Ces dernières années, le marché de la lingerie a bel et bien évolué. Marqué par la crise du textile en France, il résiste et parvient même à se renouveler. Plus qu’un simple besoin, la lingerie devient tendance, aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Analyse.
À quoi fait référence la notion de « lingerie » au juste ?
Le marché de la lingerie regroupe cinq catégories d’articles. La première renvoie aux culottes, shortys, strings et tangas pour les femmes et aux slips, boxers et caleçons pour les hommes. Le second type fait référence aux soutiens-gorge et brassières. S’en suit les articles de corsetterie ainsi que la lingerie de jour : collants, débardeurs, leggings,… On distingue la lingerie dite de nuit avec les pyjamas, chemises de nuit ou nuisettes, par exemple. La lingerie peut être déclinée dans une multitude de styles, matières, coloris et niveaux de gammes, allant du bas de gamme jusqu’au luxe. Imprimés, tissus fins, brodés, garnis de dentelles, fibres naturelles ou synthétiques, matières confortables ou amincissantes, styles glamour ou rétro, représentent autant d’éléments que renferme la notion de lingerie.
Un marché qui a nettement évolué ces dernières années
Le secteur de la lingerie a beaucoup évolué ces dernières années. L’offre s’est considérablement agrandie. Elle propose des matières toujours plus fines et rares pour plus d’élégance et de glamour. Elle a également pour vocation de se révéler confortable et fonctionnelle, démontrant un certain niveau de performance sur le plan technique. Les produits proposés se doivent d’être agréables à porter, solides voire faciles d’entretien, notamment chez les hommes. La demande ne se limite plus au simple besoin élémentaire mais revendique de toutes autres exigences, ce qui justifie la rude concurrence que se livre l’ensemble des marques positionnées sur le marché.
Un secteur économique porteur pour la France
Dans le secteur du textile, la lingerie représente le marché économique le plus porteur. Il concerne les consommateurs de tout âge et de toutes catégories socio-économiques. À l’échelle mondiale, la France constitue le pays leader sur le marché. Ses atouts en termes de créativité et d’innovation lui permettent de stimuler la consommation des Français. Sans compter la vente de chaussants de type collants, chaussettes ou bas, la lingerie affiche un chiffre d’affaires stable de 2,8 milliards d’euros pour la France en 2016. À titre de comparaison, celui mondial est estimé à près de 99 milliards d’euros, selon Euromonitor, pour l’année 2014. Du côté de la commercialisation, celle-ci se fait par le biais de différents canaux de distribution tels que les hyper ou super marchés détenant près de 21 % des parts de marché, les chaînes spécialisées, la vente à distance, les grands magasins, les détaillants ou autres. Pour ces derniers, l’enjeu s’avère de miser sur la différence en se positionnant sur une niche précise.
Malgré la crise du textile, la lingerie féminine résiste !
Depuis quelque temps, le marché du textile se révèle en proie à la crise. Pourtant, celui de la lingerie féminine semble y faire face et se porterait même plutôt bien. Mêler confort et séduction constituerait le fer de lance de la lingerie féminine qui parvient ainsi à se renouveler. Pour Cécile Vivier, directrice marketing chez Eurovet (ndlr : l’organisateur du salon international de la lingerie), « Aujourd’hui, la tendance est au mélange des genres ». Certes, les ventes se sont légèrement ralenties sur l’année 2016, mais en comparaison avec l’ensemble du marché du textile, la lingerie affiche tout de même une bien meilleure tendance. Par rapport à l’année 2015, les ventes auraient diminué de 1,1 % à 3,55 milliards d’euros en 2016, d’après les données de l’Institut Français de la Mode (IFM).
L’acte d’achat chez les femmes, anticipé par les marques
Toujours du côté de la lingerie féminine, les habitudes de consommation demeurent pour le moins marquées. D’abord, la motivation d’achat repose principalement sur l’envie d’être à la fois glamour et sexy, et de se mettre en valeur. La lingerie constitue aussi bien un produit de mode emblématique qu’un véritable atout de séduction chez la gente féminine. En ce qui concerne la réflexion d’achat, celle-ci diffère selon le prix, la qualité et les campagnes marketing réalisées par les marques. Le comportement d’achat, quant à lui, varie selon les tendances et les collections proposées sur le marché.
Ces marques qui reprennent le dessous !
Créé en 1916, le groupe Etam se lance huit ans plus tard dans la lingerie indémaillable. Depuis, la marque affiche le succès que nous connaissons tous en évoluant en même temps que l’histoire des femmes. En 2001, elle établit son site de vente en ligne, fonde également, six ans après, la marque de lingerie Undiz et propose désormais des articles de prêt-à-porter, de homewear, de beachwear et d’accessoires. Plus de 100 ans après, le groupe connaît une belle réussite. La marque de lingerie américaine, d’habillement féminin et de produits de beauté, Victoria’s Secret fait aussi parler d’elle depuis sa création en 1977. Appartenant au groupe LBrands, la marque a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards d’euros l’année dernière, contre 500 000 à sa première année de commercialisation. Présente dans plus de 75 pays, elle ne compte pas moins d’un millier de magasins à travers le monde.