La reprise d’entreprise est une étape délicate pour le repreneur qui doit convaincre le cédant de son aptitude à gérer l’entreprise. A ce titre, le parallèle entre la rencontre entre le beau-père et le possible gendre et celle entre le reprenant et le cédant n’est pas vain.
Convaincre le cédant, une étape décisive
Dès les premiers entretiens repreneur/cédant, le dirigeant-fondateur présente, dans sa posture psychologique, beaucoup de similitudes avec le père qui marie sa fille unique. A ses yeux, les prétendants ne présentent jamais assez de qualités pour « mériter » son enfant chéri.
Demander la main de la fille, ou prendre en mains l’entreprise, la comparaison ne manque pas d’intérêts…
En effet, pour accéder à la fille, le prétendant-repreneur devra convaincre le « père » qu’il présente tous les attributs d’un bon parti. Il devra en particulier le rassurer sur les points suivants :
- Saura-t-il rendre sa fille heureuse ? (management des équipes)
- Est-il sérieux et sincère dans sa démarche ? (le repreneur a-t-il un vrai « coup de cœur » pour l’entreprise)
- Saura-t-il lui assurer un avenir stable et épanouissant ? (pérennité du corps social)
- Dispose-t-il d’une « situation » digne d’elle ? (apport personnel et capacité à fédérer des financiers)
- Présente-t-il un « projet de vie » convainquant ? (Business Plan, axes de développement)
- Traitera-t-il avec égards sa « belle-famille » ? (période d’accompagnement, usage de la garantie d’actif-passif, respect des membres de la famille restant dans l’entreprise)
- Saura-t-il incarner et faire vivre les valeurs inculquées à sa progéniture ? (culture d’entreprise, esprit-maison)
Devenir le gendre idéal
Pour devenir le « gendre idéal » lors de la reprise d’une entreprise familiale, il faut comprendre et respecter la culture de l’entreprise, construire des relations solides et démontrer des compétences et un leadership équilibré.
Tout d’abord, il est essentiel de se familiariser avec l’histoire, les valeurs et les traditions de l’entreprise. Cela montre un certain respect et son envers les fondamentaux établis. En parallèle, il faut construire la confiance en écoutant les préoccupations et les attentes des membres de la famille et des employés. Ceci, tout en respectant les dynamiques familiales existantes. Cela inclut la participation active aux traditions et rituels de l’entreprise, illustrant ainsi son engagement sincère.
Ensuite, il est important de démontrer des compétences et un leadership équilibré pour apporter une contribution positive à l’entreprise. En effet, apporter des compétences et des connaissances spécifiques montre que l’on est qualifié et compétent dans son domaine. Un style de leadership inclusif, valorisant les contributions de tous les membres de l’équipe et prenant des décisions en consultation avec les autres, est crucial pour maintenir une harmonie et un respect mutuel. Développer une vision stratégique claire pour l’avenir de l’entreprise, alignée avec les valeurs et les objectifs de la famille, et établir un plan de transition bien défini sont des éléments clés pour une reprise réussie.
Une communication transparente et une éthique
Enfin, maintenir une communication transparente et adopter une attitude éthique et intègre sont essentiels pour gagner le respect et la confiance de la famille et des employés. La transparence dans la communication et l’encouragement au feedback constructif montrent une ouverture et une volonté d’amélioration continue.
En outre, agir toujours avec intégrité et éthique, assumer la responsabilité de ses actions et décisions, et s’engager dans une formation continue pour rester à jour avec les tendances de l’industrie et les meilleures pratiques en gestion d’entreprise sont des comportements qui renforcent la crédibilité et le respect en tant que leader. La patience et l’adaptabilité sont également nécessaires pour gérer les défis imprévus et assurer une transition en douceur dans la reprise de l’entreprise familiale.
Avant de séduire la fille, il lui faudra séduire le père, sans négliger la mère pour autant !
Il faudra donc bien du talent au prétendant avant de pouvoir publier les bancs (closing), et plus encore pour célébrer les noces…d’argent !