Ces start-up qui se lancent hors du digital

Le terme startup évoque à tort la digitalisation de l’économie. S’il s’est popularisé en France dans les années 90 avec les jeunes pousses dot-com, ce terme boursier américain date de la première moitié du XXème siècle. Il désigne toute société qui démarre quel que soit le secteur concerné. Les grands tournants technologiques comme la radio en 1914 ou l’actuelle digitalisation de la société entraînent une explosion de la création d’entreprises qui monétisent les nouvelles perspectives offertes. Logiquement en France comme ailleurs, les startups surfent sur la vague du numérique. Pourtant d’autres poussent non sans succès dans un terreau plus traditionnel. Focus sur ces startups qui voient le jour hors du digital.

Alliances TP

La start-up de Campagne-les-Wardrecques (62) s’est lancée dans l’un des secteurs les plus traditionnels qui soit : le terrassement, la voirie et l’assainissement. Créée le 1er mars 2009, Alliance TP a déjà réalisé une centaine de chantiers et affiche en 2015 un CA de 4.779.000€. Un beau parcours dans un secteur particulièrement bien pourvu en France.

Le chocolat des Français

Paul-Henri Masson et Matthieu Escande, les deux créateurs du Chocolat des Français, ont décidé en 2014 de faire appel à un maître chocolatier local et à 45 peintres et dessinateurs pour offrir un chocolat haut de gamme emballé avec originalité. L’idée était de proposer un chocolat français haut de gamme dont l’emballage sert de support d’expression et d’exposition aux artistes les plus en vogue. Le pari est réussi et la tablette française à 6€ est déjà sortie de l’hexagone pour séduire les croqueurs en Angleterre, en Hollande, en Allemagne, aux Etats-Unis et en Asie.

L’Anticafé

Léonid Goncharov a résisté aux chants des sirènes du digital pour se lancer dans la restauration. Il offre des espaces cosy où le client ne paie pas la consommation mais le temps passé sur place. Par conséquent, biscuits, thés et cafés y sont gratuits. 4 euros la première heure, 3 euros les suivantes et 14 euros la journée. De nombreux jeunes créateurs d’entreprise (de l’économie digitale!), appréciant le calme ambiant, s’y installent pour la journée. Le modèle a fait ses preuves à Paris et devrait prochainement s’étendre à Lyon et Bordeaux.

Boa Concept

Cette société créée en 2012 propose des solutions de manutention intelligentes. Boa Concept a développé une gamme de convoyeurs modulaires intelligents de type Plug-and-Carry qui offre des solutions adaptées aux charges légères ou aux charges lourdes. Régulièrement primée pour ses innovations logistiques BOA concept a réalisé un CA de 1.350.000 € en 2014. La startup stéphanoise a déjà séduit Oscaro.com, Auchan et le logisticien Kuehne + Nagel.

Le Slip français

En 2011, Guillaume Gibault fait le pari du made in France en s’attaquant à la production de slip pour homme. Dans un marché tout autant saturé par une offre haut de gamme des meilleures enseignes du luxe que par celle à bas coût produite en Asie, le Slip français s’attaque à un secteur difficile. Pourtant le style décalé et les arguments de la startup prennent et cette dernière étend progressivement sa production aux sous-vêtements femme et enfant. En 2014, le Slip français a atteint 1.530.000 € de CA.

La digitalisation de la société ne doit pas laisser à croire que l’économie traditionnelle est has been. De jeunes entrepreneurs réinventent ou dynamisent des secteurs souvent considérés à tord comme verrouillés. Ils apportent la preuve que l’entrepreneuriat peut s’exprimer au travers de recettes connues mais parfaitement maîtrisées.

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