Le groupe de Jean-Charles Naouri a annoncé la conclusion d’un accord de principe le 27 juillet 2023 avec EP Global Commerce a.s., Fimalac, Attestor et certains de ses principaux créanciers dans le cadre d’une procédure de conciliation menée sous l’égide des conciliateurs et du CIRI. Grâce à cet accord, le groupe de distribution stéphanois va renforcer ses fonds propres et restructurer son endettement financier.
Endetté à hauteur de 6,4 milliards d’euros, le groupe Casino pilote depuis fin mai une procédure de conciliation visant à renégocier cette dette. L’idée étant également de trouver un accord avec ses créanciers qui restructurera l’endettement de façon sereine et concertée.
Divers groupes ont montré leur intérêt, comme EP Global Commerce a.s., (véhicule d’investissement dirigé par Daniel Kretinsky), Fimalac (holding de Marc Ladreit de Lacharrière) et Attestor (hedge fund contrôlé par Jan-Christoph Peters). Il y a deux semaines, ils ont proposé d’injecter collectivement 1,2 milliards d’argent frais dans le groupe de distribution stéphanois.
Une offre qui a fait mouche puisque le groupe de Jean-Charles Naouri a conclu un accord de principe le 27 juillet dernier avec le trio (aussi appelé « Consortium »), ainsi que des créanciers détenant plus de deux tiers du Term Loan B. Validé sous l’égide des conciliateurs et du CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle), cet accord vise à renforcer les fonds propres du retailer et restructurer son endettement.
« L’Accord de Principe a été approuvé par le Conseil d’administration de Casino sur recommandation unanime du comité ad hoc. Il prévoit la conclusion par les parties et les autres créanciers soutenant l’Accord de Principe d’un accord de lock-up contraignant au cours du mois de septembre 2023, permettant l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée au mois d’octobre 2023 et la réalisation effective de toutes les opérations de restructuration au cours du premier trimestre 2024 », précise le groupe Casino dans un communiqué.
Plusieurs groupes bancaires français ont également confirmé leur accord de principe sur les principaux termes de la restructuration. Ils détiennent ensemble, avec certains créanciers, plus des deux tiers du RCF (Term Loan B).
En conséquence, les actionnaires de Casino subiront une dilution importante et Rallye (la holding actuelle) perdra de fait les rênes du Groupe. Une présentation synthétique de l’accord de principe a été publiée sur le site internet du distributeur, incluant des éléments financiers prospectifs majeurs transmis par le Groupe aux parties prenantes, ainsi que des éléments clés du business plan réalisé par le Consortium sur la base de ces données financières.
Toutes les informations privilégiées concernant la procédure de conciliation du Groupe de Jean-Charles Naouri, qui ont pu être communiquées aux créanciers et apporteurs de fonds sous accord de confidentialité, ont ainsi été rendues publiques.
« Par ailleurs, le Groupe a obtenu ce jour des prêteurs au titre du RCF qu’ils renoncent à déclarer toute exigibilité anticipée sur le fondement d’éventuels cas de défaut au titre des covenants financiers au 30 juin 2023 et 30 septembre 2023 (cf. communiqué du 26 juin 2023) », conclut le groupe Casino.