Expérimentée en marketing et vente, Marie-Laure Lisandre, est devenue entrepreneure en souhaitant aider son mari dans le développement de sa société de bâtiment. Aussi, une manière de concilier travail et vie de famille. Portrait d’une femme-orchestre persévérante.
« Il faut une certaine dose d’inconscience pour être entrepreneur (rires). Mais c’est une aventure passionnante au bout du compte ! » Marie-Laure Lisandre, 50 ans, co-gérante avec son mari Christophe de l’entreprise de construction et rénovation, est une battante.
Du marketing à l’entrepreneuriat
Diplômée en 1989 d’un master 2 en marketing et communication à l’Institut Supérieur de Gestion, elle devient responsable marketing de Commodore France, constructeur de matériel informatique et multimédia. « Après trois ans passées dans ce poste que j’ai beaucoup apprécié, j’ai eu mon premier enfant fin 1992, explique Marie-Laure Lisandre. Aspirant à bien m’occuper de ma famille (2 autres enfants ont suivi), j’ai quitté ce travail et me suis dit que j’allais trouver le moyen de bosser de chez moi ». Cinq ans auparavant, son mari Christophe avait lancé sa propre société de bâtiment. Constatant ses difficultés à gérer les chantiers en plus de la partie administrative de l’entreprise, elle décide de l’épauler en s’occupant de la comptabilité. « Petit à petit, ce coup de main est devenu mon boulot à temps plein et un véritable challenge entrepreneurial pour moi. J’ai commencé à me prendre au jeu en fait ! », confie-t-elle.
Traverser la crise économique de 2007
Pendant quatorze ans, le couple travaille dur au développement de leur société qui connaît la croissance et embauche jusqu’à 35 collaborateurs. Mais avec l’avènement de la crise économique en 2007, les choses se corsent. « Ce fut une période très difficile. A cette époque, nous avions pas mal de clients grands comptes qui ont annulé leurs carnets de commande du jour au lendemain, raconte l’entrepreneuse avec une pointe d’émotion. L’équilibre économique de la société a été sérieusement bouleversé. Nous avons dû nous séparer de plusieurs salariés, ce qui humainement n’a pas été simple. »
Comme autres difficultés rencontrées, Marie-Laure Lisandre cite la concurrence des ouvriers du bâtiment issus d’Europe de l’Est. Elle commente : « Il est normal de leur donner du travail et je n’ai rien contre. Néanmoins, les lois de l’Union européenne créent une concurrence déloyale pour les TPE et PME du bâtiment. En leur permettant de travailler pour moins cher sur notre sol, l’Union européenne nous fait perdre des clients. ». Et de poursuivre en exprimant ses regrets par rapport aux charges trop importantes payées par les entreprises en France. Pour elle, les TPE/PME n’ont pas besoin d’aide comme le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) par exemple. « Elles ont tout simplement besoin qu’on leur baisse leurs prélèvements obligatoires qui les asphyxient. », tance-t-elle.
S’adapter au monde qui bouge
Mais pour rien au monde, elle ne regrette d’avoir fait le choix de l’entrepreneuriat :
« C’est une aventure passionnante qui, en définitive, m’a permis de faire ce que je souhaitais : concilier ma vie de famille et le travail. » En 2015, l’entreprise Lisandre a réalisé un chiffre d’affaires de 2,6 millions d’euros. 500 000 euros de plus qu’en 2014, ce qui est encourageant pour le couple d’entrepreneurs. « Petit à petit, on revient à l’équilibre malgré les séquelles de la crise. Aujourd’hui, notre plus grand force pour rapporter des affaires est le bouche-à-oreille chez les particuliers, les architectes et fabricants », déclare Marie-Laure Lisandre.
Très investie dans le renouvellement de la présence digitale de la société, Marie-Laure peut se prévaloir d’un nouveau site qui vient d’être lancé et Lisandre bâtiment entretient activement son image sur les réseaux sociaux. Une manière pour cette TPE de s’adapter au monde en mouvement tout « en restant fidèle à son cœur de métier ». Et de conclure par son conseil aux entrepreneurs qui souhaitent se lancer : « Restez aussi optimiste que prudent ! »