Découvrir la pépite et racheter celle qui sera demain votre entreprise ne constitue pas une tâche aussi facile qu’il n’y paraît. Zoom sur les éléments à vérifier avant de procéder à une acquisition.
Déterminez si la reprise correspond à votre projet
Selon un rapport du Sénat, “la démographie des chefs d’entreprise est alarmante : 25 % des dirigeants ont plus de 60 ans et 11 % ont plus de 66 ans. L’estimation du nombre d’entreprises à céder dans les 10 prochaines années varie de 250 000 (direction générale des entreprises) à 700 000 (CPME, CCI France, CMA-France, CRA-Cédants et repreneurs d’affaires, etc.).”
Avant de vous lancer dans la reprise, vous devez réfléchir à vos motivations et vos compétences. Est-ce que l’activité de l’entreprise vous plaît ? Êtes-vous prêt à vous investir totalement ? Vérifiez que vos motivations sont bonnes car le chemin vers la réussite est souvent long. N’oubliez pas qu’une bonne boîte à racheter est d’abord une société qui vous correspond. Est-ce que la taille de l’entreprise et le rôle que vous y jouerez vous conviennent ? Possédez-vous toutes les habilitations nécessaires à l’exercice de la profession concernée ? La cohérence entre l’homme et le projet reste fondamentale. Récoltez un maximum d’éléments sur l’entreprise : taille, fonctionnement, contraintes…
Sélectionnez un métier ou un secteur que vous connaissez
Entreprendre représente une activité nouvelle. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas simplement de faire un métier et de manager les équipes. Vous allez devoir comprendre l’ensemble des activités de l’entreprise et acquérir des compétences en comptabilité, vente, communication, achat… Alors autant opter pour un secteur d’activité dans lequel vous avez déjà travaillé. Ce choix est d’autant plus judicieux dans la cas d’un rachat d’une entreprise comportant peu de salariés.
Reprenez au bon moment
On l’oublie souvent mais une entreprise à racheter, tout comme celle que l’on souhaite créer, doit l’être au bon moment. Inutile de vous lancer dans un secteur en pleine crise même si le prix de l’entreprise a baissé. N’oubliez pas que vous devrez dans ce cas y faire face et que vous aurez à tenir compte des difficultés. Votre trésorerie pourrait ne pas suffire à dépasser ce cap difficile.
Décortiquez le fonctionnement de l’entreprise
Avant de reprendre une entreprise, un diagnostic rigoureux reste de mise. Il existe de nombreuses méthodes telles que PESTEL, SWOT (…) qui vous permettent d’analyser votre entreprise et de déterminer sa place dans son environnement. Analysez l’adéquation du produit au marché, les éléments comptables, les contraintes réglementaires, les encours clients et fournisseurs, les contrats à venir avant de vous lancer dans le rachat. N’oubliez pas que l’ensemble des éléments reste à prendre en compte afin de déterminer le prix d’acquisition. La rentabilité demeure primordiale et constitue l’un des premiers facteurs permettant de fixer le prix mais ce n’est pas tout. Appuyez-vous sur les bilans et comptes de résultats des trois dernières années.
Allez sur le terrain
Si les éléments comptables sont importants, ce type d’analyse ne suffit pas. Allez à la rencontre de vos futures équipes afin de bien comprendre l’état d’esprit et les problématiques qu’ils rencontrent. Vous pourrez ainsi mieux percevoir les défis qui vous attendent à l’avenir et les difficultés que vous allez rencontrer, notamment en termes de management.
La reprise est avant tout une histoire d’Homme
De nombreuses acquisitions échouent à cause d’une mauvaise relation entre le cédant et le repreneur. Il s’agit d’une relation de séduction et vous pouvez vous retrouver en compétition avec d’autres acheteurs potentiels. Pour remporter la mise, l’humain constitue souvent l’élément clé. Intéressez-vous d’abord à l’entreprise, son activité et ses produits sans agresser votre vendeur en lui demandant des millions d’informations dès le début. Il n’aura peut-être pas le temps de vous les fournir et sera souvent occupé par son activité. Vous devrez savoir l’écouter et prendre en compte son attachement à l’entreprise.
Analysez les raisons qui ont poussé le cédant à vendre
N’oubliez pas qu’une bonne transmission est une action qui se déroule en douceur et au cours de laquelle vous pourrez garder les clients de l’entreprise (au moins les bons). Vous devez établir une véritable relation de confiance avec votre vendeur afin qu’il vous aide dans cette période de transition. Elle dure en général plusieurs mois et vous ne devrez pas tomber dans l’excès de demande pour ne pas dissuader le cédant de vous vendre son entreprise. Laissez-vous accompagner afin de renforcer votre entente avec le vendeur. Cette étape reste souvent déterminante dans la réussite de la reprise et de nombreuses cessions échouent à la dernière minute. La période d’accompagnement ne doit cependant pas être trop longue et ne dépasse généralement pas six mois. Dans le cas contraire, cela pourrait entraîner des difficultés liées à la transition de management pour les équipes.