L’internationalisation d’une entreprise comporte plusieurs aspects. Il s’agit d’un processus temporel mais dynamique qui a pour objectif l’introduction de l’entreprise sur des marchés étrangers, le plus souvent éloignés et différents culturellement, économiquement et juridiquement de ceux du marché national de l’entreprise.
Les raisons invoquées pour l’internationalisation des PME
Si la plupart des PME rencontrent actuellement des difficultés économiques, certaines parviennent à sortir du lot en s’ouvrant hors de nos frontières. Qu’il soit question d’exportation ou d’implantation de succursales à l’étranger, l’internationalisation est un moteur pour les sociétés. Pour les petites et moyennes entreprises, la décision de se développer à l’international est motivée par diverses raisons. Parmi celles-ci, un large développement sur le marché local peut engendrer le besoin d’étendre son champ d’action au-delà du territoire national pour poursuivre sa croissance. également, un ou des marchés présentant un potentiel de développement apparemment plus important que le marché local peut susciter un désir d’internationalisation. Le marché local peut aussi avoir atteint son seuil de développement et entraîner une nécessité de se tourner vers d’autres pays.
Les conditions d’internationalisation des PME
Lorsque des PME françaises vendent à l’étranger, il s’agit la plupart du temps moins d’exportation directe que de sous-traitance dépendante de grands groupes. Très souvent, l’activité de ces entreprises se limite à la fonction de fournisseurs dont la visibilité à l’étranger est soumise à la volonté des groupes dominants. Pour augmenter leurs chances de se développer dans des zones émergentes, les petites et moyennes entreprises doivent dépasser ce positionnement et communiquer sur leurs produits ou leurs savoir-faire de manière autonome. Les entreprises souhaitant se développer dans un nouveau marché doivent y mener une étude pour connaître l’environnement concurrentiel et en estimer le potentiel pour adopter un positionnement stratégique du produit dans le paysage compétitif des pays concernés. La langue, la culture, la situation politique et économique ou encore les conditions environnementales, légales et technologiques peuvent faire obstruction au bon développement de l’internationalisation. Outre ces critères d’ouverture à l’étranger, l’implantation d’une PME au-delà des frontières françaises doit répondre à la responsabilité sociale qui consiste pour l’entreprise à profiter du marché tout en donnant à ce dernier une contrepartie. L’implantation d’une filière dans un pays étranger nécessite d’être structurée. La prospection à l’étranger implique de nombreux déplacements et entraîne des coûts non négligeables pour des PME.
Les accompagnements à l’internationalisation
Pour l’exportation, il faut prévoir de financer de nombreux déplacements, contacts, prospections, présences aux foires internationales, etc. Pour l’implantation d’une filiale, la démarche reste plus onéreuse puisqu’elle nécessite à la fois un autofinancement et un projet crédible pour solliciter des financements, publics ou privés. Dans les deux cas, les PME françaises peuvent obtenir des aides à la prospection internationale avant de se lancer à l’étranger.
Quelques aides à connaître
Le SIDEX (soutien individualisé aux démarches à l’export) est une subvention gérée par Ubifrance qui couvre les frais de transport et d’hébergement du salarié chargé de prospecter. D’un montant compris entre 300 € et 800 € selon les pays de destination, cette aide exclut les PME menant une activité de négoce. La subvention INNOVEXE s’adresse exclusivement aux entreprises membres d’un pôle de compétitivité à vocation mondiale et se situe entre 450 € et 1200 € suivant le pays « d’accueil ». L’assurance prospection COFACE apporte une garantie contre le risque d’échec de leurs actions de prospection. Les bénéficiaires de cette aide reçoivent entre 25 % et 80 % du budget annuel de prospection suivant la taille de l’entreprise.
Les structures utiles
L’agence régionale de développement (ARD) agit en faveur de l’implantation d’entreprises à l’étranger et encourage l’émergence de partenariats économiques et technologiques internationaux entre entreprises et accompagne le développement international et la transition écologique et sociale des entreprises franciliennes. La Bpifrance apporte non seulement un soutien financier renforcé à l’exportation mais également des services d’accompagnement, bientôt accessibles grâce à des guichets uniques régionaux. Ubifrance accompagne les entreprises françaises dans leur développement à l’export et leur implantation sur les marchés étrangers. Les CCI sont des établissements publics qui interviennent dans le cadre du développement de l’activité et de la conquête de nouveaux marchés à l’international. Les pôles de compétitivité ont mis en place des programmes visant à proposer des ateliers de formation et de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), des conventions d’affaires, des groupements d’entreprises, des accompagnements au financement, des études risques, des aides à l’export, des services de veille et d’intelligence économique.
Les petites et moyennes entreprises françaises sont moins nombreuses à exporter que les sociétés de nos voisins européens. Tandis que l’exportation concerne 400 000 PME en Allemagne et 200 000 en Italie, moins de 100 000 PME sont concernées en France.
Source : Université Paul Cézanne, IUP MIIX, Faculté d’Economie Appliquée Master 2Pro Stratégies Industrielles et Commerciales Internationales 2007