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Les Conseillers du Commerce Extérieur de la France

Interview de Bruno Durieux, président du CNCCEF (Comité National des Conseiller du Commerce Extérieur de la France) et ancien ministre

Qu’est-ce que le CNCCEF ?

Cette organisation a été créée il y a plus de cent ans par le gouvernement. Pour définir et mettre en œuvre sa politique de commerce extérieur, le gouvernement souhaitait s’appuyer sur les praticiens du commerce à l’étranger. En effet, les chefs d’entreprise qui exportent, qui sont les opérationnels sur le terrain, restent souvent les mieux placés pour définir les orientations à prendre dans ce domaine.

Quelles sont les missions du CNCCEF ?

Depuis quelques années, les Conseillers au Commerce Extérieur (CCE) focalisent leurs efforts sur l’aide aux PME qui s’exportent ainsi qu’en direction des jeunes. Les CCE accompagnent le développement des PME à l’international en donnant aux entrepreneurs des conseils de base. Ainsi, ils peuvent mieux réussir leurs premiers pas à l’export. Ils s’engagent également en faveur de l’internationalisation des jeunes. Pour cela ils agissent en formateur ou « éveilleur d’intérêt » auprès des jeunes afin de leur donner envie de faire carrière à l’international.

Comment les CCE soutiennent-ils les PME à l’international ?

Cela va du simple conseil au véritable coaching. Dans chaque pays quasiment, un entrepreneur peut trouver un CCE proche de son secteur. Celui-ci lui donne les conseils de base pour se développer dans le pays : partenaires à éviter, fournisseurs à recommander, conditions fiscales et juridiques locales. Ces précieux conseils peuvent éviter de faire de grosses erreurs. Dans le cas de coachings approfondis, ils étudient l’entreprise et conseillent son dirigeant sur les choix stratégiques à adopter pour son exportation.

Combien existe-t-il de CCE français dans le monde ?

2 400 CCE sont répartis à l’étranger et 1 600 sont présents en France. Ils sont présents en France et à l’étranger, dans 145 pays. Ils sont organisés en en sections dans une centaine de pays et sont tous raccordés au réseau mondial du CNCCEF.

Comment faire pour rencontrer un CCE ?

Sur le site du CNCCEF, on trouve un annuaire qui référence les CCE. L’entrepreneur peut aussi prendre contact directement avec les CCEF. Ils le recevront et le conseilleront de manière totalement bénévole.

Diversifier son réseau : un raccourci vers le succès

Pour améliorer l’efficacité de son réseau, il faut apprendre à développer des contacts avec des personnes appartenant à d’autres univers que le sien. On ne sait jamais qui est en relation avec qui ! Gérer et diversifier son réseau professionnel nécessite ainsi une certaine ouverture.

Une diversification du réseau à faire

La tendance naturelle est d’entretenir des relations avec des personnes qui nous ressemblent. Il suffit de regarder son propre carnet d’adresse. On y retrouve en majorité des collègues, d’anciens camarades d’école ou d’université, des personnes qui ont les mêmes centres d’intérêt que nous, ou encore des relations qui évoluent dans notre sphère professionnelle. Bien sûr, il est important d’avoir ce type de contacts dans son réseau, mais ce n’est pas suffisant.

Bien souvent, il s’agit de relations qui se connaissent entre elles. Leur réseau est, à peu de choses près, le même que le vôtre. Comment dans ce cas s’ouvrir à de nouveaux prospects ? Un réseau diversifié inclut ce que Wayne Baker* appelle des « connecteurs ». Pour ce grand spécialiste du networking, ce sont eux qui jettent des passerelles vers d’autres personnes plus éloignées de notre cercle de relations. Et ils nous offrent la possibilité de sortir des sentiers battus.

