Suis-je fait pour reprendre ?

Reprendre une entreprise possède des avantages considérables mais demandent de la part du repreneur des qualités humaines hors pair car il va devoir englober le cédant qui lègue son « business » souvent avec réticence et conquérir les salariés pour les impliquer dans une nouvelle démarche. Si leur attachement avec l’ancien dirigeant est fusionnel, il faudra beaucoup de psychologie pour les motiver. Les repreneurs se focalisent souvent sur la recherche de l’entreprise ciblée sans consacrer le temps nécessaire à une réflexion préalable sur leur projet. Or, faire le point sur sa motivation et les moyens dont dispose le repreneur avant de s’engager dans une démarche longue, toujours difficile et souvent coûteuse, est essentiel. Suis-je fait pour reprendre ?

Une motivation hors-pair

Reprendre une entreprise, oui mais dans quel but ? La reprise d’entreprise est-elle une finalité ou un moyen ? S’agit-il de retrouver une situation après avoir perdu son emploi ? S’agit-il de la façon la plus efficace d’atteindre un objectif professionnel tendant vers un accomplissement personnel ? Avant de répondre à ces questions, demandez-vous si vous avez une connaissance suffisante du monde des PME-PMI voire de la toute petite entreprise (TPE). Connaissez-vous réellement le quotidien d’un chef d’entreprise, véritable homme-orchestre, qui doit faire face à tout, de la stratégie de l’entreprise au déchargement du camion quand la main-d’œuvre manque ?

Saurez-vous accepter cette nécessaire polyvalence ? Saurez-vous faire également face aux doutes et à la solitude (souvent), aux horaires extensibles (toujours), à une rémunération souvent inférieure les premières années quand le remboursement de la dette d’acquisition pèse sur la rentabilité ? Avoir un parcours réussi dans un grand groupe ne prédispose pas forcément à devenir patron de PME. Diriger, c’est prévoir.

Vous devez vous projeter et vous imaginer à la tête de l’entreprise que vous voulez racheter, visualiser les challenges auxquels vous allez devoir faire face. Est-ce que l’énorme charge de travail vous enthousiasme ? Constitue-t-elle un passionnant challenge à venir ? Si oui, alors votre indispensable engagement personnel sur toutes ces années ne sera pas vécu comme une contrainte mais perçu comme le signal fort de votre réussite. Sinon gare aux déconvenues. L’investissement personnel requis est parfois si important, qu’à moins d’un soutien familial sans faille, l’aventure risque de tourner à la catastrophe personnelle et professionnelle.

Des compétences indispensables

Repreneur d’entreprise est un « métier » difficile, pour mettre toutes les chances de votre côté, n’hésitez pas à vous former. Il est fort probable que, au cours de votre parcours professionnel vous ne connaîtrez pas d’expérience comparable à celle de la reprise d’une entreprise. La reprise d’entreprise, fait appel à des techniques particulières en termes de montage financier, de montage juridique ainsi qu’à des us et coutumes lorsqu’on approche un cédant.

Une culture à acquérir

Il y a donc à acquérir pour vous lancer, une culture de la reprise, ainsi qu’un savoir être, pour montrer à vos pairs que vous maitrisez votre sujet et montrer que vous êtes crédible. Cette phase d’acquisition de connaissance est souvent indispensable lorsque l’on vient du salariat afin de réaliser, par exemple, que gérer une PME ne se résume pas à une approche financière ou de gestion : le chef d’entreprise est très souvent le premier commercial de son entreprise. Pour identifier l’entreprise à reprendre en adéquation avec votre profil, vous devrez dresser sans complaisance un bilan de compétences qui doit notamment intégrer :

  • la connaissance et la maîtrise des métiers des secteurs d’activité visés,
  • votre savoir et votre expérience, particulièrement en gestion et en management en fonction de la taille des entreprises visées.

Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, le choix d’une formation complémentaire en management ou aux techniques spécifiques de la reprise d’entreprise va vous permettre de combler vos lacunes. En effet, face à un cédant, les candidatures de repreneurs totalement néophytes ne font pas le poids.

N’oubliez pas que vous n’êtes pas le seul sur le marché alors un conseil : prenez le temps de vous former au moins sur les points suivants :

  • techniques de la reprise pour la reprise de PME,
  • négociation et aspects juridiques de la reprise dans tous les cas, reprise de parts sociales ou reprise de fonds de commerce,
  • gestion d’entreprise pour améliorer vos compétences de futur dirigeant,
  • recherche de cible et gestion de la relation cédant.

Article par L’ÉQUIPE PASSER LE RELAIS | RÉSEAU PILOTÉ PAR LA CCIP | WWW.PASSERLERELAIS.FR

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