Télétravail, mobilité… quel impact pour les entrepreneurs ?

De plus en plus présent au sein du monde de l’entreprise, le télétravail a nettement modifié ces dernières années la façon de fonctionner des sociétés. Régi par le Code du travail depuis 2012 avec la loi Warsman, le télétravail a sans conteste bousculé les habitudes. Son implémentation s’est largement accélérée depuis la crise sanitaire. Quelles sont donc les conséquences du télétravail sur le monde de l’entreprise ?

Un impact économique réel

Le télétravail affecte directement l’économie des entreprises. Généraliser le travail à domicile permet de diminuer les frais de location ou d’achat de bureaux. C’est un bon moyen de réaliser des économies, notamment pour les TPE et les PME, même s’il faudra s’équiper d’outils informatiques performants en contrepartie. Des études ont montré que plus des trois quarts des télétravailleurs se disent moins fatigués et moins sujets au stress que durant leur travail en bureau. Ce mode d’organisation assure un meilleur équilibre entre activité professionnelle et vie privée pour les salariés : plus concentrés, et donc plus efficaces, ils deviennent plus performants dans l’exécution des tâches et améliorent d’autant le rendement de l’entreprise.

Un fonctionnement plus souple

Le télétravail a bien sûr un impact sur le fonctionnement au quotidien de l’entreprise. Ce procédé augmente considérablement la flexibilité, avec des salariés plus réactifs et donc plus attentifs aux besoins des clients. Il permet aussi d’embaucher de nouveaux profils. C’est notamment un atout de recrutement réel, qui donne la possibilité d’attirer des cadres souhaitant, au moins pendant un temps, travailler depuis chez eux pour diminuer leur stress. Pour l’entreprise, c’est un moyen de fidéliser le personnel en se montrant à l’écoute des besoins des salariés. Le télétravail a également un impact direct sur le taux d’absentéisme, en nette baisse avec cette alternative au travail traditionnel.

Un management à repenser

On constate néanmoins une vraie réticence à l’heure actuelle chez les chefs d’entreprise pour mettre en place le télétravail en full remote dans leur société. La plupart craigne que la refonte totale du management engendrée ne soit un frein aux activités de l’entreprise. En effet, le travail à domicile empêche l’employeur de contrôler au quotidien les salariés, mais accepter cette alternative est un gage de confiance pour le personnel de l’entreprise. Moins directif, un management par objectif peut alors se mettre en place. Le fait de limiter les contacts entre collaborateurs peut néanmoins modifier à terme la culture d’entreprise. 

Une refonte de la sécurité

Un dernier point à ne pas négliger est l’impact du télétravail sur la sécurité au sein de l’entreprise. Pour pouvoir mettre en place avec succès ce mode de fonctionnement, il est nécessaire de posséder un système informatique adapté, avec un accès sécurisé au réseau de la société et des gages de sûreté en termes de confidentialité des informations. Le télétravail peut donc constituer une faiblesse à ce niveau si l’entreprise n’a pas pris soin de s’équiper correctement dans ce domaine au préalable. La création d’un réseau privé virtuel est recommandée pour éviter tout désagrément de ce type.

Quelques lois à connaître

1/ Loi El Khomri (2016)

La loi Travail, également connue sous le nom de loi El Khomri, a apporté des précisions sur le télétravail. Elle a introduit des dispositions visant à faciliter le recours au télétravail, notamment en permettant de le mettre en place par accord collectif ou, à défaut, par une charte élaborée par l’employeur après consultation du Comité social et économique (CSE).

2/ Ordonnances Macron (2017)

Les ordonnances pour le renforcement du dialogue social, connues sous le nom d’ordonnances Macron, ont considérablement assoupli les conditions de mise en place du télétravail. Les principales modifications incluent :

  • Télétravail occasionnel : Possibilité de recourir au télétravail de manière occasionnelle, sans besoin de modifier le contrat de travail.
  • Accord informel : Simplification de la procédure, permettant un accord formel ou informel entre l’employeur et l’employé.
  • Refus de télétravail : Obligation pour l’employeur de motiver son refus en cas de demande de télétravail.
  • Accidents du travail : Reconnaissance des accidents survenus pendant le télétravail comme des accidents du travail.

3/ Loi d’Orientation des Mobilités (2019)

La loi d’orientation des mobilités a introduit le « forfait mobilités durables » pour encourager les modes de transport écologiques et a indirectement favorisé le télétravail en incitant à réduire les déplacements domicile-travail.

4/ Négociation collective (depuis 2020)

Les négociations collectives sur le télétravail se sont intensifiées. Les entreprises sont encouragées à négocier des accords de télétravail avec les partenaires sociaux pour préciser les conditions de mise en œuvre (jours de télétravail, prise en charge des frais, droit à la déconnexion, etc.).

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