La croissance rapide d’internet et désormais des objets connectés voit apparaître une nouvelle menace : celle des hackeurs ou pirates informatiques. C’est pourquoi le marché de la sécurité sur internet connaît un véritable essor. De plus en plus de sociétés spécialisées en protection sur le web émergent. Focus.
Le marché mondial du Sécurité Internet devrait augmenter à un rythme constant entre 2020 et 2026. Le rapport d’étude de marché mondial Sécurité Internet fournit de données précises.
Il faut savoir que plusieurs entreprises françaises ont été visées par une cyberarnaque de type « fraude au président ». Une enquête relayée par Le Monde montre combien nos entreprises sont vulnérables. En effet, plusieurs entreprises françaises ont reçu un e-mail identique. Les hackers se font passer pour le ministère des Finances. Selon le journal, « Tout était parfait dans cette cyberarnaque, pas de fautes d’orthographe, les bons logos, les bandeau tricolore, le ton employé… Bref de quoi se laisser berner. « Les pirates derrière cette fraude réclament des informations « dans le cadre d’une enquête en lien avec le pacte de stabilité et de croissance avec la commission européenne ». Parmi les entreprises, une chaudronnerie de Bourgoin-Jallieu travaillant avec Framatome, le Commissariat à l’énergie atomique, Air Liquide ou Michelin.
L’explosion du tout numérique favorise l’accès aux données privées.
La première cause du développement de ce nouveau marché de la sécurité sur internet prend ses racines dans le fait que pratiquement tout est aujourd’hui dématérialisé. Il est donc beaucoup plus facile et tentant pour des personnes mal avisées de subtiliser les coordonnées bancaires des imprudents. De plus en plus de sociétés, conscientes de l’évolution de la menace, commencent à prendre conscience de leur vulnérabilité et tentent de se protéger. Il en va de leurs ressources, mais aussi de la confiance des clients. En effet, comment faire confiance à une entreprise si elle n’est pas capable de protéger ses données financières et privées ?
L’internet des objets apporte son lot de failles sécuritaires …
Ce marché en pleine expansion pèse à ce jour plus de 150 millions d’euros dans l’économie française. Selon une étude menée en 2014 par l’institut Gfk, environ 2 milliards d’objets connectés seront vendus entre 2015 et 2020. Un développement qui bien sûr, risque d’apporter son lot de problèmes. Ces objets connectés ont remporté une large adhésion du public. Cependant, ils commencent aussi à se développer de plus en plus dans le milieu des entreprises. De plus en plus d’objets sont connectés, allant même jusqu’aux plus improbables comme le marque-page connecté. Sauf que voilà, l’internet des objets montre certaines faiblesses et plus particulièrement des failles de sécurité assez inquiétantes pour les usagers et les entrepreneurs. Ainsi, Chrysler a par exemple dû rappeler 1,4 millions de jeeps suite au piratage de l’un de ses modèles…
… Et les hackers sont de plus en plus nombreux !
Il y a les méthodes traditionnelles de hacking comme le hameçonnage. Il consiste en général à envoyer un e-mail à un internaute en se faisant passer pour un tiers de confiance afin de lui soutirer des renseignements tels que mots de passe ou numéros de carte de crédit), le cheval de Troie (logiciel qui fait entrer un virus ou un programme espion dans votre ordinateur). Mais aussi il existe désormais des « kits » prêts à l’emploi. Ceux-ci permettent à des novices de pouvoir pirater des sites internet sans aucune compétences particulières.
L’émergence du « darknet » inquiète aussi les instances. Ce côté « caché » d’internet permet de communiquer anonymement sans être pisté. Il constitue un lieu d’échanges pour les hackers . Ils peuvent y vendre des données volées et communiquer sur les outils et techniques d’attaques. Les pirates informatiques n’ont de cesse de s’adapter pour contourner les nouveaux moyens de sécurité. Il est donc difficile, voire impossible de protéger son site à 100 % aujourd’hui.
Le marché de la cyber-sécurité en pleine expansion…
De fait, et selon une étude de l’institut Xerfi datant de 2015, le marché de la sécurité internet devrait progresser de 10 % par an en moyenne. On passerait ainsi de 1,6 milliard d’euros en 2014 à 2 milliards en 2017. Une preuve, s’il en fallait, de la véritable prise de conscience de la part des entreprises des menaces qui planent sur la sécurité des données. La médiatisation récente d’un certain nombre de cyber-attaques a poussé les sociétés à revoir leur politique de sécurité. Environ 200 opérateurs d’importance vitale (organisations identifiées par l’état comme ayant des activités indispensables ou dangereuses pour la population) vont devoir investir des sommes conséquentes pour respecter les règles de sécurité imposées par le gouvernement.
Le nombre de logiciels de sécurité est lui aussi en plein boom avec des noms biens connus comme « Avast » ou « BitDefender » qui voient leur taux d’utilisation grimper en flèche (+51 % du chiffre d’affaires d’Avast en 2014). Le monde bancaire et les sites commerciaux sont les deux grand nouveaux marchés d’avenir pour les spécialistes de la sécurité sur internet.
… Mais freiné par deux nouvelles tendances.
Ce développement croissant risque pourtant d’être freiné par deux courants. Le premier, la virtualisation (mécanisme qui consiste à faire marcher plusieurs systèmes, serveurs ou applications sur un seul et même serveur physique). Le second, le Cloud Computing. Concrètement, la démocratisation de ces deux tendances tend à diminuer le nombre d’équipements informatiques dans les entreprises et donc le nombre de ventes de logiciels de sécurité. Les sociétés de la cyber-sécurité devront alors délaisser les entreprises au profit des gestionnaires d’infrastructure Cloud et des opérateurs télécom. Le marché du cyber-sécurité est relativement jeune. Les acteurs qui y évoluent sont encore très éclatés, entre Grands groupes aux solutions très lourdes et petites start-up dynamiques.