Aujourd’hui, on voit jaillir de toutes parts des entreprises qui proposent le modèle gratuit comme pour profiter de l’aubaine de cette période exceptionnelle pour se créer une nouvelle clientèle et émerger. Dans la jungle d’internet il est difficile de se distinguer car certains ont pris la place dès le départ mais pourquoi ne pas essayer de tisser des liens qui deviendront pérennes.
Pour attirer la clientèle, c’est comme pour attirer les oiseaux, proposons lui des graines et elle reviendra pour voir s’il est possible d’en avoir encore !
Nombreuses sont les entreprises du web à utiliser le modèle freemium, publicitaire ou hybride pour se rémunérer. La rédaction en a sélectionné dix.
Incontournable lorsqu’on parle d’entreprises basées sur le modèle gratuit, le moteur de recherche et navigateur Google – désormais entité de la maison-mère Alphabet – se rémunère en majeure partie via la publicité en ligne. Précurseur en la matière, le géant du web lance dans les années 2000 Google Adwords, un système d’annonces web ciblées en fonction des mots-clés rentrés par les internautes sur internet. Enfin, Google peut compter sur les dividendes qu’il récupère via ses actions boursières et ses différentes sociétés spécialisées dans les nouvelles technologies.
Fin 2009, quelques mois après son lancement par deux anciens ingénieurs de Yahoo!, l’application gratuite de chat a adopté le modèle freemium. Au bout d’un an d’utilisation, les consommateurs, s’ils le souhaitaient, pouvaient payer 0,89 dollars pour avoir accès à des fonctionnalités enrichies. Mais en janvier dernier, l’application, entre temps rachetée par Facebook en février 2014, a annoncé qu’elle rendait entièrement gratuit l’accès à l’ensemble de ses fonctionnalités, sans pour autant se rémunérer via la publicité. Elle facturera désormais aux entreprises l’intégration de leurs services au sein de l’application. Un utilisateur pourra par exemple réserver un billet de train via WhatsApp.
Skype
Pionnier dans la communication téléphonique et vidéo par internet, le logiciel Skype a été lancé en Estonie par deux entrepreneurs suédois, Niklas Zennström et Janus Friis, en 2003. Freemium depuis ses débuts, l’offre de Skype est partagée entre un service gratuit, qui permet de communiquer via l’application PC, Mac ou smartphone et un service payant permettant d’appeler des téléphones fixes ou des mobiles non équipés de l’application et enfin organiser des visioconférences pour les entreprises. Depuis son rachat en 2012 par le géant Microsoft, Skype s’est aussi mis à la publicité ciblée via les informations échangées au cours des conversations de ses utilisateurs. Aujourd’hui, l’application, qui compte désormais 300 millions d’utilisateurs, utilise donc un business model dit « hybride ».
Lancé en mai 2003 par Reid Hoffman, Allen Blue et trois autres entrepreneurs, LinkedIn est un réseau social professionnel qui compte près de 400 millions de membres à travers le monde. Une bonne partie de son service est gratuite, comme la création d’un profil ou encore l’ajout de contacts. Les fonctionnalités avancées permettant notamment d’envoyer des messages privés à des personnes ne figurant pas dans les contacts directs des utilisateurs, sont payantes. Aujourd’hui, les revenus de LinkedIn sont de 30 % par la publicité, 21 % par les abonnements premium et 49 % par les services de recrutement qui ont un accès l’ensemble du réseau afin d’optimiser leurs recherches de profils.
Prestashop
Créée en 2005 par cinq étudiants en informatique de l’école parisienne Epitech, Prestashop est une société française qui offre la possibilité de créer gratuitement des boutiques en ligne. Basé sur une interface open-source (c’est-à-dire que tous les développeurs peuvent proposer des améliorations), l’outil propose un ensemble de fonctionnalités accessibles librement. Prestashop se rémunère en vendant des modules complémentaires pour le développement de ses e-boutiques. La société propose également des formations payantes pour développer l’utilisation de son interface. Enfin, celle-ci a établi de nombreux partenariats commerciaux avec des agences spécialisées dans le design ou encore le référencement web.
Gameloft
Les jeux gratuits sur smartphones et tablettes connaissent une croissance fulgurante depuis dix ans. Parmi les leaders freemium du secteur, on trouve la société française Gameloft, fondée en 1999 par Michel Guillemot. À côté d’un accès gratuit à l’ensemble des jeux de la plateforme, les utilisateurs ont la possibilité d’acheter des « items » leur permettant de progresser plus vite dans les jeux.
Snapchat
Leader mondial dans les applications de partage de photos et vidéos éphémères, Snapchat a été lancé en 2011 par Evan Spiegel et Bobby Murphy de l’université Stanford en Californie. Gratuite pour tous, l’application a mis du temps pour trouver un business model adéquat. Aujourd’hui, la société se rémunère via plusieurs sources de financement : la publicité en ligne, l’achat de « bonus » permettant de visualiser une seconde fois une photo reçue, l’achat de Geofilters « On-Demand », c’est-à-dire des filtres-photos créés par les utilisateurs en fonction de leur position géographique pour des événements personnels, et enfin la sponsorisation de certains Geofilters par des marques.
Leboncoin.fr
Déclinaison française de Blocket.se, le lancement du site suédois de petites annonces, Leboncoin.fr a lieu en 2006 grâce à un partenariat entre Spir Communication (émanation du groupe de presse Ouest-France) et l’éditeur norvégien Schibsted. Il propose aux utilisateurs de poster gratuitement des annonces pour vendre toutes sortes de biens de consommation non alimentaires, le plus souvent d’occasion ou reconditionnés. Le site se rémunère grâce à un modèle hybride combinant la publicité, la possibilité pour un particulier de rendre plus visible une annonce, le paiement d’un accès spécifique pour les commerçants professionnels souhaitant vendre certains de leurs biens sur le site.
Deezer
Le site français d’écoute de musique en ligne a été fondé en août 2007 par les entrepreneurs Daniel Marhely et Jonathan Benassaya. Il est un archétype du business model gratuit hybride mêlant freemium, partenariats commerciaux et merchandising. La plateforme propose au grand public un accès gratuit à sa librairie musicale mais la publicité coupe l’écoute et l’interface parsemée d’annonces. Les abonnés payants peuvent écouter leur musique sans pub audio ou visuelle et avec un son de meilleure qualité. Deezer se rémunère aussi via une interface de vente de produits dérivés autour du monde de la musique. La société possède aussi un partenariat commercial avec l’opérateur téléphonique Orange qui lui assure d’autres rentrées pécuniaires.
Premier réseau social gratuit au monde avec ses 1,59 milliard d’inscrits, Facebook a été créé en 2004 par Mark Zuckerberg, alors étudiant à l’université de Harvard. Son business model se base essentiellement sur la publicité ciblée et le paiement par les entreprises d’un accès pour intégrer leurs services au réseau. Par exemple, un internaute peut commander un billet d’avion depuis son interface de chat. En 2015, la société a lancé un réseau social professionnel baptisé Facebook at work sous le modèle freemium. Enfin, le géant du web se rémunère via ses actions boursières, parmi les mieux cotées du monde.