Nul ne peut nier la place que le secteur de l’e-santé a progressivement prise dans le monde ces dernières années. Et inutile de préciser que les enjeux autour de son développement sont forts. Focus sur une filière en plein essor.
L‘application des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’ensemble des activités en rapport avec la santé devrait améliorer le système actuel : meilleurs soins, réduction des dépenses de santé, lutte contre le vieillissement de la population et contre la pénurie de médecins… La filière est en pleine expansion et s’impose clairement comme un secteur d’avenir. Les chiffres le prouvent.
Un marché en plein essor
Selon une récente étude menée par le cabinet Xerfi Precepta, le marché de l’e-santé a rapporté 2,4 milliards d’euros en 2012 et devrait progresser de 4 à 7 % d’ici l’année 2017. En ce qui concerne la télémédecine, le Syntec numérique, syndicat professionnel des entreprises du numérique estime son revenu entre 80 et 140 millions d’euros et qu’il pourrait progresser de 13 à 28 % d’ici 5 ans. Des emplois continuent tout naturellement à se créer dans ce secteur qui attire beaucoup d’entrepreneurs et de porteurs de projets. Selon le McKinsey Global Institute, 1,5 million d’emplois ont été créés ces 15 dernières années sur ce secteur en particulier. Édifiant.
Un champ d’application très large
Réelle tendance de société, le développement croissant du secteur va de pair avec l’évolution des usages. Aujourd’hui, lorsqu’un patient s’inquiète de son état de santé, il consulte des sites, cherche des informations, commande des médicaments en ligne, consulte ses données financières sur le site de l’assurance-maladie. Les professionnels eux, gèrent déjà leurs dossiers au format numérique. Les nombreuses solutions technologiques permettent aujourd’hui le suivi d’un malade à distance, la prévention de certains incidents médicaux et de pallier plusieurs difficultés de notre système de soins. Les champs d’application de l’e-santé sont larges : assistance à l’autonomie, information et éducation… Et tous les acteurs sont concernés : patients, professionnels de santé, industriels, associations, institutions de prévoyance.
Les acteurs de la technologie y viennent
C’est l’émergence des technologies comme les capteurs, objets communicants et systèmes de visioconférence qui a notamment vu ce secteur prendre l’ampleur qu’on lui connaît. De nombreux dispositifs voient le jour, et ce dans des environnements divers parfois bien au-delà des simples établissements de santé. On trouve par exemple un développement de ces technologies aux domiciles des patients, dans les locaux des professionnels de santé, ou dans les établissements médico-sociaux. L’explosion de l’Internet des objets a conduit le grand public à analyser constamment ses données de santé et à les partager avec tous. C’est le cas grâce aux applications de running du type Nike+ ou Runkeeper, très en vogue chez les consommateurs, mais également avec des applications plus « médicales », à l’instar d‘isommeil ou Withings qui permettent toutes deux d’effectuer des analyses de son sommeil. On observe d’ailleurs un intérêt croissant des entreprises technologiques traditionnelles sur le secteur de la santé en particulier. Nombreuses sont les grands constructeurs à s’intéresser à ce secteur, pourtant censé être éloigné du leur. Par exemple, Epson, société initialement spécialisée dans l’imagerie, a lancé il y a quelques mois le bracelet connecté Pulsense, qui a pour but de mesurer l’activité cardiaque du patient. Avec ces technologies, toutes les données mesurables (température du corps, tension, taux de glucose) sont ensuite mises à disposition des médecins, ce qui améliore considérablement la précision et le suivi des patients.
Ils comptent révolutionner le secteur
L’e-santé est surtout le terrain de prédilection des start-ups. France, Europe et États-Unis regorgent de sociétés qui ont décidé de faire de l’e-santé leur business, et qui entendent bien révolutionner le secteur (voir encadré). Betterise est de celles-ci. Cette start-up française de médecine préventive est disponible sur le web, les mobiles, les tablettes et objets connectés. Elle vise à améliorer la santé des utilisateurs en mesurant et analysant leurs comportements. Elle propose des programmes d’accompagnement quotidien et personnalisés grâce à un algorithme propriétaire mis en place par un collège d’experts médicaux. Tout comme elle, la start-up américaine Adhère Tech a créé un flacon qui surveille la prise de médicament de son utilisateur. Il vérifie le nombre de médicaments qu’il comporte et envoie les données dans le Cloud. Lorsqu’un patient oublie sa prise de médicament, le flacon lui envoie un SMS de rappel. Les start-ups innovantes sont légion dans le secteur, et les récentes levées de fonds montrent un marché en pleine ébullition. La société Voluntis, spécialisée dans les logiciels thérapeutiques, a par exemple levé en avril dernier 20,75 millions d’euros, un montant colossal dans le domaine ! Nul doute qu’à ce rythme-là, les prochaines années vont être le théâtre d’une révolution sans précédent dans le domaine.
Un site de crowdfunding dédié à l’e-santé
Wellfundr, c’est le nom de cette nouvelle plateforme de financement collaboratif dédiée aux innovations qui améliorent notre santé. Etant la toute première en France, l’interface est pleinement active depuis le 24 avril 2014, et permet donc à chaque porteur de projet dans le domaine de la santé électronique de réussir son développement. Fabrice Nabet, président fondateur du site, propose actuellement plusieurs projets pour des financements en Europe. À visiter…www.wellfundr.com.