Savoir dire « non » : ça s’apprend !

Peur de décevoir, crainte de l’autorité, peur de blesser, peur d’être jugé… Vous avez certainement tous affronté des situations où vous êtes incapables de dire « non ». Résulte de ce manque de courage un certain ressentiment envers ce collègue, ce manager vous ayant « forcé » à dire oui.

En réalité, la cause de cette incapacité à refuser une requête est largement liée à l’apprentissage des codes de la vie de groupe lors de notre enfance. Dans bien des cas, il est pourtant nécessaire de s’affirmer et d’aller outre son éducation.
Et s’il était facile d’éconduire un collègue vous demandant de travailler sur un dossier alors que vous avez déjà des priorités sur le feu ? Et si vous pouviez refuser sereinement de rendre un énième service à ce collègue peu scrupuleux ?
C’est possible, mais cela passe par un travail conséquent sur soi-même.
La première étape est de se poser des questions sur nos raisons à préférer sans le vouloir à choisir le « non » comme notre principal allié.

Alors la peur de quoi ?

  • d’entrer en conflit
  • de passer pour un égoïste
  • de déplaire ou de blesser
  • de montrer ses faiblesses
  • de devoir se justifier ou s’excuser
  • de culpabiliser
  • d’être rejeté qui est liée à notre besoin d’être aimé et accepté…

Mais aussi en raison de nos croyances issues de notre éducation

 et avec pour point de départ le devoir et la soumission : il faut ou il ne faut pas 

  • il faut faire plaisir aux autres
  • il faut être dévoué
  • il ne faut pas le contrarier
  • il ne faut pas lui faire de la peine
  • il faut penser aux autres et leur donner ce qu’ils veulent…
  • notre avis n’a pas d’importance ou ne compte pas…
  • c’est malvenu ou impoli de dire non…etc.

Mais aussi  en raison de notre manque de respect à l’égard de nous-même

Pour être aimé, on vendrait parfois son âme au diable :

  • on est persuadé de valoir moins que les autres
  • on a l’impression de ne pas être capable de dire non
  • on pense qu’on a pas le droit de refuser et dire non
    et tout simplement on souhaite parfois se montrer empathique, bienveillant et être aimé….

1 – Prenez le temps de la réflexion

Il arrive parfois que vous acceptiez une requête avant même de savoir ce qu’on veut vraiment de vous. Prenez le temps de la réflexion : « OK, très bien. Je regarde et je reviens vers toi d’ici 15 minutes ».

2 – Si c’est oui : mettez en valeur votre réponse

« J’ai réussi à me dégager du temps, c’est d’accord ». Surtout, tenez vos engagements. C’est en assumant ses responsabilités qu’une relation de confiance s’établira avec votre interlocuteur et qu’il vous sera plus facile de dire non une prochaine fois.

3 – Si c’est non : donnez les raisons objectives de ce refus

« Je travaille actuellement sur tel dossier, cela prend tout mon temps », donnez votre sentiment « cela m’ennuie… » avec le sourire et tentez si possible de trouver une solution alternative (reporter la deadline, suggérer le nom d’un collègue, restez joignable par téléphone…).

4 – Valorisez vos « oui » !

Utilisez ce « non » à bon escient et vous augmenterez votre estime personnelle, gagnerez du temps et forcerez le respect de vos collaborateurs.
A vouloir trop faire plaisir, on peut se faire du tort en tombant dans la spirale infinie des « oui ». Il est alors beaucoup plus difficile d’oser dire « non », vos collègues ou supérieurs hiérarchiques sachant bien qu’en vous sollicitant ils obtiendront gain de cause.
Cette posture n’est pas de la rébellion. Quand cela vous est possible n’hésitez pas à accepter une requête, l’important étant de trouver son propre équilibre.
Sachez cependant que plus vos « oui » seront rares et plus vous arriverez à les valoriser ! Refuser ce que vous ne voulez pas faire, c’est tout simplement une preuve de votre franchise qui donnera du relief à vos « oui ».
Ne pas oublier que crédibilité et respect des autres passent souvent par l’affirmation de soi !

Article par Benjamin Azancot

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