’artisan à titre exclusif, avoir son activité entrepreneuriale à Paris (sauf pour les anciens d’Advancia), passer un entretien individuel afin de valider sa démarche réseau avec l’animateur et s’assurer de la cohérence entre ses attentes et les services proposés.

A propos de Vincent Lefevbre

Vincent Lefèvbre a été conseiller en création d’entreprise à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris puis chargé de projet transmission d’entreprise, il est aujourd’hui créateur et responsable du Club des Entrepreneurs CCIP Paris – Advancia. Il nous parle avec passion de son club.

Interview de Hugues DE REVEL, Ancien Président du club des Entrepreneurs étudiants d’Advancia

Pourquoi avoir décidé de créer votre club ?

Notre club a été créé, il y a deux ans, à la suite d’un voyage au Canada par quelques étudiants entrepreneurs d’Advancia. Au Canada, le club, c’est une habitude…. C’est une idée qui nous a attirés car le côté « rencontre » avec des chefs d’entreprise, avec toutes les personnes impliquées dans une problématique entrepreneuriale nous semblait fondamental dans une aventure entrepreneuriale.

En quoi consiste votre club des entrepreneurs ?

Le club a plusieurs missions dont les conférences qui se déroulent tous les mois. Au travers de ces conférences, nous sensibilisons les étudiants à l’entrepreneuriat. Chaque année, nous participons au colloque de l’Association mondiale des Clubs Entrepreneurs Etudiants qui se tient au Québec. C’est pour nous l’occasion de rencontrer l’ensemble des Clubs dans toute la francophonie. Nous avons aussi l’intention d’organiser plusieurs dîners rencontres avec des étudiants d’autres écoles pour favoriser l’échange d’idées et permettre peut être de réaliser des « idées de business. »

Quelle est la différence entre votre club et celui des entrepreneurs délégation de Paris ?

La différence entre nos deux clubs c’est que le club des entrepreneurs délégation de Paris s’adressent aux entreprises qui ont déjà été créées tandis que notre club s’adresse aux jeunes dont l’entreprise est en cours de création, à ceux qui ont seulement une idée et qui cherchent à la concrétiser ainsi qu’aux curieux.

Les femmes business angels

Interview de Béatrice Jauffrineau, fondatrice et présidente du réseau « Femmes Business Angels », lancé en octobre 2003. Consultante en management et en gouvernance d’entreprise, elle a, de plus, effectué un parcours dans les relations internationales : 2 ans en Autriche et Russie et 6 mois en Chine qui lui ont permis de prendre du recul sur le financement des entrepreneurs français.

Qui sont les Business Angels chez « Femmes Business Angels » ?

Des femmes, managers, cadres dont 20 % sont des chefs d’entreprise, 40 % des Directeurs Généraux et des consultantes. La moyenne d’âge d’une Business Angels est de 45 ans. Une proportion non négligeable n’avait jamais investi avant d’entrer dans notre réseau. Ce n’est pas parce qu’une femme n’ a pas d’expérience dans ce domaine qu’elle ne peut entrer dans notre réseau. Nous proposons même d’ailleurs un coaching pour celles qui n’ont jamais investi dans une start-up.

A qui s’adresse votre réseau ?

Le réseau « Femmes Business Angels » s’adresse principalement à toutes les femmes qui ont au moins 10 – 15 ans d’expérience professionnelle et un peu d’argent disponible. Vous allez me demander : un peu d’argent ça représente quoi : investir un minimum de 20 000 euros en 2 ans pas de maximum mais un montant appréciable serait de 50 000 euros. Cela ne veut pas dire que cet argent sera investi dans un seul projet. Pourtant nous savons que les porteurs de projets préfèrent parfois avoir des Business Angels uniques.

Quel est votre objectif ?

Notre objectif est de réunir un certain nombre de compétences juridiques, fiscales et sectorielles et en même temps, grâce au comité de sélection, limiter les risques. Actuellement, nous recevons 1 à 2 dossiers de création par jour 40 par mois et nous n’en sélectionnons que 5 par mois. Nous procédons à un écrémage certain pour présenter à nos membres des projets qui comportent non seulement le moins de risques possibles mais aussi des projets de création innovante. Une des particularité de notre réseau c’est qu’il n’est composé que de femmes en activité.

Pourquoi avoir choisi de n’être que des femmes dans votre réseau ?