Exemple concret de mise en relation

Pour illustrer l’efficacité de ces « connecteurs », voici une histoire (si le prénom a été changé, l’histoire, elle, est bien réelle) : Jean-Marc, avocat d’affaires, spécialisé dans le droit bancaire, recherche un client institutionnel régulier. A Paris, on compte des dizaines de milliers d’avocats mais seulement quelques dizaines d’établissements bancaires. Il a dans son réseau Catherine, qui dirige un centre de fitness, où il s’entraîne régulièrement.

Progressivement, Catherine apprend à mieux connaître l’activité professionnelle de Jean Marc, développe une relation de confiance avec lui et comprend quelles sont ses compétences. Elle en parle à l’une de ses clientes, dont le mari est directeur juridique d’une banque importante. Depuis, Jean-Marc est devenu l’un des avocats réguliers de cette banque.

Favoriser les contacts

La meilleure façon de favoriser de nouveaux contacts, c’est d’avoir un réseau diversifié et non pas homogène. Les réseaux les plus productifs sont ceux qui ont un « mix » important dans leurs relations. Pas simplement d’origine, ou de sexe mais aussi d’âge, d’expérience, de formation et de profession. Pour construire un réseau fort, il faut apprendre à connaître et aider des personnes qui ne nous ressemblent pas, qui ne parlent pas comme nous, qui n’ont pas le même passé ni les mêmes habitudes. En un mot, il faut savoir sortir de son pré carré !

Article par Marc-William Attié

L’entrepreneuriat solidaire

Interview de Benoit Granger, spécialiste du microfinancement et professeur d’entrepreneuriat solidaire dans le programme de master d’Advancia

Qu’est-ce qu’une entreprise solidaire ?

En France, les entreprises sont généralement considérées comme solidaires, davantage en référence à des critères sociaux que de développement durable. On désigne ainsi les entreprises d’insertion ou qui, en termes de management, sont organisées de façon solidaire.

Est-ce que la création d’une entreprise solidaire ressemble à une création traditionnelle ?

Créer une entreprise solidaire se différencie d’une création classique par deux aspects. D’abord, une entreprise qui a des objectifs solidaires reste souvent moins rentable sur le plan économique qu’une entreprise traditionnelle, car ses activités apportent moins de profit commercial. Ensuite, sa création est complexe par nature car l’entrepreneur poursuit deux objectifs : équilibrer les comptes et réaliser sa vocation solidaire. Réussir à atteindre ces deux objectifs n’est pas toujours simple…

De quel type de subvention ce genre d’entreprise peu bénéficier ?

En France, il existe des réseaux de financement des entreprises solidaires et des subventions dont peuvent bénéficier les Structures d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE). Ces aides correspondent à des contrats passés entre l’entrepreneur et l’état. En d’autres termes, si l’entrepreneur fait travailler des personnes peu qualifiées et qui demandent un encadrement important, donc coûteuses, l’état s’engage à prendre en charge une partie de ces surcoûts. Les entrepreneurs solidaires bénéficient parfois également de mécénat de la part de grandes entreprises pour couvrir ces charges.

Pourquoi les entrepreneurs solidaires s’engagent-ils dans ce secteur ?

Amon avis, les entrepreneurs solidaires savent qu’à long terme ils gagneront moins d’argent que les entrepreneurs classiques. Mais l’entrepreneuriat solidaire apporte autre chose au créateur : il en retire une grande satisfaction personnelle et un fort sentiment d’accomplissement de soi et de ses valeurs.

Quels conseils pouvez-vous donner à des créateurs qui souhaiteraient se lancer dans ce secteur ?

Il s’agit d’activités complexes et je leur conseillerai donc de se former sur le terrain. Ceux-ci peuvent par exemple intégrer l’encadrement d’une structure existante et y passer le temps nécessaire pour comprendre la réalité, les problématiques propres et les enjeux de ce type d’entreprise. Aller sur le terrain est indispensable pour démarrer un projet de ce genre.

Mieux se vendre ! Pensez au relooking !

Chef d’entreprise, votre image ne semble pas correspondre à ce que vous êtes censé dégager ! Voici les conseils de Co-relook’in une agence de conseil en relooking.

