Le tatouage autrefois très marginalisé est devenu une nouvelle tendance qui suscite la multiplication des salons spécialisés partout en France. Il y a à peine 30 ans les tatoués étaient vues comme des personnes originales. Les tatoueurs n’avaient pas bonne presse mais ils sont aujourd’hui considérés comme des artistes. Les clients ne cessent de se bousculer aux portes des salons pour avoir un dessin de leurs artistes préférés. Retour sur un secteur en plein boom !
Se faire tatouer, une véritable tendance
Le secteur du tatouage se démocratise au fil des années et les personnes tatouées deviennent de plus en plus nombreuses. La demande étant en pleine explosion, l’offre se généralise pour répondre aux souhaits d’une clientèle éclectique. Le tatouage faisait autrefois partie des pratiques marginales et restait très mal perçu par la société, Désormais, il s’inscrit dans la culture de masse. Un dernier sondage de l’Ifop affirme que 14% de la population française déclare avoir au moins un tatouage, soit sept millions de personnes. En l’espace de quelques années, le nombre de tatoués a augmenté de 2 millions d’individus, expliquant notamment le boom du secteur. En France, la pratique commence à se démocratiser même s’il s’avère relativement compliqué de trouver des formations adéquates. Pour être face aux plus grands professionnels les Français n’hésitent pas à se rendre dans des pays étrangers pour se faire tatouer par des experts de renom et acquérir leur savoir-faire.
Un tabou désormais assumé
Le sujet du tatouage a subi un véritable changement en seulement trente ans. En 1982, seulement 15 salons étaient présents dans l’Hexagone. Certes, il peine encore à se faire reconnaître comme un art, mais la peur de se faire tatouer s’estompe. A l’origine, associé aux prisonniers ou à la guerre font que certains tatoués restent discrets par exemple lors d’un entretien d’embauche car ils sont conscients que cela peut refléter une image négative sur leur personnalité et ont peur de rencontrer une personne aux préjugés sur les tatouages, mais d’autres ne s’en cachent guère affichant une image décomplexée. La levée du tabou a permis aux jeunes générations de sauter le pas. Devenant tendances, les salons se multiplient et des entreprises se lancent pour accompagner les tatoueurs dans leur pratique et y voient une niche rentable comme le matériel, les encres…
Les salons de tatouage, un secteur en plein essor
Depuis l’avènement de cette tendance, les salons dédiés à la pratique se multiplient pour répondre à une demande exponentielle. En fonction de la renommée du salon, les clients affluent. Ainsi pour les tatoueurs les plus célèbres comme Tin-Tin, un Français mondialement connu, il faut attendre plusieurs mois avant de pouvoir se faire tatouer par lui. Les tarifs à l’heure varient aussi selon les artistes et leur expérience. Généralement aux alentours de 80 à 100 euros de l’heure, les prix peuvent atteindre jusqu’à 300 euros pour les plus reconnus. Dans l’Hexagone, des milliers de salons accueillent des personnes voulant se faire tatouer mais ils ne sont plus seuls sur le marché et la concurrence devient rude. Chaque année se déroule le mondial du tatouage à Paris à la Grande Halle de la Villette. Organisé par le tatoueur Tin-Tin, il accueille environ 420 tatoueurs du monde entier. Cet évènement attire 30 000 visiteurs ce qui est révélateur d’un business juteux. Certaines entreprises se lancent dans le tatouage éphémère et développent des techniques imparables pour ceux n’arrivant pas à sauter le pas et qui ne voudraient pas regretter leur tatouage.
Une profession encore mal reconnue
Obligés d’exercer dans un salon, les tatoueurs doivent se soumettre à des réglementations strictes en matière d’hygiène et d’utilisation des encres, nécessitant d’apprendre le métier. La profession encore mal reconnue bénéficie de peu de centres de formation performants. La plupart des tatoueurs s’initient au métier lors de stages d’apprentissage. Avant de se lancer dans le tatouage, les professionnels passent souvent par les beaux-arts ou des écoles d’art pour dessiner avec talent et se spécialiser dans un style. Réussir à rentrer dans le secteur ne s’avère pas chose aisée et la Snat (Syndicat national des Artistes Tatoueurs) tente de convaincre l’Etat du caractère professionnel du tatouage et de faire aussi reconnaître ce métier comme un métier artistique. Comme le secteur se développe avec intensité, des écoles commencent à émerger qui deviendront à ne pas en douter un business florissant.
Le détatouage, un secteur qui vit du tatouage
Lorsque les adeptes se faisaient tatouer, ils prenaient une décision qui jusque-là les liait à vie puisqu’il était quasi impossible de retirer un tatouage. Or un tatouage avec le nom de son amour précédent fait que certaines personnes regrettent ce tatouage et souhaitent le supprimer. En conséquence de toutes les situations, le business du détatouage devient lui aussi florissant. La technique la plus répandue reste le laser, qui représente un véritable coût. En fonction, du motif, de l’encre et de la grosseur de la pièce, 2 à 10 séances de détatouage deviennent nécessaires. Si pour certains le résultat s’avère concluant, pour d’autres les séances se soldent parfois par un échec. Des entreprises tentent de surfer sur la tendance en créant des lasers spécialisés et des dermatologues se professionnalisent dans cette pratique. Pour retirer un tatouage, les prix varient généralement entre 70 à 300 euros la séance. Le business devient alors juteux pour les dermatologues aux technologies les plus performantes demandant généralement aux tatoués d’investir le double voire le triple du prix initial de leurs motifs. Alors avant de se faire tatouer, il vaut mieux réfléchir deux fois pour choisir le motif afin qu’il ne soit pas une gêne dans l’avenir
Le secteur du tatouage constitue un véritable engouement pour les jeunes générations. Elles reconnaissent la pratique comme un art contrairement aux générations précédentes et n’hésitent pas à « décorer » leur corps même si cela nécessite des sommes conséquentes. Avec l’avènement des technologies et de nouveaux outils, le secteur devrait continuer à avoir le vent en poupe.