Nous estimons que certains projets d’entreprise n’ont pas vu le jour auparavant car il manquait un regard féminin sur ces projets-là. En fait, les femmes ont en général une approche plus pragmatique et donc ce qui les intéresse ce n’est pas le gadget électronique mais l’intérêt pour le consommateur potentiel. Certains porteurs de projets nous parlent de façon pragmatique mais abstraite.

Or la vraie question est : cela sert à quoi ? Il est facile de se laisser embarquer par le côté un peu clinquant du projet technologique et d’oublier que la question essentielle est de savoir à quels besoins il répond. Pour une femme, il est difficile de se hisser à la tête d’une entreprise. Notre réseau, grâce à l’expertise que ces femmes auront acquise au sein de notre réseau leur permettra d’ouvrir de nouvelles portes et notamment entrer dans d’autres réseaux.

Comment adhérer à votre réseau ?

En ce qui concerne l’aspect administratif, il suffit de remplir une fiche d’information sur le site pour proposer sa candidature. Le conseil d’administration étudiera la candidature dès réception de la fiche.

Quel est le rôle de « Femmes Business Angels  » ?

Notre rôle, à part investir qui est le rôle essentiel, est de conseiller l’entrepreneur en fonction de nos compétences, selon nos connaissances du secteur mais aussi par notre carnet d’adresses pour trouver de nouveaux marchés pour les produits et services. C’est aussi consacrer du temps et du coaching pour permettre au créateur de croire toujours à son projet, l’aider à optimiser toutes ses capacités pour réussir.

Dans quel type de projets, investissez-vous ?

Dans tous types de projets, aussi bien dans les nouvelles technologies que dans les services à la personne ou encore le commerce équitable. Les projets que nous recevons sont à des niveaux variés de maturité. Si le projet paraît être à un stade trop prématuré, nous ne l’étudions pas. Cela dit, en réalité, étant donné qu’il existe une très grande marge entre le début et le développement, nous prêtons parfois attention davantage au projet et au porteur qu’à son stade de maturité. Enfin, il faut constater qu’en général plus le projet est mature plus il va être gourmand au capitaux.

Les Business Angels : Les anges de l’entrepreneuriat

Le Business Angel est une personne qui investit et s’investit dans l’entreprise qu’il a choisi d’accompagner. Cyril de Maleprade, Délégué Général de Paris Business Angels, nous en dit un peu plus dessus.

Qui sont les Business Angels chez Paris Business Angel ?

Les Busines Angels sont des personnes possédant la fibre entrepreneuriale et quelques moyens financiers, intéressées pour participer au développement de jeunes pousses en leur proposant un accompagnement financier et humain. Un Business Angel est avant tout une personne qui investit et qui s’investit dans l’entreprise qu’il a choisi d’accompagner.

Parmi les investisseurs de Paris Business Angels :

  • 1/3 sont des retraités, qui apportent leurs compétences techniques et sectorielles et leur expérience ;
  • 1/3 sont des entrepreneurs qui se cherchent un deuxième sort après avoir réalisé la vente de leur précédente entreprise ;
  • 1/3 sont des cadres en activité qui, outre leur expérience, ont l’avantage d’avoir un carnet d’adresses vivant.

Quels critères appliquez-vous pour sélectionner les projets ?

Tous les projets d’entreprises dites de croissance, mis en œuvre par un ou des entrepreneurs convaincants, nous intéressent. Ce critère est très subjectif. L’idée est d’accompagner une entreprise qui a suffisamment d’ambitions pour que cela justifie d’y consacrer du temps et de l’argent. Ce qui tire la croissance, c’est soit une innovation marketing, soit une innovation technologique. Les autres critères sont plus techniques, et négociables

Proximité

Le Business Angel veut pouvoir rencontrer l’entreprise facilement ; c’est parfois essentiel lorsque l’entreprise rencontre des difficultés (ce qui n’arrive bien entendu jamais). Il privilégie donc des investissements à moins de 1h de chez lui.

Critère financier

Au delà de 300 K, on sait qu’il est difficile de réunir les fonds demandés dans notre réseau. C’est pour cela que nous avons noué un partenariat avec le fonds d’amorçage régional Ile de France Développement, pour augmenter les moyens financiers et mutualiser nos compétences respectives.