Les notions de base

Il existe quelques notions de base qui, bien appliquées, peuvent changer un style et donc l’image que les personnes peuvent avoir de vous. Il faut tout d’abord soigner son allure : choisir des vêtements à sa taille, ni trop grands ni trop petits, avoir des cheveux propres, des ongles impeccables, des dents blanches, des chaussures cirées. Cela paraît évident ! Mais beaucoup négligent ces détails qui en disent long sur la personne.

Le sourire

Ce que l’on demande aux chefs d’entreprise s’est de savoir sourire. Le sourire, la joie de vivre et la bonne humeur ne sont pas forcément une priorité pour les chefs d’entreprise. Et pourtant, cela peut positivement changer l’image que vous allez dégager.

Les questions à se poser

Le relooking reste personnalisé et ne cherche pas à faire correspondre le style des personnes à des standards. Ces quelques questions vous permettront de définir le style à adopter : quelle est votre personnalité ? Quel poste vous occupez dans l’entreprise ? Quelle est votre fonction exacte ? A quel type de clientèles vous vous adressez ? Quelles sont les personnes que vous êtes susceptibles de rencontrer ? Quelle image avez-vous besoin de dégager ? Les réponses à ces questions vont vous permettre de définir un dress code.

Définir son style vestimentaire

Selon le type d’entreprise que vous dirigez et son secteur, les messages à faire passer sont très divers. Le relooking se travaille en fonction de la personnalité de la personne, de sa place dans l’entreprise et du domaine dans lequel il évolue. Dans le secteur de la finance par exemple, il est préconisé d’adopter un style strict et des tons gris/noir. Dans le milieu créatif, au contraire, il est de bon ton de faire « exploser les couleurs ». Un cadre dirigeant doit faire le choix vestimentaire en fonction du type de service qu’il pilote, tandis que le chef d’entreprise devra adopter un style qui convienne à l’ensemble de son entreprise. à noter aussi : une femme pourra se permettre davantage de fantaisies qu’un homme.

A éviter

Chez une femme, par exemple, il est important de renouveler régulièrement sa c. Les racines qui repoussent sont un détail qui peut détruire totalement un look ! Chez un homme, le « détail qui tue » sera un pantalon trop court associé à des chaussettes de tennis. Ce petit élément peut décrédibiliser n’importe quel style soigné !

Article par Corinne Boué

La rupture conventionnelle du contrat de travail : Remède aux prud’hommes ?

La rupture conventionnelle a été créée par la loi du 25 juin 2008 avec pour objectif d’être le « drapeau blanc du contentieux prud’homal » et le fer de lance de la « flexisécurité ». En effet, cette rupture conventionnelle du contrat de travail permet une rupture d’un commun accord de la relation de travail.

Le fonctionnement de la rupture conventionnelle

Schématiquement, en matière de contrat de travail, c’est habituellement soit l’employeur qui rompt le contrat (avec les risques contentieux que l’on connaît), soit le salarié (mais il ne bénéficie pas alors du chômage). La rupture conventionnelle, moins manichéenne, permet de mettre tout le monde d’accord sur les conditions du départ du salarié (date, indemnité de rupture versée). Au surplus, par ce biais, le salarié a droit au chômage et l’employeur est à peu près sûr, à peu de coût, de ne pas voir la rupture du contrat contestée devant le Conseil de Prud’hommes.

Les conditions de validé de la rupture conventionnelle

Pour que cette rupture conventionnelle soit valable, il suffit de respecter la procédure suivante :

  • D’abord, il faut organiser un ou plusieurs entretiens entre le salarié et l’employeur. Ces entretiens ont pour objet d’éclairer le salarié sur ses droits (montant de l’indemnité versée, conditions de la rupture, montant et durée approximative du droit au chômage).
  • Ensuite, il est nécessaire que l’employeur et le salarié signent conjointement un formulaire type de demande d’homologation et, éventuellement, une convention de rupture.
  • Après cette signature, il existe un délai de rétractation (que peuvent utiliser le salarié et l’employeur) à l’issue duquel les documents de rupture doivent être adressés à l’administration du travail qui valide ou rejette la demande.

