Zoom sur le HackDay

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Interview du Comité d’organisation du HackDay et Jean-François Beuze (CEO – Sifaris)  

Comment vous est venue l’idée de créer le HackDay ?

A l’origine, nous avions l’habitude depuis plusieurs années de sponsoriser des événements de ce type à l’étranger afin de promouvoir la jeunesse. Un soir de 2019 est né notre désir de créer, à notre tour, un concours de défendeurs en Cyber pour les étudiants par les étudiants mais en France afin de stimuler la créativité des jeunes talents et de les détecter le plus tôt possible tout en donnant l’opportunité aux participants de mettre en œuvre leurs acquis en Cybersécurité à travers de Capture The Flag (CTF). Nous voulions ainsi donner un espace pour explorer les idées et les développer de manière collaborative et ludique. Néanmoins, nous ne pouvions pas accomplir seuls la création de l’événement car cela nécessitait effectivement une participation collective avec des compétences différentes.

Le HackDay est organisé conjointement par SIFARIS et ESIEESPACE avec l’engagement d’une trentaine d’étudiants bénévoles mixtes, et que je tiens à remercier et à mettre en lumière avec car, sans eux et sans le soutien de l’ESIEE Paris et de son directeur, rien n’aurait pu se faire. Notre souhait c’est qu’il s’impose dans les années à venir comme le plus grand événement et qu’il devienne une caisse de résonance de toutes les initiatives du domaine grâce à la participation étudiante dans le domaine de la Cybersécurité et de la confiance numérique. Pour sa deuxième édition, nous voulons encourager et stimuler l’intelligence collective des participants et les sortir de leur zone de confort. Cela se traduira par le renforcement de la culture du partage tout en créant un environnement où la créativité, l’innovation et la collaboration sont encouragées et valorisées.

Quel est le principe ? (Comment est-ce que cela se déroule : catégories, finales…)

Le HackDay a pour objectif de fournir un environnement stimulant dans un espace dédié à la créativité et à l’innovation dans un temps limité. L’événement est généralement organisé en deux temps :

  • le premier temps concerne la qualification en distanciel des participants permettant de les sélectionner au travers de différentes catégories d’exercices de types : hardware, crypto, forensic, stegano, web, reverse, pwn et misc quelques semaines avant le jour « J » depuis une plateforme en ligne ;
  • le deuxième et dernier temps se déroule en présentiel. Le jour de la finale les participants pourront pendant cette journée profiter de conférences dans le domaine du numérique ouvertes à tous publics. La clôture des conférences marquera le coup d’envoi de la finale et des confrontations des différentes équipes qui est une occasion unique de démontrer leurs compétences sur des exercices cyber proposés durant toute la nuit jusqu’au lendemain 18h00.

Pour cette année, ESIEESPACE a souhaité orienter l’événement sur la Cybersécurité et le spatial qui font partie d’un tout dans un monde ouvert et ultra connecté. J’avais été d’ailleurs panéliste à l’EUROSATORY 2022, sous l’invitation de la secrétaire générale de 3i3S Anne Ruysschaert, portant sur le sujet de l’intrication technologique dans le spatial et la cybersécurité, en présence du commandant de l’espace chef d’Etat major des armées de l’air et de l’espace de la DGA, ce qui montre l’importance du sujet.

Pour sa première édition le HackDay avait réuni dans sa phase de qualification 430 participants de 11 nationalités différentes. Et dans sa phase finale (en présentiel) 133 participants étaient présents et parmi eux certains venaient d’universités de sept nationalités différentes (Jordanie, Allemagne, Roumanie, Angleterre, Corée du Sud, Autriche et Tunisie).

Quel est l’enjeu pour les participants ? Est-ce que l’on peut parler de pénuries de compétences en France sur la cybersécurité ?

L’enjeu pour les participants d’un Hackday est généralement double :

  • le premier est le goût du défi, de la compétition où les participants s’efforcent dans un temps limité de résoudre des problématiques de niveau faible jusqu’à un niveau complexe le plus rapidement possible leur permettant d’accéder à un classement est d’être reconnu par la communauté Cyber. De plus, atteindre les plus hautes marches du Hackday et de son classement permet l’attribution d’un prix pour les trois premiers du classement.
  • le dernier point reste professionnel, il s’agit pour Sifaris de détecter les futurs talents, de développer de nouvelles compétences techniques et de travailler sur des projets stimulants. Les participants peuvent également rencontrer à travers Sifaris un réseau professionnel car le développement du numérique a mis en stress le marché des ressources disponibles dans le domaine du numérique et l’envie des jeunes à s’éloigner de la France pour acquérir une expérience à l’international. A travers l’événement, nous tentons également de susciter des vocations citoyennes au travers des réserves cyber par exemple pour lesquelles les ressources sont appréciées.

Quel est l’enjeu pour les entreprises ?  (Question qui peut être plus globale que le Hackday)

L’enjeu pour les entreprises lors d’un Hackday peut être considéré à plusieurs niveaux. Tout d’abord, il s’agit d’un moyen pour les entreprises de stimuler l’innovation en encourageant le développement de nouvelles idées auprès des étudiants, de promouvoir l’image de l’entreprise en montrant leur engagement envers l’innovation et en fournissant une expérience de travail enrichissante auprès des jeunes et dans un contexte de marché tendu. Le HackDay peut présenter pour les entreprises la découverte des talents cachés qui pourraient ne pas être repérés lors d’un processus de recrutement traditionnel et pour finir l’événement peut permettre aux entreprises d’évaluer les compétences des participants dans un environnement réel et de déterminer en fonction de leurs besoins s’ils ont un bon niveau.

Pourquoi SIFARIS a-t-il décidé de lancer ce challenge ? Quel est votre objectif ?

SIFARIS dans son ADN a toujours été proche des universités et des étudiants, ce qui s’est traduit notamment par la création d’un laboratoire en Cybersécurité en Tunisie en partenariat avec l’université Esprit dont la signature de cet accord entre nos deux structures a été réalisée en présence de l’Ex-ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Madame Vidal et son homologue Tunisien. Et aujourd’hui, il se traduit par la création du HackDay en France que nous comptons également exporter dans un autre format et vers d’autres continents.

A notre sens, il est primordial dans un monde aussi ouvert que les universités et les entreprises puissent échanger, partager, des connaissances ou encore des technologies. Notre démarche permet d’accroître le développement d’échanges entre les universités et les étudiants. En effet, l’université joue pour nous un rôle primordial en matière de développement et permet de rendre accessible la connaissance et de générer de nouvelles idées. De par la combinaison de ces raisons, SIFARIS contribue à être toujours au plus proche des étudiants au travers de passerelles allant de l’entreprise vers les étudiants et inversement et se traduisant, comme je l’expliquai un peu avant, par des projets collaboratifs comme le HackDay avec l’association étudiante ESIEESPACE de l’école ESIEE Paris ou par la création d’un laboratoire en Cybersécurité avec l’université ESPRIT à Tunis. Le prochaine HackDay se déroulera du 12 au 13 mai 2023 à l’ESIEE Paris

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