Stade de maturité du projet

On attend en général ce que le « proof of concept » soit déjà réalisé. Le premier cercle de financement, les « friends, family & fools », font avant tout confiance à l’entrepreneur qu’ils connaissent personnellement. Les Business Angels ont besoin de créer cette confiance, et donc de voir des premières réalisations concrètes de l’idée du fondateur. De plus, chaque Business Angel investit en vue de vendre sa participation après une période d’accompagnement de 5 ans environ, pour pouvoir réinvestir dans d’autres projets.

Le total des besoins de financement

Les investisseurs sont sensibles au fait que l’argent qui est levé doit permettre d’arriver à un équilibre de financement d’exploitation. Selon la règle intangible « cash is king », les financeurs en amorçage ne veulent pas risquer d’être évincés dans le cadre d’une 2e levée de fonds.

Secteur d’activité

Il faut que l’un des investisseurs comprenne l’activité du projet, pour pouvoir en évaluer le potentiel et pour pouvoir accompagner utilement ‘entrepreneur.

Quels sont en général les montants que l’on vous demande ?

Les montants qui sont recherchés par les entrepreneurs sont souvent de 300 à 500 K€ ; nous réussissons plus facilement à apporter de 100 à 200 K euros. Nous constatons cependant que les besoins sont souvent exagérés.

Les outils pour les entrepreneurs pour chercher du financement ?

C’est avant tout un bon Executive Summary qui doit être concis et précis, en 4 pages maximum. Il faut raconter qui on est, quelle est l’ambition du projet, qui sont les clients et comment on leur vend, à quoi vont servir les fonds levés et quelques chiffres pour visualiser rapidement le potentiel du projet par rapport aux fonds levés. Nous avons une trame d’Exécutive Summary sur notre site internet que vous pouvez utiliser. Plus globalement, le porteur de projet doit avoir à l’esprit que la recherche d’argent est une opération marketing : on « vend » une partie de son capital dans un environnement très concurrentiel. Il faut donc avoir une offre claire et très argumentée.

Entrepreneur et réseaux

« L’entrepreneur réseaute dans une optique d’échanges mutuels et non pas de manipulation »

L’entrepreneur et le développement de réseaux : la clé de l’Entrepreneuriat pérenne

En ce début de siècle, il est animé, dans ses projets de création, de reprise ou de développement d’entreprise, par le rêve, le désir, la volonté, la patience et la persévérance. Ces qualités font de lui (d’elle) quelqu’un d’autonome, de créatif, de curieux, capable d’initiatives.

L’entrepreneuriat éthique, durable, solidaire se développe dans les discours et dans les pratiques. Il passe par un fonctionnement par projets qui permet une implication des parties prenantes, une intégration de la transversalité de l’activité et de l’orientation client.

L’entrepreneur, un expert en tout ?

L’entrepreneur recherche des informations pour comprendre et prévoir les évolutions des marchés, saisir des opportunités d’affaire, innover et se différencier, afin d’acquérir et conserver des avantages concurrentiels.

Pour cela, l’entrepreneur a besoin de compétences étendues, tant spécifiques que transversales. Doit-il néanmoins être un expert en tout ? Non. Bien sûr. Mais il doit s’entourer de compétences pour créer, développer et pérenniser son (ou ses) entreprise(s). Aussi, il s’associe, trouve des partenaires, financeurs, clients, fournisseurs, en tissant des réseaux.

Ou un expert en réseaux

Réseaux ? Le terme est enveloppé d’une aura sulfureuse : réseaux mafieux, communautaires, humanistes, d’espionnage, clubs divers d’influence, d’information ou désinformation, d’intelligence économique, de lobbying. Quelle est la réalité ? Un réseau est simplement : « un ensemble, réel ou virtuel, de personnes interconnectées ayant ou pouvant avoir intérêt à se rendre mutuellement service ».

Ni Talleyrand ni Monsieur Jourdain, l’entrepreneur réseaute dans une optique d’échange mutuel et non pas de manipulation. Il se fixe des objectifs et ne pense pas que réseauter est quelque chose d’évident ni de naturel. L’entrepreneur est conscient des principes maussiens de dons et contre-dons qu’il sous entend. Il s’entoure de personnes qui lui ressemblent (ce qu’on observe dans le développement de l’entrepreneuriat ethnique ou communautaire), dans une relation gagnant-gagnant et tisse des liens à long terme. Il a non seulement des intérêts réels ou potentiels avec les membres de son réseau, mais il en partage également des valeurs, des points de vue, des goûts communs.