Les conséquences de la rupture conventionnelle

Si les règles procédurales ont été respectées et l’indemnité versée est suffisante (un montant minimum a été déterminé par la loi), la rupture conventionnelle sera très certainement homologuée. Le contrat de travail est alors rompu. Si la demande de rupture conventionnelle n’était pas homologuée, la relation de travail reprendra son cours comme si de rien n’était, personne ne pouvant tirer bénéfice de la procédure avortée.

Dans les faits, il est rare qu’une demande de rupture conventionnelle ne soit pas homologuée. Ce mode de rupture du contrat de travail ne semble donc présenter aucun inconvénient. Erreur ! D’abord, la rupture conventionnelle ne peut pas être utilisée dans tous les cas de rupture (impossibilité d’utilisation pour un licenciement économique collectif, pour la rupture d’un contrat de travail dans le cadre d’un accord GPEC, pour la rupture d’un CDD, d’un contrat d’apprentissage, d’une période d’essai, pour la rupture d’un contrat de travail d’un salarié en arrêt maladie pour accident du travail ou maladie professionnelle….).

Ensuite, la rupture conventionnelle ne sécurise que la rupture du contrat de travail, les contentieux prud’hommes portant sur l’exécution du contrat (demande d’heures supplémentaires, rappel de primes ) peuvent toujours prospérer.

Deux notions à ne pas confondre

Il ne faut surtout pas confondre « rupture conventionnelle » et « transaction ». La rupture conventionnelle vise à organiser la rupture du contrat et la transaction, postérieure à la rupture du contrat, a pour objet de mettre fin à tout litige relatif au contrat de travail (conclusion, exécution et/ou rupture du contrat). Ainsi, si dans le cadre d’une rupture conventionnelle vous étiez confronté à un salarié réclamant des rappels de salaires, il pourrait être utile de cumuler rupture conventionnelle et transaction.

Par ailleurs, il faut savoir que la rupture conventionnelle a mauvaise presse auprès de certains Conseils de prud’hommes et de certaines Cours d’Appel, ces juridictions ayant promis d’être très vigilantes quant à la régularité de la procédure.

Enfin, la rupture conventionnelle nécessite l’accord du salarié, ce qui n’est pas une mince affaire. Certains collaborateurs pourront mal réagir à une proposition de rupture conventionnelle, la refuser et préparer, par conséquent, un « dossier » en vu d’un éventuel prud’homme.

La rupture conventionnelle constitue donc un outil intéressant pour l’entreprise mais il convient de l’utiliser avec subtilité et parcimonie en ayant conscience des tenants et aboutissants de chaque phase de sa procédure de mise en œuvre.

Article par Antoine GROU – Avocat à la Cour

Prime à l’embauche des stagiaires

Les employeurs qui embauchent des anciens stagiaires « étudiants » en entreprise en Contrat à Durée Indéterminée peuvent bénéficier, sous conditions, d’une Prime à l’embauche des stagiaires de 3 000 euros. Cette aide, mise en place en juin 2009, vient d’être prorogée.

Le principe de l’aide

Cette aide est ainsi accordée aux employeurs qui embauchent jusqu’au 30 juin 2010, en  CDI (et non pour les contrats aidés) et pour une durée de travail au moins égale à un mi-temps, des jeunes de moins de 26 ans qui ont effectué des stages au sein de cette même entreprise. Il doit s’agir d’un ou de plusieurs stages « étudiants » en entreprise ayant duré au moins 8 semaines au total et ayant débuté entre le 1er mai 2008 et le 30 septembre 2009.

Conditions de l’aide

L’employeur doit respecter les conditions suivantes pour en bénéficier :

  • ne pas avoir procédé à un licenciement économique, sur le poste pourvu par le recrutement dans les 6 mois précédant l’embauche ;
  • être à jour de ses obligations déclaratives et de paiement des cotisations et des contributions de sécurité sociale ou d’assurance chômage, étant précisé que la condition de paiement est considérée comme remplie dès lors que l’employeur a souscrit et respecte un plan d’apurement des cotisations restant dues.

