La gestion d’une entreprise est-elle une activité qui impactent la santé d’un entrepreneur ? Quelles sont les pathologies ? À quelle échelle les chefs d’entreprise sont touchés ? Comment faire pour ne pas vieillir trop vite quand on est entrepreneur ? Comment y remédier ?
Selon Malakoff Humanis dans son Etude Santé des dirigeants 2021, 82 % des dirigeants de TPE/PME déclarent être en bonne santé, certains indicateurs, tels que le stress ou les pratiques addictives, font apparaître une réalité plus nuancée. Des nuances plus ou moins accentuées selon les secteurs d’activité. Paradoxalement, alors que plus de la moitié des dirigeants a vu l’activité de son entreprise ralentir, leur niveau de confiance reste élevé. L’étude montre enfin que la crise a fait changer leur regard sur les enjeux de performance sociale. Près de 8 dirigeants sur 10 sont aujourd’hui convaincus que la santé de leurs salariés et la performance de leur entreprise sont étroitement liées. D’ailleurs, ils placent la santé et la qualité de vie au travail en première position des enjeux de performance sociale.
La vie de chef d’entreprise : un impact certain sur la santé
Jusqu’alors, la médecine du travail restait concentrée sur la santé des travailleurs, des employés. Pourtant, on s’aperçoit aujourd’hui qu’un grand nombre de chefs d’entreprise et de dirigeants éprouve de plus en plus de difficultés à tenir l’ensemble de leurs objectifs sans mettre en péril leur propre santé, ou au moins trouver un impact sur leur état physique. Selon un rapport de l’APEC, 59 % des cadres disent même que leurs conditions de travail trouvent un impact sur leur santé. Un impact qui peut même causer l’irréparable.
Selon l’Observatoire de la santé des dirigeants de PME, deux patrons se suicident chaque jour, un chiffre qui fait froid dans le dos lorsque l’on cesse de considérer le patron comme quelqu’un qui agit en-dehors de la réalité de son entreprise.
Quelles sont les pathologies et maladies professionnelles qui affectent le plus souvent les entrepreneurs ?
Avant toute autre chose, le stress est peut-être le facteur qui affecte le plus grandement la santé de l’entrepreneur, sa santé physique, mais aussi sa santé mentale. On avance le chiffre de 57 % des cadres supérieurs et chefs d’entreprise qui seraient touchés par le stress et autres maladies comme le burn out. 9 cadres sur 10 se disent même plus stressés qu’il y a 10 ans. Ce stress peut avoir pour origine une peur de l’imprévu, de l’incertain. La vie de chef d’entreprise est faite d’aléas, d’événements qui peuvent changer le cours normal de l’activité économique (la perte d’un gros client, l’impossibilité de réaliser un contrat dans les temps prévus, etc.) Or les personnes stressées ont deux fois plus de risque d’être victimes d’une crise cardiaque, on compte 40 000 personnes qui meurent chaque année d’un arrêt cardiaque.
La dépression est également une maladie qui menace les cadres et chefs d’entreprise. Plus de 20 % d’entre eux affirment avoir déjà été en dépression à cause de leur travail. Burn out, fatigue, sentiment d’inutilité et de vide intérieur, problèmes cardiaques, voilà ce, à quoi s’expose un chef d’entreprise ou un cadre. Des solutions ?
À chacun, ses solutions pour ne pas vieillir trop vite
L’enquête n’en révèle pas moins des failles.
Plus de 15 % d’entre eux disent consommer de l’alcool presque quotidiennement, soit deux fois plus que les salariés. Et un quart des chefs d’entreprise est fumeur.
La première est d’éviter par tous les moyens le sentiment de stress qui a lui- même des conséquences néfastes comme les troubles du sommeil, des maux de dos et des problèmes de concentration. Pour cela, il est possible de faire appel aux méthodes de relaxation et de médiation (sophrologie ou le coaching de vie) ou même de pratiquer une activité telle que le yoga. Cela permet de détendre ses muscles, et donc d’éviter les maux de dos entre autres choses.
Le sport a aussi des vertus reconnues « faire un effort physique a des effets anxiolytiques et antidépresseurs » selon Patrick Amar, psychologue clinicien et directeur général d’Axis Mundi.
Boire 12 tasses de café comme le patron de Fiat, Sergio Marchionne, augmente le niveau d’excitation. Il devient, par conséquent, compliqué de trouver un calme reposant.
Un travail sur soi est primordial pour se préserver d’un vieillissement précoce que peuvent provoquer les contrariétés. Il faut savoir les accepter plutôt que de ressasser pendant des heures. Ces difficultés doivent être un tremplin pour mieux rebondir et non un gouffre dans lequel on s’enfonce. Il faut savoir prendre du recul dans les moments de tensions et opter pour une attitude positive pour ne pas se laisser submerger par des pensées négatives.
Mais l’étude est réconfortante car elle met en lumière des facteurs « salutogènes ». L’observatoire a répertorié 38 facteurs salutogènes dont la capacité à s’adapter (+59%), à assumer les conséquences de ces actions, loin du fatalisme, (+55%), l’autonomie (+49%), l’ingéniosité (+54%) et l’engagement (+49%).
Se fixer des objectifs, pourquoi ?
Enfin, se fixer des objectifs par jour et les atteindre permet d’éviter le sentiment d’inutilité et de stress. Se consacrer du temps pour soi est capital pour se vider l’esprit, mettre son cerveau en veille et mettre ses difficultés de côté. En tant qu’entrepreneur, vous devez vous fixer des limites, savoir accepter les aléas de votre quotidien pour éviter un vieillissement prématuré et l’apparition de maladies. Bien souvent, celles-ci sont par de mauvaises habitudes alimentaires et un rythme de vie trop dense.