Nombreux sont les entrepreneurs qui rêvent de faire le tour du monde avec leur projet révolutionnaire. Pour déterminer si oui ou non, les Français réussissent leur déploiement à l’international, le cabinet Pramex International et la Banque Populaire ont mené une étude. Cette dernière vise à analyser la stratégie de 1919 entreprises françaises et elles s’en sortent plutôt bien.
De l’exportation à l’implantation
Plusieurs raisons expliquent le désir d’implantation à l’étranger des entreprises françaises. Le monde actuel, multipolaire et ultra connecté, permet de concevoir des business model voués à briser les frontières. Tout d’abord, les marchés se révèlent de plus en plus mondiaux. Les secteurs de la biotechnologie, de l’Adtech (industrie publicitaire), des solutions Saas (Software As A System, ndlr) ou encore de la Martech (industrie marketing) se développent en Europe comme dans la Silicon Valley. Si auparavant cette dernière constituait l’épicentre de toute l’évolution technologique mondiale, ce n’est plus le cas désormais. Paris, Barcelone ou encore Singapour voient fleurir des jeunes pousses aux projets et aux moyens tout aussi ambitieux. La fascination historique pour les États-Unis reste présente mais au lieu de s’exporter totalement, les jeunes entreprises préfèrent développer une antenne à l’étranger. La culture internationale des jeunes start-uper contribue également à ce changement. Les nouvelles générations, habituées à communiquer avec le monde entier depuis leur Smartphone, craignent moins de devoir gérer plusieurs sites à la fois. Le phénomène d’exportation des années 1980 s’est peu à peu mué en phénomène d’implantation au début des années 2000. Les chiffres de l’analyse effectuée le prouvent : le nombre de filiales étrangères créées par des entreprises françaises n’a décollé qu’à partir de 2009-2010. Moins de dix voyaient le jour chaque année entre 1995 et 2005, tandis que plus de 140 ont vu le jour en 2014. Ce chiffre demeure en constante hausse, plus de 200 filiales d’entreprises de l’Hexagone ont émergé en 2016.
L’implantation française à l’étranger en quelques chiffres
Les secteurs les plus internationaux s’inscrivent, sans surprise, dans l’univers du web. L’étude a pointé du doigt les trois domaines d’activité les plus présents à l’échelle mondiale. Il s’agit, en tête, des Adtech et Martech réunis, suivis par les loisirs puis par les transports. En chiffres, on observe que 33,8% des entreprises spécialisées dans le webmarketing, Adtech et Martech, présentent une filiale dans un autre pays. 12,4% des autres activités concentrées sur le web telles que les jeux vidéo, la 3D ou la cybersécurité possèdent une ou plusieurs branches à l’international. Les domaines du tourisme et de la mode puis des transports s’implantent aussi à l’étranger, avec respectivement 8,5% et 8,3% d’entre elles présentes à l’étranger. Seuls 5,9% des sociétés spécialisées dans les services B2B se livrent à cette pratique. D’un autre côté, le secteur le moins enclin à conquérir le monde reste celui de la Foodtech : seulement 1,9% des entreprises analysée disposent d’une antenne dans un autre pays que la France.
Les pays préférés des start-up françaises
Où partent donc s’implanter ces entreprises françaises ? La grande majorité d’entre elles se dirige vers les États-Unis. 26% s’implantent outre-Atlantique, ce qui en fait la première destination. L’étude met d’ailleurs en lumière un détail intéressant : les start-up souhaitant gagner ce pays lèveraient environ le double de fonds comparé aux jeunes pousses choisissant d’autres destinations. Près de la moitié des sociétés de l’Hexagone se tourne vers les autres pays européens. Ceux-ci attirent 42% des start-up françaises, le Royaume-Uni se plaçant en tête. Depuis environ deux ans, un certain engouement se fait notamment ressentir pour l’Espagne, qui concentre près de 8% de ces implantations. Ce pays attire à la fois les spécialistes de l’Adtech, de la Fintech et des transports. L’Allemagne constitue le paradis de l’Adtech et accueille 38% des firmes françaises issues de ce secteur. Les pays asiatiques ne sont pas en reste, le Japon constitue la treizième destination des entreprises françaises, derrière Singapour, la Chine et Hong Kong. Le Brésil, quant à lui, se hisse à la sixième place de ce classement.
Les métropoles étrangères qui accueillent ces start-up
De façon plus précise, l’étude de Banque Populaire et Pramex International a recherché les villes au sein desquelles les start-up françaises se rendent le plus souvent. Les résultats de l’analyse montrent que plus de 70% de ces implantations se concentrent dans 15 villes à travers le monde. Londres constitue la première destination, 12,8% des entreprises françaises y installent une antenne. New York la suit, attirant 11,4% d’entre elles. 8,9% de ces sociétés s’implantent à San Francisco et à Montréal. Les métropoles de Barcelone et Madrid accueillent respectivement 4,5% et 4,3% des entreprises de l’Hexagone. Sao Paulo représente leur septième destination favorite, suivie de Singapour, Hong Kong et enfin Shanghai.