Pour bénéficier de la prime à l’embauche, l’employeur doit, dans les 4 mois de l’embauche, adresser sa demande accompagnée des justificatifs (dont la liste est fixée par un arrêté à paraître) à l’Agence de services et de paiement avec laquelle l’État passe une convention

Le versement de la prime

La prime est versée en deux fois :

  • 1 500 euros dans le mois suivant la date de réception de son dossier complet de demande ;
  • 1 500 euros dans le mois suivant la réception des justificatifs requis dès lors que le contrat de travail du jeune a été maintenu pendant au moins 6 mois.

Décret 2009-1457 du 27 novembre 2009, JO du 28

Créer son entreprise de service à la personne

Interview de Jean-Marc Bruguière, auteur avec Alfred Scardina de « Créer son entreprise de service à la personne »

Quelles sont les activités qui peuvent être qualifiées de services à la personne ?

Une liste de 22 activités qualifiées « services à la personne » a été publiée en 2005. Aujourd’hui cette liste en compte 24. Les services à la personne représentent de nombreux types d’activité, mais il n’y en a que 24 qui peuvent bénéficier des avantages fiscaux proposés par la Loi Borloo. Ces avantages fiscaux s’appliquent non seulement aux entreprises, mais également à leurs clients.

Pouvoir pratiquer des activités de services à la personne, il faut bénéficier d’agréments spéciaux ?

Si vous souhaitez entrer dans le cadre de cette loi Borloo, il faut en effet que l’entreprise obtienne des agréments des pouvoirs publics. Ces agréments diffèrent selon la nature des publics auxquels vous vous adressez. Il vous sera demandé un agrément « simple » ou « qualité », c’est-à-dire que l’agrément que vous allez demander aux pouvoirs publics va être plus ou moins exigeant en fonction de votre activité et du public auquel elle s’adresse.

Comment obtient-on ces agréments ?

Il faut déposer un dossier administratif à la direction départmentale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP). L’agrément simple est relativement facile à obtenir. A l’inverse, dans le cas de l’agrément qualité les conditions sont beaucoup plus exigeantes. La procédure pour obtenir ces agréments est relativement rapide (de 2 à 3 mois).

Un agrément qualité requiert obligatoirement la mise en place des normes du cahier des charges élaboré par l’Agence Nationale des Services à la Personne. Vous pouvez par ailleurs décider de vous faire qualifier qualité par un organisme de type SGS-Qualicert ou Afaq-Afnor. Les agréments sont valables cinq ans, renouvelables si l’entreprise satisfait toujours aux critères demandés.

De quels avantages fiscaux bénéficient les entreprises agréées ?

Ces entreprises bénéficient d’un dégrèvement de charges patronales et d’une TVA à 5.5% au lieu de 19.6 %. Les clients aussi profitent d’avantages fiscaux grâce à une réduction d’impôt de 50 % sur les dépenses faites dans les entreprises agréées services à la personne, avec un plafonnement de 6 000 euros. Ceux qui ne payent pas d’impôt bénéficient d’un crédit d’impôt, c’est-à-dire une somme que le gouvernement leur rend. Un client peut payer les prestations d’une entreprise de SAP par tous moyens : chèque, espèces, cesu. Il utilisera sa facture pour bénéficier des avantages fiscaux. Le cesu ne reste qu’un moyen de paiement dédié qui peut être cofinancé.

Comment peut-on innover dans les services à la personne ?

On peut innover en matière de marketing, mais, en matière d’activité, si vous voulez rentrer dans le cadre de la Loi Borloo, il faut que l’activité puisse être reconnue. En dehors de cette loi, vous pouvez innover en termes d’activité, mais sans être pour cela aidé fiscalement.

Sous quel statut créer son entreprise de services à la personne ?

