Les trajets domicile-travail sont une des préoccupations majeures aussi bien des salariés que des dirigeants d’entreprise. La prévention des accidents s’avère incontournable mais celle-ci ne peut avoir du sens qu’en analysant avec rigueur les habitudes et contraintes liées aux lieux d’habitation, aux lieux de travail et aussi à la densité de l’implantation des transports en commun. Zoom sur les trajets et leur impact pour le salarié comme l’employeur.
Le sondage Ifop réalisé pour PSRE nous propose des indications intéressantes pour réfléchir aux évolutions des moyens de transport et aux mesures qui devraient être prises pour limiter les risques d’accidents. Ce sondage réalisé d’une part auprès de 2000 salariés et d’autre part de 400 dirigeants d’entreprise par le biais d’un questionnaire auto-administré en ligne du 23 janvier au 8 février 2019 permet de comprendre et de se retrouver dans les méandres de cet enjeu majeur.
La voiture personnelle toujours plébiscitée
La réalité est que deux salariés sur trois utilisent leur voiture personnelle comme mode de transport principal pour se rendre sur leur lieu de travail. Les transports en commun ne sont pas comme on pourrait le croire quand on voit les transports en commun surbooké le moyen de transport le plus choisi. Seuls 16% des salariés interrogés les utilisent même si on constate une progression depuis 10 ans (+4 points). C’est l’ile de France qui privilégie les transports en commun mais on peut le comprendre par la densité du réseau (48%).
Plus le trajet est long, plus il y a d’accidents
Deux tiers des salariés qui utilisent un véhicule motorisé avouent avoir déjà eu un comportement à risque (65%), une proportion qui croît à mesure que le trajet pour se rendre sur le lieu de travail est long : de 51% pour les trajets de moins de 15 minutes à 76% pour ceux d’une durée supérieure à 45 minutes. De toute évidence la fatigue en est un des facteurs mais aussi la concentration qui décline.
Mais pourquoi pas un autre moyen de transport !
Aujourd’hui, 8 salariés sur 10 pourraient envisager d’autres modes de transport (82%). Même si aucun moyen ne rencontre leur faveur.
Certes, les transports pour moins de 2 salariés sur 10 seraient une possibilité mais c’est un chiffre qui montre que la voiture est encore la favorite.
L’utilisation d’un mode de transport complémentaire sur le trajet domicile travail
20% c’est le pourcentage de personnes utilisent un mode de transport complémentaire en plus du mode de transport principal ! C’est un chiffre qui est loin d’être à sous-estimer puisqu’ils sont 28% à utiliser leur voiture, 27% les transports en commun et 13% le vélo et même 6% les deux roues et 4% une trottinette en complément et bien sur 31% à marcher au moins 1km. Cette réalité des salariés n’est guère anodine car elle implique des frais supplémentaires et de la fatigue et devrait faire l’objet de toutes les attentions.
Quelles mesures prendre pour éviter l’utilisation de la voiture ?
Selon les salariés, Il serait nécessaire d’intensifier la cadence des passages (27%) ou rapprocher les dessertes du domicile (22%), sinon du lieu de travail (15%).
Mais aussi de proposer des tarifs de transport moins élevés, 15% et d’offrir des conditions de transport plus confortables 5%.
Quelles conséquences de se tourner vers les transports en commun ?
Si les salariés utilisaient davantage les transports en commun, cela impliquerait, avant tout selon les employeurs, une diminution des bouchons/stationnements (47%), moins de pollution (44%) ainsi que des économies financières pour les salariés (44%). Mais celle ou celui qui travaille adapte ses déplacements à sa réalité de vie personnelle et familiale et c’est cette réalité qui lui impose ses contraintes.
Les causes des accidents ?
Concernant la part des trajets domicile-travail dans les divers accidents routiers liés au travail ces dernières années, la majorité des employeurs n’a pas observé d’évolution (52%) sinon une diminution (25%). Plus précisément, invités à identifier le moment de la journée le plus accidentogène, les deux populations s’accordent majoritairement sur la fin de journée (60% selon les salariés et 56% selon les employeurs).
En revanche, au sujet des causes principales de ces accidents, les employeurs mettent davantage en cause la responsabilité des conducteurs : l’utilisation des technologies mobiles (44% vs 34% des salariés) et les erreurs de conduite (38% vs 28%).
En revanche, les salariés désignent avant tout la fatigue (45% vs 37% des employeurs) et sont plus nombreux à faire mention de la crainte d’arriver en retard (28% vs 18%).
A savoir !
En cas de contrôle et de constatation de téléphone au volant, même à l’arrêt, vous encourez une contravention de 4ème classe, comprenant : une perte de 3 points de permis et une amende forfaitaire de 135 euros, minorée à 90 euros et majorée à 375 euros. Pour vélo la contravention est d’un montant d’une amende de 135 euros.