De nombreux auteurs de science-fiction se sont amusés à imaginer les villes du futur, qui se dessinent peu à peu aux quatre coins du monde. Connectées, respectueuses de l’environnement et intelligentes, les Smart Cities utilisent le Big Data pour permettre à leurs habitants de suivre leur évolution. Zoom sur l’organisation de ces villes connectées.
Réorganiser les villes actuelles et penser celles de demain
La population mondiale se rue littéralement dans les villes : d’ici 2050, 70% à 75% des habitants de la Planète devraient être citadins. Repenser leur organisation afin de leur permettre d’accueillir toujours plus d’occupants devient urgent et les grandes métropoles se penchent de plus en plus sur la question. Les villes de demain se trouvent face à un double enjeu : économique, puisqu’il faudra loger une population croissante tout en conservant un budget raisonnable, mais aussi écologique. L’air pourrait vite devenir irrespirable dans des mégalopoles composées de gratte-ciels à perte de vue ! Plusieurs grandes villes actuelles commencent à repenser leur fonctionnement tandis que dans d’autres pays, des villes nouvelles et connectées voient le jour, bâties de toutes pièces. Celles-ci sont dénommées les Smart Cities. Pour gérer des données en constante évolution telles que le nombre d’habitants ou niveau de pollution, quoi de mieux que le numérique et ses possibilités infinies ?
Le Big Data pour organiser les villes du futur
Qui dit Smart City dit ville intelligente, donc connectée ! Dans un monde où même les réveils sont en contact avec les Smartphones, le Big Data constitue un précieux atout pour les villes de demain. Ce flux de données provenant de multiples terminaux permet d’organiser le fonctionnement de la ville en temps réel, depuis les feux tricolores jusqu’à l’éclairage public. Les deux principaux enjeux de l’agrandissement des métropoles pourraient ainsi trouver leur solution dans les nouvelles technologies. Les données transmises instantanément permettent de résoudre un problème en un rien de temps. La régulation de la circulation, l’optimisation des transports publics…, les multiples données fournies par la ville lui permettront de s’autoréguler. Le numérique et le Big Data confèrent la possibilité de coordonner le trafic en temps réel mais aussi de gérer la consommation d’énergie. À titre d’exemple, il est possible de faire automatiquement baisser la lumière émise par les lampadaires dans un quartier désert, l’augmenter sur un lieu de rassemblement… Sur le long terme, ces utilisations du Big Data ont pour vocation de rendre la ville de demain plus respectueuse de l’environnement.
Les Smart Cities futuristes asiatiques
es villes intelligentes fleurissent partout dans le monde et prennent des formes très variées. Singapour et Hong Kong font figure de précurseurs dans ce domaine et restent très célèbres pour leur modernité et leur permanente évolution. Ultra connectées, ces mégalopoles ont placé les nouvelles technologies au cœur de leur activité. Singapour, depuis les années 1980, met un point d’honneur à rendre ses quartiers futuristes plus attrayants et respectueux de l’environnement. A titre d’exemple, son projet Supertrees adapte la lumière et récolte l’eau de pluie… Ses dispositifs hauts de 25 à 50 mètres contiennent également des régulateurs de température et rendent la ville visuellement plus agréable. A Hong Kong, la carte de transport Octopus Card donne accès à l’ensemble des transports de la ville afin de faire gagner du temps à ses habitants. La mégalopole chinoise mène régulièrement des tests pour déterminer l’utilité d’une technologie pour ces derniers. L’année précédente, par exemple, elle leur proposait de donner leur avis sur une application consacrée au trafic piéton dans les rues. Les Smart Cities asiatiques ne craignent pas de devoir se réaménager totalement ni d’innover. Le continent a d’ailleurs vu la première Smart City construite de toute pièce à partir de rien !
Song Do, l’exemple coréen de la métropole de demain
L’une des premières Smart Cities artificielles est sortie de terre en Corée du Sud. Entièrement pensée dans la perspective « zéro émission de carbone », cette « ville verte en kit » se pose comme une expérimentation. Song Do émane de l’esprit des ingénieurs en 2011, qui souhaitent répondre à la problématique des villes surchargées. Ceux-ci inventent alors un modèle reproductible de métropole « à construire soi-même ». Ce projet, soutenu par la troisième plus grande ville coréenne, Incheon, comprend des routes et bâtiments respectueux de l’environnement. Ces derniers sont dotés de capteurs capables de mesurer, réguler le trafic et de prévoir la consommation d’énergie. Chaque toit présente des panneaux solaires et l’eau de pluie ainsi que celle de la mer sont filtrées et utilisées. Les caméras de surveillance, les interrogations sur la protection des données personnelles laissées en suspens suscitent toutefois quelques réserves. Les Smart Cities ne sont pas, pour autant, réservées à l’Asie. En Occident, les métropoles se convertissent également au numérique pour organiser leur fonctionnement.
Des métropoles occidentales ultra connectées
L’attachement des villes européennes à leur architecture historique les rend peut-être plus frileuses à l’idée de construire des bâtiments futuristes comme le Marina Bay Sands Hotel de Singapour (piscine géante qui surplombe un hôtel établi sur six tours de 200 mètres de haut, ndlr). Paris, Barcelone ou même Lyon font se placent pourtant comme les pionnières des Smart Cities occidentales. Les défis économiques et écologiques demeurent identiques mais ces métropoles préfèrent aménager de petits ajustements plutôt que de changer complètement de look. La Smart City doit rester à la main des citoyens, ceux-ci doivent pouvoir s’informer de tout ce qu’il s’y passe pour l’appréhender au mieux. Dans cette optique, la ville de Paris a mis en place un projet expérimental concernant l’utilisation de l’espace autour de la place de la Nation. Toutes les données atmosphériques, relatives à la pollution ou au trafic, se voient redirigées vers une plateforme nommée « Open Data Paris ». Poursuivant le même objectif, à savoir devenir une ville connectée et intelligente, Barcelone a mis ses réseaux technologiques à niveau afin d’installer le TransMilenio, un système de bus rapide. Conçu pour lutter contre les trop nombreux embouteillages présents dans la ville, ce système a même gagné Bogota en Colombie et il s’agit désormais du réseau de bus le plus étendu du monde.