Le statut le plus répandu pour ce type d’entreprise est la SARL. Les créateurs de sociétés de services aux particuliers se tournent naturellement vers ce statut, sans réellement connaître les autres statuts possibles.

Peut-on créer une entreprise de services à la personne sous le statut d’auto-entrepreneur ?

Bien sûr, et je pense que cela devrait largement se développer avec les personnes qui veulent travailler seules, par exemple pour aider aux tâches ménagères.

Le nombre de créations d’entreprises de services à la personne a-t-elle augmenté depuis la Loi Borloo ?

Auparavant, beaucoup de services se faisaient au noir. C’est d’ailleurs en partie pour cela que la Loi Borloo a été créée, afin de réintégrer dans l’économie officielle ces personnes qui peuvent ainsi bénéficier d’une protection sociale. Depuis la Loi Borloo, plus de 4 500 entreprises privées de services à la personne ont été créées. Elles interviennent à coté des organismes publics et des associations caritatives opérant dans le cadre de la loi 1901. Tout ce qui est de l’ordre social est largement resté le propre des organismes publics et des associations, alors que les entreprises privées se sont tournées principalement vers les activités à but non social.

Est-ce qu’il y a des formations ou des accompagnements spécialisés dans la création de services à la personne ?

Oui, j’en connais au moins deux : l’école d’Advancia, qui relève de la CCIP, et l’institut Iserp, lié à la Fédération des Entreprises de Services à la Personne.

Un conseil aux entrepreneurs souhaitant créer leur entreprise dans le secteur des services à la personne ?

Ces créateurs d’entreprises doivent déjà bien comprendre le cadre légal qui entoure leur secteur. Ensuite, ils doivent avoir conscience que leur difficulté sera de trouver du personnel qualifié et responsable. Enfin, l’enjeu pour une entreprise de services à la personne est de réussir à se faire connaître dans son quartier. Pour cela, elle peut essayer de s’affilier à une grande enseigne qui lui servira d’accélérateur de développement.

Les associations : zoom sur le réseau d’accompagnement Redege

Il existe de nombreux réseaux d’accompagnement pour les entrepreneurs. Le réseau d’accompagnement Redege a fait le choix de se démarquer en choisissant de soutenir les entreprises avec un fort potentiel de croissance et qui visent à passer rapidement du stade de la TPE à celui de la PME.

Intervenant dans la période post-création, l’accompagnement Redege a pour but de donner au dirigeant les moyens pour développer leur entreprise plus vite et plus fort.

Les experts du réseau d’accompagnement Redege se basent sur 5 outils qui doivent permettre aux entrepreneurs d’atteindre leurs objectifs :

  • Les expériences de professionnels : parce que le coaching de dirigeants requiert de l’expérience, les accompagnateurs Redege ne sont pas des bénévoles mais des experts.
  • Une double expertise : professionnels et experts.
  • Un diagnostique approfondi : les experts travaillent avec le dirigeant sur son projet. Le business plan est étudié afin de définir les objectifs et les moyens pour les atteindre.
  • L’accompagnement longue durée.

L’aide au financement pour favoriser le développement.

Qu’est-ce qu’un entrepreneur ?

Interview de Sophie de Menthon, présidente d’Ethic (le mouvement des Entreprises de Taille Humaine, Indépendante et de Croissance)

L’attitude d’un entrepreneur selon vous ?

Une attitude d’entrepreneur se remarque de façon permanente dans la vie, dans les petits gestes du quotidien. Cela se traduit par une certaine façon de se comporter en groupe en faisant du sport ou en organisant les vacances par exemple. Un entrepreneur se place toujours en leader et il cherche immédiatement des solutions, sans se laisser impressionner par les obstacles. être entrepreneur c’est surtout un état d’esprit. Vous pouvez observer chez l’enfant s’il a des capacités d’entrepreneur rien qu’en le regardant jouer. Selon moi, il y a deux types d’entrepreneurs : celui qui l’est par nature et celui qui a une seule bonne idée qui le passionne et qui va venir au bout de cette passion en créant son entreprise.

