La stratégie de décarbonation en France vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
La feuille de route de la décarbonation
Le gouvernement cherche depuis 2021 à établir une planification en matière de climat et d’énergie : la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la Programmation pluriannuelle sur l’énergie (PPE) et le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) par le biais de trois documents qui regroupent la Stratégie Française pour l’énergie et le climat (SFEC).
Cette stratégie vise à traiter de manière cohérente les enjeux de décarbonation et à renforcer l’articulation entre l’atténuation et l’adaptation au changement climatique :
- La SNBC et la PPE doivent garantir pour tous les secteurs (transports, agriculture, bâtiments, industrie, énergie, déchets) une adéquation entre le besoin et la ressource (énergie, capacité industrielle des filières, disponibilités de compétences…) soit 2030, soit pour 2050.
- La SNBC et la PPE sont une contribution certaine à l’objectif collectif de l’Accord de Paris : maintenir l’élévation de la température moyenne bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et si possible à 1,5°C.
- La SNBC établir le calendrier en matière d’atténuation pour l’ensemble des secteurs, production et transformation d’énergie compris.
- La PPE traduit de manière plus opérationnelle, pour les 10 années à venir, les orientations de la politique énergétique.
- La SNBC et la PPE prennent en compte les variabilités de l’évolution du climat futur.
Comment produire de l’énergie pour décarbonner ?
Nucléaire :
lancement d’un programme de construction d’EPR 2 et redressement de la disponibilité du parc existant afin d’atteindre un niveau de production d’a minima 360 TWh/an et si possible de 400 TWh/an.
Photovoltaïque :
multiplier jusqu’à 6 fois la puissance installée en 2022.
Chaleur renouvelable et de récupération : multiplier par 2 la consommation de chaleur entre 2022 et 2035.
Biocarburants :
augmenter de 40 % leur usage d’ici 2030 par rapport à 2019.
Biogaz :
multiplier par 5 la production d’ici 2035.
Hydroélectricité :
augmenter de 2,8 GW notre capacité en incluant notamment des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) pour augmenter les capacités de stockage de l’électricité.
Hydrogène :
atteindre 8 GW déployés d’ici 2035.
Éolien terrestre :
atteindre 1,5 GW de capacité supplémentaire par an, soit le maintien du rythme actuel de développement.
Quelle est son ambition ?
L’ambition est là mais elle exige une coordination évidente entre les différents acteurs. On le voit bien lors des négociations actuelles, il est difficile d’obtenir un consensus. Le refus de l’un oblige à rabattre les cartes. Pourtant les signaux d’alerte sont nombreux. Certains en font une analyse qui montre que seul leur intérêt financier actuel compte et que le citoyen semble avoir peu d’influence. Tout le monde l’a compris, il faut que les catastrophes soient suffisamment conséquentes pour que les pouvoirs publics agissent mais comme on peut le constater dans les régions françaises touchées par les inondations, les sinistrés doivent affronter les difficultés de reconstruction dans la plus grande solitude.
LA TRAJECTOIRE, SECTEUR PAR SECTEUR
Les dernières PPE (Programmation pluriannuelle de l’Énergie) et SNBC (Stratégie nationale bas-carbone), viennent d’être annoncées par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Elles ont pour objectif de donner la trajectoire pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. L’objectif est de réduire de 50 % les émissions brutes de GES d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990 (l’objectif était de – 40 % dans la précédente SNBC) « en cohérence avec le Pacte vert européen. ».