Le coronavirus n’a pas cessé de susciter les idées et continue à aiguiser l’appétit de certains pour créer un business florissant et pour d’autres pour sortir de l’impasse. Que ce soit les chercheurs du monde entier qui se sont mis en compétition pour trouver l’antidote ou le vaccin, que ce soit les sociétés de transport qui multiplient les conseils pour éviter que les voyageurs récupèrent le virus en se déplaçant, que ce soit les webinaires qui se multiplient pour aider les entrepreneurs à dépasser la crise en donnant des analyses et conseils … tout est mis en oeuvre.
Quelques rappels d’actions dans l’hexagone
Face à la pénurie de gel hydroalcoolique, la solidarité a été de mise en France.
Le groupe Cooper, premier fournisseur des pharmacies françaises de gel, a multiplié sa production par neuf dès le début de la pandémie. Il a reçu un don de 70 000 litres d’alcool de la part du géant des spiritueux Pernod Ricard lui permettant de produire 80 000 litres de solution. L’Oréal, La Roche-Posay, Garnier ont produit au moins 50 tonnes de gel pour les hôpitaux.
Des fabricants de cosmétiques ont réorienté leur production pour fabriquer des gels hydroalcooliques. LVMH assure produire plus de 50 tonnes hebdomadaires de gel pour les hôpitaux sur ses sites (Dior, Guerlain et Givenchy), Hermès annonce donner plus de 30 tonnes de solution qu’il a produites. Les groupes sucriers Tereos et Cristal Union dédient une partie de leur production au gel et à l’alcool entrant dans sa composition. Lips France, fabricant de liquide pour e-cigarettes, produit des solutions hydroalcooliques. La marque de vodka Grey Goose (Bacardi) a fourni 29 000 litres d’alcool par jour aux fabricants français de gel.
Op Glove, premier fabricant mondial de gants en caoutchouc, ne sait plus où donner de la tête :
il est débordé par le nombre de commandes, provenant des États-Unis et de l’Europe. La société malaisienne Top Glove Corporation Bhd est incapable de répondre à la demande en provenance d’Europe et des États-Unis principalement, à cause de l’épidémie de coronavirus. Selon Lim Wee, président exécutif du groupe, les commandes passées au cours des dernières semaines représentent près du double de la capacité de production de Top Glove, qui est de 200 millions de gants en caoutchouc naturel et synthétique par jour. Top Glove fabrique environ 20 % de l’offre mondiale. Alors que les clients commandaient en temps ordinaire 10 conteneurs par mois, ils en réclament aujourd’hui 20 conteneurs. Ils commandent 100 % de plus et bien sûr il est impossible malgré leur bonne volonté d’augmenter leur production au-delà de 20 %. La pénurie est donc une préoccupation majeure pour protéger aussi bien les soignants que les citoyens.
Quant à la pénurie de masques, les masques indispensables à l’arrêt de la pandémie ont fait l’objet d’un véritable intérêt.
Le chinois Alibaba a offert à la France un million de masques ainsi que des stocks de kits de dépistage. LVMH a financé une première livraison de dix millions de masques, valant environ cinq millions d’euros, au personnel soignant. Une partie a été acheminée de Chine par un avion-cargo d’Air France affrété par Bolloré Logistics. Kering a promis aux services de santé trois millions de masques chirurgicaux et Bouygues un million. Airbus a acheté en Chine deux millions de masques, offerts essentiellement aux gouvernements espagnols et français. Dans l’automobile, PSA a donné près de 400 000 masques et Renault 120 000 à travers l’Europe, Faurecia en a livré 100 000 aux hôpitaux de Colmar.
BNP Paribas a promis un million et demi de masques aux hôpitaux et Axa deux millions. La Société Générale en a donné quelque 300 000. La Poste en a offert un million à l’Assistance publique, Dassault Aviation 130 000 aux agences régionales de santé et Auchan a livré 100 000 masques FFP2 aux hôpitaux lillois. Selon les chiffres de France Industrie, au moins 40 entreprises du secteur textile se sont proposées pour fabriquer des masques de protection dont les maisons du luxe françaises Saint Laurent et Balenciaga et italienne Gucci (groupe Kering).