D’un point de vue pratique, l’entrepreneur peut trouver des partenaires, associés, clients, fournisseurs, aides diverses, informations et opportunités d’affaire dans ses cercles proches : famille, amis, voisins, collègues, associations, clubs de sport, clubs divers et variés, anciens d’école, communautés ethniques, religieuses, sexuelles, culturelles, réseaux d’entraides humaniste, réseaux et fédérations professionnelles.

Les capacités de l’entrepreneur

L’entrepreneur doit être capable, dans ces différents cercles, d’aborder n’importe qui, d’avoir préparé un discours d’approche lui permettant de se présenter en 30 secondes et de trouver en moins de deux minutes des affinités électives avec son interlocuteur. Cela passe par une bonne connaissance de soi, des autres, des techniques de présentation, de séduction, de rhétoriques et de négociations.

Par ailleurs l’entrepreneur doit être capable de comprendre les rites, la sémantique des différents mondes, milieux, secteurs dans lesquels il oscille. C’est comme dirait Crozier, un marginal sécant, capable de relier les membres et apte à comprendre des manières de voir, de penser et d’agir diverses.

Les lieux et occasions de réseautage sont multiples et variés permettant d’enrichir ou de faire vivre le réseau personnel. Ce réseau, par capillarité permet d’envisager la réalisation de tout projet : on est jamais à plus de cinq poignées de main de n’importe qui dans le monde.

Devenir un entrepreneur-réseauteur

Cet entrepreneur-réseauteur tel qu’il est présenté dans cet article n’est pas seulement un idéal-type. Il correspond précisément à une tendance de comportements, de profils que l’on voit émerger, mais également que l’on forme, notamment au sein de Programme Supérieur en Entrepreneuriat d’Advancia.

Par Yannick Le Guern, professeur au sein du Programme supérieur en Entrepreneuriat (PSE), Responsable du Club des entrepreneurs étudiants d’Advancia, Coach au sein de l’Incubateur d’Advancia et de l’Ecole internationale d’été des jeunes entrepreneurs (EIEJE) et, également entrepreneur.

Des attentes de la société aux objectifs des formations et à la création d’entreprise

Est-il possible de se former à la création d’entreprise ? Alain Fayolle répond à cette question.

Peut-on se former à la création d’entreprise ?

Il est assez étonnant que certains continuent d’affirmer qu’il n’est pas possible de se former à la création d’entreprise. Pour eux, entreprendre serait une affaire de personnalité et de caractéristiques psychologiques. Pour reprendre quelques arguments avancés, le talent et le tempérament ne peuvent pas s’apprendre.

Mais cela est vrai pour toutes les professions et situations professionnelles. Nul ne contestera qu’il est possible d’apprendre la médecine, le droit ou encore l’ingénierie, mais à l’évidence il existe des médecins, des juristes et des ingénieurs qui ont du talent et d’autres qui n’en ont pas. Un raisonnement similaire peut s’appliquer à l’Entrepreneuriat et aux entrepreneurs.

Aucun doute sur ce point, il est possible d’éduquer et de former à l’Entrepreneuriat, mais comme pour les autres disciplines, nous ne pouvons pas être certains que ces professionnels auront du talent et nous ne pouvons pas donner de garantie a priori sur le succès de telle ou telle action.

Quelle est la problématique pour l’entrepreneur ?

Autant l’approche qui consiste à doter l’entrepreneur potentiel des connaissances qui vont lui permettre de bien gérer son processus et de surmonter les difficultés lors de la préparation et du lancement de son projet relève de l’enseignement, autant celle qui vise à le faire évoluer dans ses aptitudes, ses attitudes et sa personnalité est plus problématique.

Pour reprendre les propos de Peter Drucker, un des grands penseurs du management : « Il n’y a rien de magique ou de mystérieux dans l’acte d’entreprendre. Cela n’a rien à voir non plus avec les gènes. Entreprendre est une discipline et comme toutes les disciplines cela s’apprend ».

Quelles sont les raisons de l’accroissement de demande de formation en Entrepreneuriat ?

L’accroissement actuel de la demande d’éducation et de formation en Entrepreneuriat a des origines multiples. La première est gouvernementale. La croissance économique, la création d’emplois, le renouvellement des entreprises, les changements technologiques et politiques, l’innovation dépendent très largement, dans le paradigme post-industriel, des créateurs d’entreprises et d’activités.

