Les salariés français, depuis la pandémie, plébiscitent un nouveau modèle de travail. Le travail apparaît comme une des nouvelles pratiques futures des entreprises puisque 78% d’entre eux déclaraient déjà le 31 mars 2021, qu’ils verraient d’un bon œil la mise en place de celui-ci. Entre travail au bureau et télétravail, celui-ci représente une des tendances qui semblent se mettre en place dans les entreprises depuis la sortie des confinements. Zoom sur les nouvelles modalités de travail qui attirent.
Le 100% télétravail ne séduit pas
Si seulement 6% de nos concitoyens avaient adopté le télétravail à plein temps avant le premier confinement, ils étaient 64% à télétravailler au moins un jour par semaine fin 2020. Beaucoup se sont alors demandé si la mise en place généralisée et obligatoire du télétravail dans bon nombre d’entreprises n’était pas en train de provoquer la fin du travail au bureau. La réponse est aujourd’hui claire puisque les talents français déclarent vouloir travailler davantage au bureau qu’à la maison puisque 63% des répondants français désirent bénéficier d’un maximum de 2 jours de télétravail par semaine. Le 100% télétravail n’attire pas autant que beaucoup le laissait présager car il n’a séduit que 9% des répondants Français (vs 24% dans le reste du monde).
Quelques raisons à prendre en compte
Si on regarde le top 5 des facteurs d’attractivité professionnelle des talents français et qu’il demeure inchangé par rapport à celui 2018, on note que le fait d’ « entretenir de bonnes relations avec son équipe et son manager » reste crucial, ce qui pourrait être indice sur les raisons pour lesquelles les salariés désirent toujours être présents au bureau. Autre raison de cette volonté de revenir au bureau que l’on peut induire de cette précédente étude : l’équilibre vie professionnelle – vie personnelle fortement mise à mal par le télétravail. Le lien social n’est également pas à négliger dans les explications qui font que le 100% télétravail ne séduit pas autant qu’on aurait pu le penser.
Un cadre flexible de travail
On pouvait s’y attendre, le télétravail a entraîné un nouveau désir : celui de plus de flexibilité de la part des entreprises au niveau des horaires de travail. Habitué à s’organiser seul à la maison et à pouvoir jongler entre les tâches professionnelles et personnelles, les talents français ont pris l’habitude d’optimiser eux-mêmes leur emploi du temps. Il est vrai que cette possibilité permet à ceux qui savent s’organiser d’optimiser très nettement leur temps de travail et aussi d’avoir un sentiment de liberté. Ainsi, ce n’est pas moins de 80% des talents français qui souhaitent désormais pouvoir choisir leurs horaires de manière partielle ou totale contre 64% à l’international.
L’intérêt du travail en premier
Si le Top 5 a été inchangé, il faut noter tout de même un énorme changement dans leur ordre. Aujourd’hui, ce n’est plus la rémunération qui est le facteur dominant mais bien l’intérêt du travail, des missions et les relations avec les autres qui a pris le pas. Désormais, elle n’arrive même qu’en … 7ème position ! Une tendance plus forte qu’à l’international où elle reste placée à 4ème position. Cette étude a eu lieu alors que les aides de l’Etat étaient encore en cours et que bon nombre ne travaillait pas du tout, ce résultat est cependant à prendre avec des pincettes.
De manière plus large, il faut constater que les salariés prêtent une attention accrue aux valeurs véhiculées par les entreprises et à la responsabilité sociale de l’entreprise et désormais la moitié des interrogés déclarent ne pas vouloir accepter une offre d’emploi qui proviendrait d’une entreprise qui ne respecterait pas les politiques environnementales conformément à leurs convictions personnelles.
Des pratiques managériales à changer
Désormais, c’est tout le leadership qui est remis en cause. D’ailleurs, la fonction de manager n’attire plus autant qu’autrefois puisque seulement 12% aspirent aujourd’hui à le devenir. Il faut dire que le management est devenu beaucoup plus complexe depuis la mise en place du télétravail et que ces derniers vont devoir s’accrocher pour gérer des générations qui ne fonctionnent pas du tout de la même manière.
Dans tous les cas, il semblerait donc que la flexibilité du manager sera mise à rude épreuve et qu’elle sera un des éléments déterminants. On peut en déduire de la volonté d’alterner télétravail et travail au bureau que le management par objectifs devrait progressivement prendre le pas sur les autres plus contrôlants. De la même manière, l’ancien type de management relativement autoritaire semble amener à disparaître progressivement, ce qui pourrait poser quelques difficultés d’adaptation pour ceux qui exercent cette fonction depuis longtemps et qui n’ont pas l’habitude de laisser des espaces de liberté. Enfin, la création de liens entre le manager et ses équipes devrait fortement être affectée avec une volonté amplifiée d’avoir des managers plus proches et plus à l’écoute.