Quelles sont les qualités d’un entrepreneur ?

Il possède de nombreuses qualités qui peuvent également constituer des défauts. Ainsi, il a un caractère très fort, ce qui peut le rendre parfois caractériel. Lorsqu’on est entrepreneur, on doit tracer sa route malgré les bâtons dans les roues qu’on reçoit régulièrement. Dans ces cas là, il n’y a pas de place à l’hésitation ni au manque de confiance, il faut avancer avec courage. Les défauts de l’entrepreneur découlent de cette force de caractère que j’ai évoqué. Il peut être coléreux, voire brutal, impatient et très sûr de lui.

Par quoi se caractérise cet état d’esprit ? 

Cet état d’esprit se manifeste par de l’enthousiasme, de la volonté et de la créativité en chaque occasion. Lorsque je me rends dans un hôtel par exemple, si je remarque qu’il manque quelque chose, je me demande tout de suite si ce produit pourrait être fabriqué dans le pays dans lequel je me trouve et je réfléchis au type de cible qu’il pourrait intéresser. Être entrepreneur c’est avant tout une façon de voir les choses et qui pousse à projeter immédiatement la production et la commercialisation d’un produit ou d’un service qui manque.

Est-on, selon vous, entrepreneur par nature ou bien peut-on développer cet état d’esprit grâce à des formations ?

Je pense franchement que c’est une question de nature. Ainsi, il n’y a pas réellement de formation à l’entrepreneuriat, mais plutôt des écoles de management. En France, dans nos écoles de commerce, on apprend tout sauf la vente car c’est une chose encore quelque peu méprisée. Or, un créateur d’entreprise ne peut être considéré comme un vrai entrepreneur s’il ne va pas au bout de sa démarche. Savoir vendre est une qualité inhérente à l’entrepreneur et à sa fonction.

En tant que présidente d’Ethic, comment imaginez-vous un entrepreneur ayant l’esprit Ethic ?

Un entrepreneur Ethic, c’est d’abord un vrai entrepreneur et non pas juste un manager. Ensuite, il est entrepreneur de ses valeurs, ce qui est le fondement du mouvement Ethic.

Qu’est-ce les entrepreneurs peuvent apporter à la société ?

Tout ! Il n’y a d’ailleurs pas de société sans entrepreneurs. Il faut se souvenir que l’entrepreneuriat est le plus vieux métier du monde.

La France est-elle un pays d’entrepreneurs ?

Pas suffisamment. Je trouve par exemple qu’on n’a pas assez parlé de la création du statut d’auto-entrepreneur par Hervé Novelli, qui est une idée formidable. D’un seul coup, l’entrepreneuriat est devenu accessible à tous !

Caractéristiques de l’entrepreneur.

Interview d’Yvon Gattaz, ancien président du CNPF (l’actuel MEDEF), fondateur d’ETHIC, membre de l’Institut de France et président fondateur de l’Association Jeunesse et Entreprise (AJE).

Selon vous, quels sont les traits de caractère qu’il faut nécessairement posséder pour développer avec succès une entreprise ?

J’ai remarqué que ceux qui se demandent : « Suis-je un créateur d’entreprise ? », ne le sont pas, très souvent. Le véritable entrepreneur ne se pose même pas la question de savoir si oui ou non il est entrepreneur, il le sait de manière spontanée. L’entrepreneur se dit plutôt : « Je veux y aller, alors j’y vais ! ». Ceux qui répondent à des tests pour savoir s’ils sont entrepreneurs sont des hésitants à qui il manque donc une des qualités de base de l’entrepreneur.

Il existe deux sortes de qualité, celles que je nomme « de réception » et celles « d’émission ». Les qualités de réception sont indispensables lorsque l’on fait des études, elles sont la compréhension, l’analyse, la synthèse et la mémoire.

Quelles sont les qualités nécessaires ?