D’où un intérêt croissant pour les entrepreneurs et des questionnements du type : « Comment et où susciter des vocations entrepreneuriales  ? Comment éduquer et former les futurs entrepreneurs ? ».

La seconde origine vient des étudiants. De ceux, tout d’abord, qui envisagent, à très court terme ou à plus longue échéance, de créer leur entreprise ; de ceux, ensuite, qui souhaitent acquérir des connaissances indispensables, selon eux, au bon déroulement de leur carrière dans des entreprises, quelle qu’en soit la taille. Ces dernières, en effet, s’intéressent de plus en plus à l’entrepreneuriat et orientent progressivement leur recrutement de jeunes cadres vers des individus dotés des connaissances, attributs et parfois expériences utiles à l’acte d’entreprendre.

Y en-a-t-il d’autres ?

Les entreprises petites, moyennes ou grandes, constituent donc la troisième et dernière source du développement des formations en entrepreneuriat. Elles semblent privilégier aujourd’hui, au niveau de leurs cadres, des compétences et des comportements de management autres que ceux qui ont prévalu au cours des dernières années.

Nous allons dans cet article préciser ce que nous semblent être les attentes les plus importantes de la société française vis-à-vis des formations à la création d’entreprise, puis nous présenterons les objectifs des enseignements qui sont censées y répondre.

Quels sont les objectifs des formations ?

Comme nous pouvons le constater les attentes de la société sont multiples, ce qui conduit naturellement à une grande variété d’objectifs. Nous les avons regroupé en trois catégories principales.

Sensibiliser

Les objectifs concernent la sensibilisation des étudiants, pour les aider à voir, dans la création d’entreprise, une option de carrière possible et développer en eux des attitudes positives et favorables vis-à-vis des situations entrepreneuriales. La sensibilisation peut être faite de différentes manières. L’accent peut se mettre sur ce qu’apportent les entrepreneurs à nos économies et à nos sociétés. Les valeurs, attitudes et motivations des entrepreneurs doivent également être présentées et discutées, à l’aide d’études de cas ou de témoignages d’entrepreneurs.

Former aux situations, aux techniques et aux outils

Les objectifs peuvent également s’élaborer autour du transfert et du développement des connaissances, compétences et techniques spécifiques destinées à accroître le potentiel entrepreneurial des étudiants. À ce niveau, il s’agit de mieux les préparer à penser, analyser et agir dans des situations particulières et des milieux différents (petites et moyennes entreprises) en tant qu’entrepreneurs. Les situations visées concernent la création, la reprise ou l’intrapreneuriat. Les stratégies d’entrée, l’innovation, la créativité ou encore le droit de la propriété constituent quelques exemples de thématiques.

Accompagner des porteurs de projet.

Il s’agit dans ce dernier cas de travailler avec des étudiants ou des participants qui sont engagés concrètement dans des démarches de création d’entreprise. L’accent sera mis davantage sur la facilitation des processus individuels d’apprentissage, la mise en relation avec des partenaires potentiels, les processus d’accès aux et d’acquisition des ressources clés et, enfin sur le coaching.

Et en conclusion

Les formations à la création d’entreprise ont donc pour finalités de permettre à travers les modules de sensibilisation d’aider les étudiants à développer une intention d’entreprendre, qui se traduit à la fois par la désirabilité de l’acte (créer une entreprise, par exemple) et par la conviction de sa faisabilité.

L’intérêt des modules de formation aux techniques spécifiques et d’accompagnement est de faciliter l’apprentissage des étudiants au sujet des situations et des contextes dans lesquels apparaît l’acte d’entreprendre.

Ces apprentissages sont d’autant plus efficaces qu’ils privilégient une logique de projets et des modes pédagogiques actifs pour amener les étudiants à mieux comprendre dans quelles conditions et suivant quels processus les projets d’entreprendre émergent, sont développés et pilotés et enfin, aboutissent.

Les design : son rôle et ses atouts

Interview de Laurent Vincenti sur le rôle fondamental du design pour les entreprises.

En quoi consiste le design global ?

Le Design Global est un métier peu connu en France mais c’est pourtant un outil extrêmement efficace pour les entreprises. Le Design Global consiste à créer et à appliquer l’identité d’une entreprise sur tous les supports d’expression de la marque. Ces supports peuvent aller du papier à lettres à des supports beaucoup plus complexes comme le design de trains ou les sites internet.

