Le domaine de l’e-santé se développe de plus en plus. 6,1 milliards de dollars ont été investis dans le secteur en 2016, dont 100 millions en France, ce qui en fait l’un des dix secteurs les plus attractifs. Suivi médical, gestion des soins, objets connectés, dispositifs d’assistance, autant d’idées que les start-up cherchent à développer pour améliorer le quotidien des patients comme des médecins. Tour d’horizon de quelques entreprises françaises novatrices dans l’univers médical.
La sphère de la médecine, porteuse d’avenir ! Grâce aux avancées technologiques et scientifiques, les start-up n’hésitent plus à se lancer. Dans l’optique de permettre aux populations de vivre plus longtemps et de mieux vieillir, différents types de produits innovants voient le jour. Sans oublier un tout autre enjeu : renforcer le lien entre les services médicaux et les patients.
Docndoc, plateforme de recrutement entre médecins et remplaçants
Il n’est pas toujours évident de trouver un ou une remplaçant(e) pour son cabinet médical en cas d’absence… Fondée en 2014, par le Dr Pascale Karila-Cohen, médecin radiologue à Paris, Docndoc a pour objectif de simplifier et d’accélérer la recherche d’un collègue remplaçant, de jour comme de nuit. L’entreprise s’adresse à toute forme d’activité médicale, en milieu hospitalier, libéral ou privé. Sous la forme d’une plateforme collaborative de recrutement, les docteurs remplaçants et ceux déjà en poste sont directement mis en relation, grâce à un matchmaking ajusté (service de rencontre entre personnes d’un même secteur via un site internet, ndlr). Les deux parties sont alors triées selon leurs spécialités, zones géographiques ou disponibilités et se choisissent mutuellement. Le site de la start-up permet de stimuler et faciliter le remplacement de médecins aussi bien dans les villes que dans les zones désertées. Pour lutter contre les déserts médicaux, la start-up propose la docnbox, qui offre de nombreuses activités liées au sport ou à la gastronomie, aux remplaçants venus d’autres régions de France. Le but est de montrer l’attractivité du territoire de sorte à ce qu’ils s’y projettent et s’y installent dans l’avenir.
E-Fitback, l’application mobile de suivi des patients
Nouveal start-up spécialisée dans l’e-santé, créée en 2015 à Lyon par Alexandre Falzon et Guillaume Fayolle, propose une application Smartphone, E-Fitback. Son but est d’améliorer la qualité de prise en charge des patients ainsi que leur parcours de soin en cas d’hospitalisation. Le logiciel est gratuit pour les malades mais payant pour les hôpitaux et les cliniques. Il dispose de quatre fonctions. La première est une pré-admission en ligne pour faciliter les démarches administratives : les patients peuvent envoyer leurs documents comme la carte vitale ou la pièce d’identité et remplir des formulaires de consentement, sans nécessairement se déplacer à l’hôpital. La deuxième fonction renvoie à une aide à la préparation avant l’opération. Les malades sont informés sur le type et le nombre de médicaments à prendre avant l’intervention et sur l’endroit où ils doivent se rendre le jour J. Avec l’application, ils ont également accès à plusieurs services comme commander une chambre individuelle, un repas ou un taxi. La dernière fonction est le suivi post-opératoire. Par le biais de questionnaires quotidiens, les patients informent les docteurs sur le déroulement de leur convalescence. Cela permet aux professionnels de santé de dépister rapidement des signes annonciateurs de complications. L’application est utilisée par plusieurs établissements comme le Centre Hospitalier de Strasbourg et l’un des groupes hospitaliers de l’AP-HP à Paris. Avec une première levée de fonds d’un million d’euros en 2016, la société Nouveal e-santé a réalisé 750 000 euros de chiffre d’affaires en 2017.
Lifeaz, le défibrillateur connecté pour les particuliers
Johann Kalchman, Timothée Soubise et Martial Itty ont fondé Lifeaz en 2016. Leur projet : sauver des vies grâce à leur nouveau défibrillateur ainsi qu’à un programme gratuit de formation. Cette machine est destinée aux maisons des particuliers et aux petites structures. Pour développer leur idée, ils sont partis sur le constat que 80 % des accidents cardiaques se produisent à domicile. Le dispositif de petite taille et de couleur blanche est alors connecté à internet pour assurer la maintenance en cas d’urgence. Si un de vos proches est en train de faire un arrêt cardiaque, il suffit d’appuyer sur un bouton. Des informations vocales indiquent alors comment placer les électrodes sur la personne. La machine analyse ensuite le rythme cardiaque et décide si, oui ou non, la victime doit être réanimée. Seul le défibrillateur prend des décisions. L’objectif est de réduire le délai d’intervention en cas d’arrêt cardiaque et de sauver des vies. Pour se procurer le dispositif, il faut souscrire à un abonnement : dans ce cadre, une plateforme d’initiation aux gestes qui sauvent sera proposée en partenariat avec les sapeurs-pompiers de Paris. En cours de développement, le produit ne sera commercialisé qu’à l’horizon fin 2018. Mais le concept séduit puisque 15 000 euros ont déjà été récoltés en 2016 via la plateforme de crowdfunding Ulule et la start-up a reçu de nombreuses récompenses comme celles du concours d’innovation numérique de Bpifrance et du SwitchUp Challenge de Cisco.
LifeStick et son autocollant qui peut vous sauver la vie
Julien Cotel a développé sa société en 2017 avec son produit LifeStick. Cet autocollant a pour but de permettre la prise en charge d’un accidenté de la route dans « l’heure d’or ». Ce concept de médecine signifie que la plupart des blessés graves décèdent dans les premières heures. Si la victime est prise en charge dans l’heure qui suit le choc, ses chances de survie augmentent. Pour cela, les secours doivent obtenir d’importantes informations sur le patient. Composé d’une micropuce encapsulée dans une couche de silicone et collée à un casque ou un vélo, LifeStick ne peut être endommagée et contient les renseignements nécessaires de l’individu. Le produit coûte environ 20 euros et s’achète sur le site internet de la start-up. En créant un compte, la personne renseigne son prénom, son nom, son groupe sanguin, ses antécédents médicaux et ses contacts en cas d’urgence. En cas d’accident, par le biais d’un Smartphone, les secours sur place peuvent l’identifier en quelques secondes et avoir accès à son dossier médical. Ce simple autocollant peut ainsi sauver la vie de nombreux accidentés de la route.
Le domaine de l’e-santé révolutionne le monde. D’après un sondage réalisé par B3TSI (établissement spécialisé d’études quantitatives, ndlr) en 2015 auprès de patients atteints de maladies chroniques, 77 % pensent que les principales innovations en santé seront portées par les start-up.