Trésorerie : le nerf de la guerre pour la pérennité de l’entreprise

Gérer une entreprise, c’est avant tout savoir piloter ses finances. La trésorerie, bien plus qu’une simple question comptable, est un indicateur clé de la santé d’une société. Une gestion rigoureuse permet non seulement d’assurer le bon fonctionnement quotidien, mais aussi d’anticiper les imprévus et de saisir les opportunités de croissance. Trop d’entreprises, y compris les louables sur le papier, se retrouvent en difficulté faute d’une vision claire de leurs flux financiers.

Suivre ses flux financiers avec rigueur

Aucune entreprise ne peut se permettre de naviguer à vue. La première étape d’une gestion efficace de la trésorerie repose sur un suivi précis des entrées et sorties d’argent. Un tableau de trésorerie à jour, permettant d’anticiper les échéances à venir, est un outil indispensable. Les grandes entreprises disposent de directions financières dédiées à cette tâche, mais pour les PME et les startups, l’exigence est la même : savoir à tout moment où l’on en est pour éviter les mauvaises surprises.

Les logiciels de gestion financière comme Pennylane ou Agicap, utilisés par de nombreuses entreprises françaises, permettent aujourd’hui d’automatiser le suivi de trésorerie et d’avoir une vision en temps réel de sa situation financière. Ces outils offrent un tableau de bord clair et facilitent la prise de décision en fonction des besoins de liquidités.

L’exemple de Michel et Augustin illustre bien cette discipline financière. Avant d’atteindre le succès, la marque de biscuits a dû jongler avec des ressources limitées. Une gestion serrée de leur trésorerie leur a permis d’éviter des tensions financières tout en continu à investir dans leur développement.

Anticiper pour éviter les tensions de trésorerie

Les problèmes de trésorerie ne viennent pas uniquement d’une baisse d’activité. Un décalage entre les encaissements et les décaissements peut rapidement mettre une entreprise en difficulté. Les délais de paiement des clients, parfois longs, peuvent fragiliser la trésorerie si les fournisseurs doivent être réglés avant l’encaissement des factures.

Le groupe de BTP Eiffage, habitué des cycles de paiement longs inhérents à son secteur, a su développer des stratégies de financement adaptées. L’affacturage, qui consiste à céder ses créances à une société spécialisée pour obtenir rapidement de la liquidité, est une solution largement adoptée par les entreprises confrontées à ces problématiques.

Autre levier efficace : la négociation des délais de paiement. Certaines entreprises, comme la fintech française Qonto, proposent des services facilitant la gestion des délais de règlement. L’optimisation du besoin en fonds de roulement passe également par une réduction des stocks inutiles et une facturation plus réactive.

Sécuriser sa trésorerie face aux imprévus

Une trésorerie bien gérée ne se contente pas de couvrir les dépenses courantes. Elle doit également permettre d’absorber les aléas, qu’ils soient opérationnels liés à un ralentissement d’activité, une crise économique ou un imprévu. La crise du Covid-19 a mis en lumière l’importance d’une réserve de liquidités suffisante pour faire face aux coups durs.

C’est dans cette optique que certaines entreprises constituées de réserves solides ont su se rebondir plus rapidement. L’exemple de Decathlon, qui a pu ajuster sa production et restructurer ses approvisionnements sans rupture majeure, montre l’importance d’une trésorerie préservée en temps de crise.

Un fonds de précaution équivalent à trois à six mois de charges fixes est une règle souvent conseillée aux entrepreneurs. Les financements alternatifs, tels que le crédit de trésorerie ou les aides publiques comme le Prêt Garanti par l’État (PGE), peuvent également être activés en cas de besoin. Encore faut-il ne pas attendre d’être au pied du mur pour s’en soucier.

Financer la croissance sans déséquilibrer la trésorerie

Une trésorerie bien gérée doit également permettre d’investir intelligemment. Trop d’entreprises en forte croissance se retrouvent en difficulté faute d’une gestion prudente de leurs liquidités. Développer son activité implique souvent des investissements en recrutement, en marketing ou en infrastructures, mais ces dépenses doivent être alignées avec la capacité de financement de l’entreprise.

L’histoire de Blablacar en témoigne : la startup a connu une expansion fulgurante mais a toujours veillé à équilibrer ses investissements avec ses capacités financières. Elle a su lever des fonds aux bons moments, sans nuire à sa rentabilité.

Le choix entre autofinancement, emprunt bancaire ou levée de fonds dépend du stade de développement de l’entreprise. Une trésorerie saine permet de limiter la dépendance aux financements extérieurs et d’avoir une marge de manœuvre en cas de retour de marché.

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