Dans le cadre de ce type d’études, l’agence A&co peut, par exemple, intervenir sur l’architecture de marque qui consiste à réorganiser et redéfinir les marques d’un groupe en fonction de son positionnement. On conduit alors une réflexion sur l’évolution de la philosophie de l’entreprise, ce que Laurent Vincenti appelle le « génotype de marque ».

Ces prestations d’étude (d’analyse), constituent un travail en amont, elles sont souvent complexes et laborieuses, elles demandent une analyse très précise du métier et des échanges approfondis sur la stratégie de l’entreprise avec le management.

Quelles sont les 10 missions du design au service des entreprises ?

1. Le design sert à exprimer une marque

Ma conviction est que l’expression sensible des marques va devenir un vecteur de plus en plus important pour exprimer l’image des entreprises. Nous sommes actuellement entrés dans l’ère de la communication visuelle, nous communiquons de plus en plus, l’image devient essentielle. Cette évolution technologique liée à une demande de plus en plus forte des consommateurs, de discours sensibles, va porter les entreprises à travailler leur image, leur discours, la manière de se comporter vis-à-vis de leurs clients.

2. La marque est un outil de management

De plus en plus, les entreprises ont besoin d’exprimer leur système de valeurs, leur philosophie d’entreprise, pour nourrir la culture interne. En effet, les acteurs de l’entreprise ont besoin de donner un sens à leur travail, de savoir ce qu’ils font et ce à quoi leur travail va servir. Sur la base d’un système de valeurs d’entreprise, le design aide à rendre visible la mission de l’entreprise et permet aux managers de présenter ce système de valeurs et de le faire partager par tous.

3. Le design a un rôle à jouer dans l’organisation de l’entreprise

Comme nous l’avons déjà vu, l’architecture de marque permet de réorganiser les groupes.
Grâce à la redéfinition des marques, on peut rendre l’offre de l’entreprise visible pour ses clients et rendre son organisation claire pour les acteurs internes du groupe. Ainsi, les immenses nébuleuses de marque issues des fusions, acquisitions, reprennent de la clarté et de la lisibilité dans un ciel devenu plus clair. Le système des marques dans un groupe exprime, en quelque sorte, son fonctionnement.

Nous nous posons la question de savoir comment nous nommons ces marques, quelle image nous leur donnons, dans quel cas la caution du groupe est nécessaire ou pénalisante pour les marques.
Cet aménagement des marques du groupe permet de rendre lisible la stratégie marketing et de la mettre en oeuvre. Le travail sur l’architecture de marque permet, comme pour une famille, de créer des gènes semblables pour toutes les entreprises du groupe mais de différencier chaque filiale par son nom et l’expression de sa mission spécifique. Ainsi, on crée une famille de marque complémentaire qui constitue un groupe homogène.

4. Le design permet d’avoir une cohérence d’expression mondiale

Le système d’application du design de la marque permet à l’entreprise, quel que soit l’endroit où elle se trouve dans le monde, d’exprimer la même image. C’est à travers le traitement spécifique de tous les supports de l’entreprise, que le design va permettre de reconnaître cet air de famille.

La marque est alors le moyen d’unifier : elle s’exprime à sa manière sur tous ses supports.
Le design parce qu’il s’exprime par des signes, couleurs et des formes permet également de s’exprimer malgré les différences culturelles. La simple reconnaissance d’un signe, s’il est bien conçu, permet sa reconnaissance dans toutes les cultures.

5. Le design : une vocation commerciale

Le design, pour les entreprises, a une mission de valorisation commerciale. De plus en plus, le design emballe la technologie, met en valeur les produits et les marques et accompagne le mouvement d’une société qui devient de plus en plus sensible en proposant des objets et des marques plus séduisants.

On sait aujourd’hui que le beau fait vendre et que le design devient une étape incontournable dans toutes les démarches du marketing. De plus en plus, on s’aperçoit que la bonne évolution d’un point de vente ou que l’évolution d’une identité visuelle réussie, impacte positivement sur le chiffre d’affaires de l’entreprise (magasin ou marque). Le design est un véritable outil pour gagner de l’argent.

