Quand on évoque le fait de sortir des sentiers battus, on imagine souvent un nouvel objectif donné par la direction. Celui-ci bouleversera toutes les habitudes et toutes les procédures. Pourtant, celui-ci peut être suggéré par les parties prenantes à l’entreprise et notamment des salariés.
L’innovation participative, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une démarche de management structurée. Elle a pour objectif d’inciter les collaborateurs quelle que soit leur fonction ou position au sein de l’entreprise, à émettre des idées. Elle se poursuit avec une mise en œuvre. A l’origine prévue pour l’ensemble du personnel afin d’apporter un nouvel élan, elle ne lui est plus aujourd’hui seulement réservée. Elle peut aussi bien inclure les fournisseurs, les clients/partenaires, que des contributeurs externes.
Elle a pour but principal de créer de la valeur ajoutée et d’améliorer l’organisation de l’entreprise. De même, elle peut aussi avoir d’autres rôles comme celui de recueillir des idées qui vous feront sortir des sentiers battus.
Si on peut penser que cette démarche est dédiée aux grandes entreprises de par la présence d’un personnel en grand nombre ou de moyens financiers, force est de constater que de nombreuses petites entreprises ont adopté cette démarche dès leur lancement. Et pour cause, celles-ci ont l’avantage d’être souvent plus flexibles et agiles. Elles sont contraintes d’innover et de s’améliorer continuellement pour rester compétitives.
Une démarche qui implique une remise en question
L’innovation participative nécessite une capacité à se remettre en question et de changer de paradigme mais aussi le fait d’intégrer que la direction n’est pas à l’origine de toutes les bonnes idées. Celui-ci part souvent du principe que ce sont ceux qui font qui savent. Ils demandent une certaine modestie de la part de l’encadrement et une connaissance du potentiel des collaborateurs.
Pour qu’elle fonctionne, vous devrez être capable de bouleverser vos conceptions et de soutenir une démarche avec des idées qui ne sont évidemment pas les vôtres et d’accepter de ne pas avoir été à l’origine de l’idée et de sa réussite.
Vous devrez également être en mesure d’avoir une ouverture d’esprit, d’écouter les idées, de remettre en cause les préjugés ou idées préconçues et surtout de ne jamais être un frein parce que vous n’êtes pas à l’origine de l’idée. Elle implique donc de savoir exprimer sa reconnaissance envers celui qui en a été le créateur.
Les contributeurs dans l’innovation participative
Contrairement à ce que beaucoup pensent les contributeurs ne sont pas uniquement des personnes que l’on a désignées. Il existe un premier cercle. Il faut pas l’ occulter. Celui-ci englobe les proches et les personnes directement impliquées dans l’entreprise comme la famille et les amis, les investisseurs ainsi que les salariés de l’entreprise.
Le deuxième cercle est généralement constitué des clients/partenaires et fournisseurs qui peuvent être impliqués dans la démarche. Toutefois, d’autres types de contributeurs sont souvent parties prenantes comme les lecteurs de votre blog, les fans de votre marque sur les réseaux sociaux voire des prospects qui peuvent vouloir s’associer à cette démarche.
Pourquoi la mettre en place ?
Déjà parce que comme le disait Françoise Aubry : « c’est celui qui fait qui sait ». Vos salariés rencontrent naturellement des difficultés et problèmes dans l’exécution de leur mission qu’ils peuvent facilement identifier. Ils sont souvent dans ce cadre directement confrontés à des problématiques auxquelles vous n’avez pas pensé ou avoir des retours que vous n’avez pas.
Que l’on parle de salariés qui sont dans la production ou de commerciaux, ils ont donc accès à des informations qui ne remontent pas forcément et dont vous n’avez pas la moindre idée. Si on parle des fournisseurs, ils peuvent, par exemple, connaître les moyens d’optimiser vos coûts.
Les clients sont également au fait des dernières innovations de ce que fait votre concurrence. Ils connaissent les points forts et faibles de votre offre. Ils peuvent largement vous orienter à plusieurs niveaux que l’on parle de développement de fonctionnalités complémentaires, de nouvelles solutions ou encore de problématiques qu’ils rencontrent.
Ce n’est bien entendu pas la seule raison d’y faire appel puisque la mise en place de cette démarche permet d’impliquer davantage l’auteur de l’idée qui aura tendance à se l’approprier. On comprendra bien que les salariés peuvent y trouver une source de motivation et les clients une source de fierté voire de fidélisation.
L’Innovation Participative comme enjeu sociétal
Cette démarche entre globalement dans une conception de la société un peu différente de celle d’autrefois. Si hier, on saluait le génie de Steve Jobs et sa vision du futur, il faut bien constater que la société s’est transformée. Aujourd’hui, on considère davantage que le savoir n’est pas concentré dans une seule personne. De plus, on pense que les dirigeants n’ont pas la science infuse.
Il est enfin établi dans les consciences que les collaborateurs peuvent apporter bien plus qu’une simple exécution des tâches. En fait, ils contribuent à la réussite de la société.
Globalement, l’innovation participative concourt à transformer l’organisation des entreprises où les hard skills étaient les seules compétences reconnues. Elle fait de plus en plus place aux softs skills.
L’innovation participative provoquée
On pense souvent qu’il suffit de mettre une boîte à idées ou un intranet pour que les idées viennent spontanément. Si leur mise en place peut effectivement provoquer un bouillonnement d’émissions d’idées dans les premiers temps, il reste qu’elles auront vite tendance à s’amenuiser au fil du temps si vous ne faites pas vivre votre démarche. Souvent, il est nécessaire de susciter l’émission d’idées. Cela implique une réelle volonté des parties prenantes de s’impliquer dans la démarche. Pour cela, la démarche doit être encouragée par la direction que ce soit au travers de sa communication ou encore dans sa prise en compte dans politique RH.
L’émission provoquée d’idée demande une certaine méthodologie et quelques outils si vous souhaitez qu’elles fonctionnent. Il s’agit en effet de convaincre ceux qui participent à phosphorer, réfléchir voire trouver des solutions et les mettre en application. Or, ce ne sont pas forcément les tâches pour lesquelles vous les avez recrutés ou qu’ils n’ont pas de véritable intérêt à le faire. Tout comme un brainstorming est histoire de méthodologie, l’innovation participative provoquée demande donc un certain savoir-faire.
Changer de cadre mental
Les deux dernières années ont bouleversé les habitudes de nombreuses entreprises. Elles ont mis les salariés en alerte par la peur par exemple de perdre leur emploi et de voir leur entreprise mettre la clef sous la porte. Ils ont donc dû mettre au panier le cadre de leur routine et s’armer d’audace. Ils ont eu l’occasion de transmettre leurs idées pour aider l’entreprise à sortir de l’impasse. Puis, Ils se sont projetés vers l’avenir. Par ailleurs, ils ont essayé de rendre possible ce qui apparaissait impossible donc il a fallu que la solidarité joue à plein et l’innovation participative la joue son rôle.