Les médias font la une avec les levées de fonds des start-up et précisent comme s’il s’agissait d’un trophée les sommes qu’elles ont réussi à rassembler. Même si elles peuvent paraître exorbitantes, elles ne sont pas le garant d’un gage de qualité. Les levées de fonds peuvent faire miroiter le succès, mais elles vont exiger plusieurs mois de travail et d’acharnement pour les utiliser à bon escient. Décryptage des idées reçues sur cette pratique propre aux start-up.
Une levée ? C’est rapide !
Les médias évoquent souvent la somme levée par une entreprise. Si la pratique semble aisée et rapide, elle exige en fait beaucoup de temps et de préparation pour les fondateurs d’une start-up. La levée de fonds consiste à réaliser en amont une présentation devant un panel d’investisseurs qui feront le choix ou non de se lancer dans l’aventure aux côtés des fondateurs. Ces derniers ont pour obligation d’élaborer toute une stratégie pour le futur de leur entreprise.
Les chiffres, le business plan, l’utilisation des fonds et tous les autres aspects concernant le fonctionnement de la start-up seront précisés avec rigueur dans une présentation. Aussi, cette préparation demande du temps et une fois que les investisseurs ont pris leur décision, il reste encore à choisir le pacte d’actionnaires. La décision a un aspect irréversible et en fonction des choix établis pour la levée de fonds. En effet, certaines entreprises se séparent parfois d’une majorité des parts. Un tel cheminement demande toujours du temps, puisqu’il nécessite de prendre des décisions cruciales.
Lever des millions obligatoirement
Certaines start-up vont jusqu’à lever des fonds conséquents avoisinant les millions voire les milliards de dollars. Les sommes peuvent paraître extraordinaires à l’échelle des citoyens mais la demande d’une somme se justifie auprès des investisseurs. Les start-up n’ont pas pour challenge de lever la plus grosse somme possible. Elle doit être en accord avec les besoins de l’entreprise dans l’objectif de se développer de manière exponentielle dans le futur. Elle diffère en fonction de chaque situation, il peut s’agir d’un recrutement massif, de plus grands locaux ou encore des moyens nécessaires pour s’exporter à l’international. Chaque start-up a des besoins différents et doit expliquer aux investisseurs les raisons de la somme demandée.
Une simple idée suffit
De nombreuses personnes pensent qu’il est possible de lever des fonds uniquement sur une idée. Ce schéma ne s’avère pas impossible, mais reste relativement rare dans l’univers des start-up. Elles tentent généralement des levées quand elles possèdent un minimum d’expérience sur un marché. Il arrive que des investisseurs soient prêts à financer uniquement une idée, mais il faudra d’autant plus de rigueur en matière de présentation et d’élaboration des chiffres. N’ayant pas de preuves que l’entreprise peut se démarquer sur le marché, les investisseurs restent très exigeants concernant le pitch et les chiffres que la start-up peut réaliser dans l’avenir. Il leur faudra négocier pour obtenir la somme désirée.
Toutes les start-up lèvent des fonds pour se développer
Il est très récurrent de voir les noms de nouvelles start-up dans les médias, une fois qu’elles ont réussi à lever des fonds. Cette habitude laisse penser que toutes les start-up tentent cette aventure et pourtant il s’agit seulement de 5 % d’entre elles. Certaines ne s’engagent pas dans ce processus pour éviter de perdre trop de parts dans leur entreprise. La levée de fonds ne correspond pas à tous les profils et des start-up arrivent à être rentables rapidement, ce qui leur permet de grandir facilement.
Une levée rime avec réussite
Même si les levées de fonds peuvent sembler très impressionnantes, elles ne signifient pas automatiquement une réussite. Certaines start-up qui réalisent des levées de l’ordre de millions d’euros peuvent les dépenser en très peu de temps. Il s’agit du principe du « cash burn » qui signifie qu’elles n’arrivent pas à être rentables menant à une dilapidation rapide de l’argent reçu.
La richesse à portée de main
La levée de fonds permet de rehausser la valeur d’une entreprise mais ne transforme pas pour autant son chiffre d’affaires. Les sommes demandées auprès des investisseurs reposent sur une vraie stratégie établie par les fondateurs. Il s’agit de prendre en compte les dépenses qui vont être réalisées durant les prochains mois ou années. Elles servent à développer l’entreprise en matière de moyen, de marketing, de communication ou simplement en ressources humaines. Malgré les idées reçues, la levée de fonds ne transforme pas les fondateurs en millionnaires.
Pour lever, il suffit de se faire connaître
Au sein des idées reçues sur les levées de fonds, il subsiste une idée qui consiste à penser que trouver des investisseurs se fait grâce à la notoriété. Non loin de la vérité, les start-up reconnues sur leur marché possèdent des facilités pour être repérées par des investisseurs. Par exemple, les start-up définies comme des licornes, c’est-à-dire valorisées à plus d’un milliard de dollars en dix ans, rencontreront moins de difficultés pour trouver des investisseurs. Par ailleurs, elles doivent se soumettre aussi à l’élaboration d’un business plan et de tous les arguments qui justifient une levée de fonds.
La levée de fonds reste un sujet qui impressionne par les chiffres véhiculés dans les médias mais elle n’est pas synonyme d’argent facile et de simplicité. Elle demande aux fondateurs d’une start-up la réalisation d’un plan élaboré sur plusieurs années pour justifier une telle sollicitation auprès d’investisseurs.
Les plus importantes levées de fonds en France en 2024
Entreprise | Montant levé (en M€) | Secteur | Date de la levée | Série |
---|---|---|---|---|
Electra | 304 | Énergie | 15/01/2024 | Série B |
Flowdesk | 45,9 | Web3, Fintech | 18/01/2024 | Série B |
Enyo Pharma | 39 | Biotech | 04/01/2024 | Série C |
Scalinx | 34 | Deeptech | 10/01/2024 | Série B |
Aqemia | 30 | Medtech | 30/01/2024 | Série A |
Latitude | 27 | Spacetech | 22/01/2024 | Série B |
NeoCem | 23 | Greentech, Proptech | 15/01/2024 | Série A |
Tiamat Energy | 22 | Énergie | 12/01/24 |