Les jeunes pousses ne tiennent pas en place ! On observe, depuis quelque temps, que la majorité des levées de fonds effectuées par ces dernières sont consacrées à leur implantation à l’international. La nouvelle génération de start-up semble partie à la conquête du monde et rien ne paraît l’arrêter. Les détails.
Les start-up : les enfants polymorphes d’un monde multipolaire
Les jeunes bacheliers l’ont étudié au cours de leurs révisions : le monde actuel présente une forme multipolaire. Tous les cerveaux ne se concentrent plus uniquement dans la Silicon Valley, bien que la fascination historique des entrepreneurs pour cette région reste très présente. Les États-Unis ne constituent plus l’épicentre de l’innovation technologique mondiale. Ce pays reste l’une des destinations favorites des entrepreneurs, mais ceux-ci ne cherchent pas davantage à s’y exporter qu’à y implanter une filiale. L’Europe et l’Asie représentent aussi de formidables opportunités de développement pour de jeunes entreprises. Les start-up prennent ainsi la forme de sociétés polymorphes : leur siège se situe à un endroit du globe et compte une ou plusieurs ramifications à l’étranger. Le monde actuel offre des opportunités de transport et de connexions inouïes et les jeunes l’ont bien compris.
Une génération ultra connectée prête à se déplacer
Les entrepreneurs d’aujourd’hui, baignés dans les nouvelles technologies depuis leur plus tendre enfance, craignent moins que leurs prédécesseurs d’avoir à gérer un site à distance. Les moyens de communication modernes prennent des formes diverses et s’immiscent partout. Les réseaux sociaux permettent de se tenir informés, de communiquer, les messageries électroniques possèdent des fonctionnalités d’appels via internet… Tous ces services demeurent accessibles depuis un Smartphone, une tablette, voire une montre connectée, à tout moment de la journée. Il s’avère très simple, de nos jours, de dialoguer quotidiennement avec une personne située à l’autre bout de la Planète. Les précédentes générations d’entrepreneurs s’adaptent plus ou moins bien à ces nouveaux modes de communication, tandis que les jeunes ont très tôt pris l’habitude de les utiliser. Ceux-ci perçoivent de moins en moins les limites géographiques et cette vision du monde les encourage davantage à créer des filiales à travers le monde.
Des business model adaptables
La mentalité connectée des jeunes générations les conduit à penser leur développement à l’échelle internationale. Ils adaptent ainsi leurs business model à une expansion à l’étranger. Dès la création de leur société, ils imaginent un concept reproductible, scalable ou encore un fonctionnement gérable à distance. Beaucoup optent pour un modèle reproductible ailleurs, qui leur permet de développer leur firme quasi à l’identique dans un autre pays, tout en centralisant un certain nombre d’informations. D’autres choisissent d’ouvrir des filiales commerciales à l’international afin de vendre leurs produits partout à travers le monde. De nombreuses start-up lèvent d’ailleurs des fonds afin de créer une filiale à l’étranger.
Les start-up françaises à l’étranger en chiffres
Les lucioles de l’Hexagone rencontrent un franc succès dans leur expansion à l’international. Une récente étude menée par le cabinet Pramex International et Banque Populaire met en lumière le fait que près de la moitié (48,7%) des 1919 start-up analysées possède une implantation à l’étranger. Tous les secteurs sont touchés : les plus enclins à cette pratique s’inscrivent dans le domaine du web. 33,8% des sociétés spécialisées dans l’Adtech et le Martech (industries de la publicité et du marketing) présentent une filiale internationale. Les loisirs, les services B2B ou encore la Fintech ne sont pas en reste et partent également à la conquête du monde. Si la dimension « ultra connectée » compte pour beaucoup dans la décision de s’étendre dans un autre pays, la réalité en France contribue aussi à faire fuir certains entrepreneurs…
Des freins à l’entrepreneuriat en France
L’Hexagone constitue, théoriquement, une destination de rêve pour lancer une start-up. Des financements surabondants, des dispositifs comme JEI (statut de Jeune Entreprise Innovante, ndlr) ou CIR (Crédit d’Impôt de Recherche) pour réduire les impôts et cotisations des sociétés, semblent idéaux. La réalité se révèle pourtant plus complexe, notamment à cause du très lourd système administratif français. Monter et gérer un dossier JEI ou CIR s’avère très chronophage. Un autre problème très prégnant en France réside dans le manque de communication entre petites et grandes entreprises. Certains grands groupes soutiennent des jeunes pousses mais cette pratique reste très rare. La majorité des grands groupes ne s’intéressent aux PME et start-up que pour les racheter, ce qui ne contribue pas à instaurer une réelle harmonie. Ces facteurs participent à l’implantation de certaines entreprises dans d’autres contrées.
Les destinations préférées des start-up françaises
Les entreprises qui choisissent d’ouvrir une filiale à l’international ne le font pas n’importe où. L’Union européenne représente la première destination des start-up françaises, suivie par les États-Unis et d’autres régions très portées sur l’innovation technologique comme Singapour. L’étude menée par Pramex International et Banque Populaire indique que plus de 70% des branches d’entreprises de l’Hexagone se concentrent au sein de quinze grandes villes à travers le globe. Londres reste le premier choix des lucioles, suivie de New York, puis Montréal, San Francisco et Barcelone.