6. Le design aide à établir les bases d’un discours publicitaire

Le design installe la marque d’une entreprise dans une personnalité qui la suivra pendant toute son existence. Sur ce socle identitaire, les agences de communication font parler la marque et ses produits pour installer sa communication et la faire évoluer au cours des années. Même si le design des marques évoluent en moyenne tous les 15 ans, ces racines culturelles perdurent.

7. La marque engage l’entreprise vis-à-vis de la société

La marque et son discours peut être l’expression d’un engagement sociétal, c’est-à-dire de la manière dont l’entreprise va se comporter face à la société, du mode de relation qu’elle cherche à établir avec elle, de ce qu’elle promet, de ses intentions, du mode d’échange qu’elle espère réaliser avec ses clients.
Ces types d’engagement sont et seront de plus en plus déterminants dans la cotation des entreprises.

8. L’identité visuelle doit être un « phare » pour l’entreprise.

Lorsque la marque est un phare, elle permet de reconnaître l’entreprise de manière immédiate de part ses formes, ses couleurs, et son esprit particulier etc. La marque « phare » peut même s’ancrer dans l’inconscient d’une population. Par exemple le M de Macdonald, davantage connu aux USA que la croix catholique. En se dotant d’un symbole fort, l’entreprise peut valoriser sa marque comme un actif à son bilan de l’entreprise et à terme valoriser fortement cette marque lors de la revente de l’entreprise.

9. Une bonne marque est une « star »

Puisque l’univers concurrentiel des marques est de plus en plus agressif, chacune doit s’exprimer fortement ses différences. La marque se doit de raconter une « histoire », d’exprimer une personnalité forte : la marque « star » devient ainsi incontournable sur son marché. C’est par ces différences que les marques se font « remarquer ». Par exemple, la pomme d’Apple a été conçue à une époque où l’informatique était considérée comme une affaire plus que sérieuse. La pomme était un symbole très audacieux qui installait d’ailleurs les racines de la marque Apple qui a toujours mis en avant l’innovation et le design de ses produits.

10. Une marque est un « costard ».

La marque est le vêtement du groupe, la manière dont il est dessiné, le tissu avec lequel il est fabriqué (jean ou tweed), le mode de relation que la marque va établir avec ses interlocuteurs. On peut comparer les logo Cartier et de Tati qui sont tous les deux caractéristiques de l’expression d’un positionnement et d’un type de relation : le design de leur marque l’exprime clairement. Ils expriment tous deux un type de relation que leur marque va établir avec leurs clients.

Dans un univers, où les entreprises devront séduire, le design des marques est en train de devenir, c’est ma conviction, un des éléments majeurs qui créera véritablement la différence et qui permettra de mieux vendre à l’avenir.

3 Questions à Laurent Vincenti, designer spécialiste de la marque et PDG de Vincenti Design

Pourquoi se démarquer de ses concurrents ?

Depuis que la crise est survenue, de nouvelles tendances se sont confirmées. Les consommateurs choisissent le prix, certes, mais ils se tournent de plus en plus vers les entreprises qui marquent leur différence ; notamment en terme d’image. Aujourd’hui, donner du sens à sa marque paye. En cette période de troubles économiques où le système boursier et où des éléments structurants de la société ont perdu leur crédibilité, les gens vivent un monde en perte de sens. Une entreprise qui affiche une manière différente de penser les choses, un véritable sens de son métier marquera plus les consommateurs. Les entreprises qui ont une réelle intelligence de sa mission et dont le sens se reflète dans ses produits et services, sera beaucoup plus performante sur son marché.

Qu’entendez-vous par « donner du sens » ?

« Donner du sens », c’est révéler la valeur ajoutée unique qu’amène l’entreprise dans son environnement. Il faut que l’entreprise s’inscrive dans une dynamique allant plus loin que la simple mécanique du profit financier, pour affirmer son engagement à faire grandir l’homme et la société.

Comment créer cette différence ?

Au-delà du simple fait de se procurer un produit, les gens achètent tout un univers d’expression de la marque : son esprit, son idée, son design, son sens. L’acte d’achat devient une expérience. L’entreprise témoigne sa différence à travers tous les signes qu’elle émet : ses produits bien sûr, mais aussi son discours, l’aspect de ses bureaux, son management.

Créer la différence passe en grande partie par le design : le logo, le packaging des produits ou l’architecture des points de vente par exemple. Les métiers du design de la marque doivent servir le discours de l’entreprise, le traduire par des signes qui vont toucher les sens et l’esprit du consommateur. Cette nouvelle approche est devenue déterminante dans notre réalité de plus en plus sensible.

