Le confinement a entraîné une transformation profonde des attentes des salariés. Si, selon l’étude réalisée par Censuswide et basée sur 2 085 travailleurs en France âgés de 18 ans et plus, entre le 07 et le 12 décembre 2022 pour LinkedIn, 70% des actifs de la Génération Z (18-24 ans) envisagent de trouver un autre emploi au cours de l’année, contre seulement 34% pour les +45 ans. Quels sont donc les facteurs désormais à prendre en compte pour éviter l’hémorragie ?
Le salaire en première ligne ?
Le principal facteur qui incite à chercher un nouvel emploi reste le désir d’avoir un salaire plus élevé (60%) et celui-ci pourrait les persuader de rester à leur poste actuel (45 %). Si la question du salaire reste dominante pour les salariés français, l’étude montre également qu’elle est liée parallèlement à une forte inquiétude, celle de ne plus pouvoir vivre de leur travail (pour 60%). Ce sentiment a d’ailleurs pour eux des conséquences sur leur vie professionnelle (83%) et se traduit par une hausse de la charge de travail (pour 22%), ou « le fait d’envisager une autre voie professionnelle » (pour 20%). Il faut dire que les habitudes ont été profondément bouleversées depuis le confinement avec des entreprises qui ont connu des difficultés particulières. Ce n’est pas la seule raison qui peut expliquer ces inquiétudes puisque l’arrivée rapide de technologies pourrait bien mettre à mal bon nombre de d’entreprises.
Le « quiet quitting » : une quête de sens
Le quiet quitting représente un comportement de salariés qui sont dans des situations de perte de sens et qui n’ont plus envie de s’engager. Il s’agit donc de remettre du sens dans le travail en premier puisque ce phénomène ne touche pas que la France mais tous les pays européens. Cet état d’esprit, qui était principalement visible avec des salariés qui avaient une certaine ancienneté sur leur poste, semble s’être propagée pendant le confinement. Il implique naturellement le fait que des salariés vont quitter leur poste et passer des entretiens et un faible engagement de ces derniers qui refusent par exemple de faire des heures supplémentaires ou désirent travailler à temps partiel. De nouveaux comportements sont apparus que les entreprises devront apprendre à gérer. Ceux-ci semblent être particulièrement présents à certaines périodes de l’année, notamment en hiver et à l’approche de Noël ou lors des vacances d’été.
Le défi du désengagement
Comme l’explique Emilie Narcy, Directrice des opérations et des ressources humaines chez Approach People Recruitment, celui-ci va générer un réel défi pour les entreprises qui vont devoir gérer un véritable désengagement « Le défi pour les recruteurs sera de déceler et prendre en considération ce « désengagement » des candidats, sans pour autant les exclure d’un processus de recrutement. Dans un contexte de pénurie de salariés, les entreprises doivent être en mesure de dépasser leurs craintes et analyser objectivement chaque profil de candidat, en faisant leur maximum pour motiver ceux qui détiennent les compétences nécessaires à la croissance de l’entreprise. ». Il faudra, au-delà de remotiver les collaborateurs, apprendre à travailler avec des salariés dont l’engagement ne pourra pas être le même.
L’année du nomadisme et tu travail hybride
La crise sanitaire a entraîné la mise en place du télétravail. Désormais les salariés souhaitent de plus en plus travailler d’où ils souhaitent sans toutefois changer d’employeur. On parle ainsi de nomadisme professionnel. Cependant, en réalité, c’est davantage le travail hybride qui semble attirer. Si de nombreuses entreprises ont intégré la possibilité de travailler à distance dans leurs habitudes, le télétravail a cependant montré des limites. En effet, les entreprises ont constaté un désengagement de la part de certains salariés lié parfois à la perte de lien social ou de lien direct entre l’entreprise et le salarié. Ceci est d’autant plus vrai pour les profils juniors et les nouvelles recrues. A noter que le télétravail reste cependant un argument pour attirer les talents.
Les 5 critères principaux pour les Français
Désormais les salariés recherchent selon l’étude de LinkedIn :
- une meilleure rémunération (60%)
- une politique de travail hybride/flexible/à distance (27%)
- un travail qui a du sens (26%)
- un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée (25%)
- la possibilité de développer de nouvelles compétences/apprendre de nouvelles choses (25%).
Pour conclure, on constatera que la formation pourrait également se révéler être une solution avec les 25% de répondants. Il faut dire que près d’un Français sur 3 pense que son emploi actuel ne « le prépare pas aux défis à venir (évolution des technologies, transition environnementale, évolution des exigences professionnelles, etc.). ». Il sera obligatoire pour la plupart des interrogés de développer certaines compétences et notamment les sectorielles – connaissances propres à un secteur (29%), linguistiques (29%), en management (22%), en coordination et capacité d’adaptation (21%) et en compétences vertes et environnementales (20%)