« Venture Capital » et « Capital Risque » sont deux notions proches mais qui ne sauraient être parfaitement similaires, notamment du fait des différences qu’elles impliquent dans l’attitude de l’investisseur. L’une de ces deux notions est-elle plus pertinente que l’autre ? Voici quelques éléments d’explication pour bien comprendre de quoi il est question.
En 2002, George W. Bush a eu cette phrase qui a fait bondir les Français lors d’une discussion qu’il tenait avec le Premier Ministre Britannique Tony Blair sur le déclin de la France : “Le problème avec les Français c’est qu’ils n’ont pas de mot pour entrepreneur”. Réaction immédiate : Monsieur Le Président des Etats-Unis qui n’y connait rien, le mot Entrepreneur vient du français !
Dans toute cette histoire, qu’est-ce qui a le plus choqué ? Le fait de la méconnaissance de l’histoire et de l’origine du mot, bien trop souvent attribué aux américains ? Ou le fait que celui-ci exprime tout son potentiel aux Etats-Unis contrairement à la France ?
Cette dernière question est loin d’être anodine et va me permettre d’introduire deux termes bien connus de tous : « Venture Capital » et « Capital Risque ».
Des fonctions proches mais de profondes différences sous-jacentes
Ils remplissent exactement la même fonction au sein de l’écosystème financier des entrepreneurs. Le premier est largement utilisé dans le monde anglo-saxon et au-delà, le deuxième n’est connu que des Français.
Le sens des mots « Venture » et « Risque » met en lumière leurs différences intrinsèques et la manière dont l’investisseur aborde un placement potentiel.
« Venture » qui peut être traduit par Aventure est à la fois très proche de « Risque » et très éloigné par l’abnégation de ce dernier. Une aventure comporte toujours des risques qui peuvent être anticipés ou tout simplement occulté pour mieux avancer…et finalement donner toute la définition d’un entrepreneur : être en perpétuelle résolution de problèmes nouveaux pour écrire une histoire. Les Venture-Capitalistes parient sur les hommes qui constituent une équipe et leur capacité à transporter l’interlocuteur dans leur idée…. Cette aptitude à vendre le projet est une source fiable, pour ces investisseurs, que leur investissement trouvera un écho positif avec cette union de forces vives. Cette démarche est directement liée au fait que les Américains sont très sensibles au marketing, à la manière de faire passer un message et la réponse à celui-ci.
Au contraire, les Français, éduqués aux mathématiques des Grandes Ecoles ne savent résoudre des problèmes qu’autour d’une équation dont le résultat positif ou négatif influencera beaucoup la décision d’investissement ou non. Chez les Américains le business plan est là pour déterminer une route qui ne sera jamais droite. En France, ce même business plan a une importance capital sur les chiffres qu’il fait remonter…sont-ils réalistes, qu’elle perspective de retour sur investissement par rapport au chiffre d’affaires escompté etc…Cette démarche et analyse dépassionnée d’un projet, à tort ou à raison n’est pas dénuer de sens.
Aucune des deux notions n’est meilleure en soi
Depuis le début de la crise en 2008, le bilan des Venture-Capitalistes est sévère avec de très grosses pertes qui n’ont pu être effacées par la pépite tant attendue. Du côté français, pas plus de pépites mais le conservatisme du système d’investissement par les chiffres a joué son rôle de minimisation du risque de perte.
Au final, le système américain d’investissement est plus que valable en période de croissance, là où les Français peinent à profiter des retombées par manque de prise de risque. A l’inverse, en période de crise, le modèle français pourrait faire référence dans le monde de l’investissement.
Et vous….êtes-vous plutôt Venture ou Risque ?