A propos de Laurent Vincenti

Laurent Vincenti, designer et consultant en définition de marque, réunit deux expertises rarement associées. Après 4 ans aux Arts déco de Paris, il entre en 1982, dans une agence de design et commence à travailler avec les plus grands designers : Pierre Paulin et Roger Tallon. Très jeune, il est alors amené à se pencher sur les problématiques de système d’identité avec à la fois la vision de ses deux mentors et du Président Directeur Général de son entreprise Marc Lebally, un des fondateurs du design management en France. A 25 ans, il devient Directeur de création.

Aujourd’hui, il est Directeur Général, chargé de la création et de la stratégie de marque à l’agence A&Co, qui a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaire d’environ 11 millions d’euros.
Il a tout au long de sa carrière géré un grand nombre de grandes marques françaises et mondiales, sous l’angle du design global. A&Co revendique parmi ses réalisations : La Poste, Total, Groupama, PSA Peugeot Citroën, BNP Paribas, Cetelem, le Mondial de Foot 98, Surcouf, Elf L’agence a obtenu deux années consécutives (en 2004 et 2005) le grand prix du Design aux TOP COM.

Les incubateurs : comment faire le tri ?

L’incubateur permet de donner de la crédibilité au projet et de réussir son parcours d’entrepreneur. Interview de Joël Saingré, ex-responsable de la Création / Transmission – CCIP, responsable de l’incubateur d’Advancia.

On parle beaucoup des incubateurs mais en quoi cela consiste ?

« Incubateur » est un terme générique qui désigne les dispositifs d’aide à la création d’entreprise qui hébergent physiquement des entrepreneurs. Ils offrent des conseils spécialisés. Un incubateur accompagne traditionnellement des projets technologiques, il fournit des ateliers de R&D et des conseils en levée de fonds. L’incubateur d’Advancia, créé en 2005, offre un terrain d’expérimentation à tous les entrepreneurs quelle que soit l’activité qu’ils envisagent et à condition qu’ils soient ambitieux et que le projet soit créateur d’emplois !

Les incubateurs sont une aide à la création mais quels sont les apports spécifiques de votre incubateur ?

Les apports de l’incubateur d’Advancia se traduisent avant tout par un travail sur le porteur de projet. L’incubateur a pour vocation de développer la confiance en soi et de stimuler, de déclencher l’action. Il offre aussi plus de crédit et plus de rythme à l’entrepreneur que s’il était isolé.

Quels sont les moyens mis en œuvre qui permettent d’atteindre ces objectifs ?

L’entrepreneur est accompagné par un entrepreneur aguerri et en activité. Des consultants spécialisés : droit, vente, communication, finances et un conseiller technique, spécialisé en création / ou en développement d’entreprise aident l’entrepreneur à formaliser ses outils et augmenter ses compétences. Les chefs d’entreprises qui « coachent » les projets sont formés aux techniques d’accompagnement. Les interventions/conseils se réalisent sous forme de confrontation entre le futur chef d’entreprise et un auditoire composé de trois des intervenants de haut niveau qu’il doit convaincre.

Quel est votre rôle au sein de la structure ?

Je cherche des financements pour faire fonctionner l’incubateur, je sélectionne les intervenants, identifie et propose les candidats entrepreneurs au jury de sélection, et enfin j’offre des options aux entrepreneurs pour qu’ils réussissent à dépasser ou à contourner le plus d’obstacles possibles. Au sein de l’école, je représente la création d’entreprise et fait vivre l’image de l’entrepreneur créateur d’entreprise, ouvert sur l’extérieur, obstiné à développer une habilité et positif.

L’incubateur propose des outils et des services pour :

  • transformer le projet en plan d’action, l’idée en un produit commercialisable
  • vendre et faire connaître l’entreprise : exploiter un réseau, les médias, développer sa notoriété
  • s’affirmer, trouver des partenaires, des financements : construire une organisation efficace

L’opinion des entrepreneurs hébergés à l’incubateur :

« On peut croire qu’on n’a pas besoin des conseils d’un incubateur quand on vient de terminer un MBA. Les deux sont complémentaires, si le MBA donne les bases théoriques du business, l’incubateur apporte le point de vue pratique, opérationnel, qui permet d’avancer concrètement. »

Laurent Nicolas