La prise de risques doit faire partie de votre ADN d’entrepreneur pour faire croître votre activité. Cependant, certains risques peuvent mettre votre entreprise en sérieux péril, voire signer la fin rapide de son existence. Si la gestion des risques appartient au vocabulaire de la grande entreprise, vous n’y pensez pas car en tant que TPE vous la pensez trop petite pour s’y attarder ou n’y pensez tout simplement pas. Vous adoptez parfois des comportements susceptibles de laminer vos chances de croissance et de pérennité. Voici 6 cas réels de situations à risques entrepreneuriaux rencontrées par des entrepreneurs (seuls les prénoms ont été modifiés).
Gestion : votre prévisionnel d’affaires n’y est parfois pour rien ; en l’occurrence, c’est vous.
Magda et Chris démarrent sur les chapeaux de roue. Une fois leur prêt accordé, c’est le Nirvana ! La joie l’emporte sur la raison. Les fonds sont consacrés à l’achat de matières premières et matériels dans une proportion supérieure à celle prévue ; par ailleurs, ils investissent dans des outils informatiques non budgétés et n’hésitent pas à investir sans trop regarder où l’argent part dès qu’une idée leur semble bonne. La petite entreprise de produits cosmétiques bio, dont le chiffre d’affaires peine à décoller, voit ses réserves financières s’épuiser, alors que le stock dort.
Sécurité : l’utilisation d’outils et de produits peut engendrer votre incapacité professionnelle.
Fabricante de savons artisanaux, Edith subit des allergies répétées à l’un des produits qu’elle utilise. Étant donné qu’elle ne parvient pas à identifier l’actif en cause, l’allergologue se livre à une batterie de tests sur sa centaine de composants. En attendant, Edith est contrainte d’interrompre son activité entrepreneuriale pour raisons de santé.
Emplacement : les pollutions sonores, visuelles ou olfactives peuvent occasionner une gêne pour votre personnel ou vos clients.
Le Spa d’Arlette se situe à proximité d’un hangar qui entre en travaux. Au moment de la signature du bail, elle avait bien remarqué que le hangar voisin présentait des signes de délabrement, mais, placé derrière un porche, il restait invisible. Emballée par les pierres apparentes de l’espace et par un loyer intéressant, elle démarre et poursuit son activité sans souci pendant deux ans. Un beau matin, le bruit des travaux vient résonner dans les murs de l’espace de massages. La nuisance devra durer au moins 6 mois, le temps de transformer le hangar en un espace viable. Arlette songe alors rapidement à changer de local avant de perdre sa clientèle. C’est le signe d’un nouveau départ avec de nombreux frais ainsi qu’une clientèle à reconquérir.
Environnement : les éléments naturels peuvent être à l’origine d’effondrements, d’inondations, d’excès de froid ou de chaleur.
A la suite de quelques journées de pluies torrentielles et trois jours d’absence pour un défilé de stylistes, Christiane retrouve sa boutique inondée. La toiture du centre commercial où se trouve le local a généré une importante fuite. Son stock de vêtements et certains matériels sont hors d’usage. Son assurance lui remboursera les dégâts matériels, mais en aucun cas les journées de perte d’exploitation.
Cash : la trésorerie est le porte-monnaie de votre entreprise.
Les impayés et retards de règlement de la poignée de grands comptes de Salem s’accélèrent. Le fossé se creuse de plusieurs milliers d’euros. Les prétextes invoqués par ces grandes entreprises relèvent de l’hérésie : factures égarées ou non reçues, comptabilité délocalisée, changement d’adresse suite à une réorganisation. Cette situation étouffe son entreprise de maintenance informatique et le contraint à envisager une solution rapide pour procéder aux recouvrements, doublé d’une politique de diversification des comptes clients ainsi qu’un assainissement financier par le cash management.
Personnel : en votre absence, votre personnel continuera-t-il à assurer ses responsabilités ?
Pendant quelques semaines de son repos maternité, Jocelyne a laissé la responsabilité de la clientèle de son centre de formation à son assistante administrative comme elle pouvait l’assumer en sa présence. Une semaine avant son retour, l’assistante pose un congé maladie qui ressemble fort à un abandon de poste ! Certaines factures n’ont pas été établies. Le suivi client a été interrompu. Les principales relances sont restées en souffrance.
Le reporting à distance n’a pas suffi. Deux mois plus tard, l’assistante, qu’elle continue à rémunérer, n’a toujours pas repris son poste. Grâce à la solidarité de son réseau, Jocelyne commence à sortir la tête de l’eau, mais elle doit probablement envisager un licenciement et recruter en urgence ! La prise de risque liée à votre ambition et à votre capacité d’innovation est certes à encourager. Celle qui impacte négativement votre chiffre d’affaires et votre trésorerie est à anticiper ou à proscrire.
Le management du risque se définit avec la création de votre business modèle. Les risques et ses solutions se décrivent à la rédaction de votre business plan textuel et s’estiment dans votre business plan chiffré ainsi que dans vos cahiers des charges sous des intitulés réservés au « Risk Management ». Pour chaque poste, il vous faut envisager et chiffrer vos actions ainsi que prévoir les plans B répondant à la question : “Qu’advient-il si… ?”