Les qualités qui servent principalement à l’entrepreneur sont celles d’émission :

  • L’imagination créatrice.
  • Je dis bien créatrice car elle est différente de l’imagination onirique. Lorsque l’on a de l’imagination créatrice, on rêve d’une entreprise le soir et on la crée le lendemain matin.
  • Le goût du risque et son corollaire : la bonne résistance aux échecs.
  • Celui qui, face à son premier échec, fait une dépression nerveuse et se retire pendant trois mois sous sa tente, je lui conseillerai de se lancer dans autre chose que l’entrepreneuriat ! Je cherche à détecter chez les jeunes cette force de caractère qui permet, face aux échecs, de repartir et de s’en servir de leçon pour le futur.
  • Le goût des responsabilités.
  • Esprit d’initiative et goût des responsabilités vont de paire. Là aussi, il faut un tempérament bien trempé !
  • Le goût du détail.
  • Lorsqu’on demandait à Conrad Hilton, le créateur de la fameuse chaîne d’hôtels, comment on pouvait créer un tel empire hôtelier, il répondait : « C’est très facile, il faut avoir le goût du détail et savoir simplement que le rideau de douche doit toujours être à l’intérieur de la baignoire ». C’est un symbole amusant qui montre que le patron doit s’assurer des détails. Une maxime française dit d’ailleurs que « le diable se cache dans les détails »
  • La capacité à déléguer intelligemment.
  • Au départ, on ne délègue pas, on fait. Puis, dès que l’entreprise prend de l’envergure, arrivent des collaborateurs. Il faut savoir que déléguer ce n’est pas abandonner, c’est contrôler. Un bon patron délègue une fonction et vérifie ensuite que celle-ci est correctement réalisée.
  • Savoir détecter les talents.

Ceci est un art d’une extrême subtilité. Il faut savoir choisir vos collaborateurs, les promouvoir, les suivre et les mettre à la bonne place. Je pense que demain, le talent de la gestion sera la gestion des talents.

Les qualités de l’entrepreneur sont-elles innées ou bien peut-on les développer à travers des études ?

J’ai un peu évolué sur ce point. J’ai longtemps dit que c’était inné et qu’on ne faisait pas entreprendre efficacement quelqu’un qui n’était pas doué pour cela. Je crois toujours à cela. Génétiquement, il y a des gens qui ne sont pas « programmés » pour créer eux-mêmes. Ils ne réussiraient pas ou alors ils se donneraient un mal fou et ils seraient malheureux. Quand on fait des choses contraires à sa nature, on n’est pas heureux. Mais ma théorie a légèrement évolué. Je pense qu’en ayant à l’état latent ou de manière suffisante les qualités propres aux entrepreneurs, celles-ci peuvent être développées par proximité. L’engouement collectif et les vertus de l’exemplarité peuvent jouer. L’exemple est toujours très favorable à la création. C’est un catalyseur, à condition que vous ne soyez pas totalement dépourvu des qualités d’émission.

Comment détecter en soi si on a ces qualités d’un entrepreneur ?

Il n’existe malheureusement pas de baromètre avec un cadran et une aiguille ! Je crois que les gens, et en particulier les jeunes, s’analysent beaucoup mieux qu’on ne le croit. Je suis toujours étonné de voir à quel point les jeunes sont réalistes quant à leurs capacités. Pour cela, on ne fait pas assez confiance aux jeunes. Je ne crois pas aux méthodes qui permettent de dénicher en soi une fibre entrepreneuriale. La création d’entreprise c’est un acte spontané d’espoir, d’enthousiasme, de non-conformisme, qui est l’inverse de l’intellectualisme. Lors de mes conférences sur l’entrepreneuriat, je cherche seulement à semer de l’enthousiasme, à réveiller l’élan. Si vous expliquez aux jeunes toutes les difficultés administratives, ils ne voudront jamais créer leur entreprise ! Mais, si on a la capacité de créer son entreprise, on aura la capacité de surmonter toutes ces petites choses là.

NDLR : il existe d’autres tests qui ont vu le jour