Reprendre une entreprise en faillite

La période actuelle est propice aux reprises d’entreprises, alternatives à une création pure. L’attractivité de la reprise repose sur le fait que l’entreprise a son activité qui est déjà mise en place, qu’elle est pourvue d’une équipe, de clients, de fournisseurs, d’une structure, etc. Mais il faut savoir qu’une reprise coûte souvent plus cher qu’une création, et ce, même lorsque la reprise se fait à la barre du tribunal, sans plan de redressement proposé par les dirigeants.

Pour être pragmatique, sachez que :

  • Une reprise réussie doit être ciblée, au plan du secteur d’activité, de sa zone géographique, de sa taille, de l’enveloppe financière envisageable compte tenu des partenaires financiers mobilisables, ainsi que du délai souhaité de réalisation du projet.
  • Les fonds à mobiliser doivent comprendre : le coût de rachat, les fonds nécessaires à la restructuration économique et financière de l’entreprise.
  • Votre projet n’aboutira que si vous-réussissez à convaincre le Tribunal sur votre pertinence, votre expérience, votre projet, votre motivation et votre crédibilité.
  • Le délai de présentation d’une offre peut être très court : vous ne pourrez obtenir de garantie d’actif et de passif, ni de recul pour une évaluation financière, mais plutôt une évaluation économique fondée sur l’outil de travail, l’équipe, le carnet de commandes, etc.

Le dossier du repreneur doit comprendre :

  • son identité, ses motivations, ses garants éventuels,
  • ses prévisions d’activités (incluant le périmètre de reprise envisagé, les emplois maintenus et les perspectives), les prévisions de cession d’actif,
  • le prix proposé, les modalités de paiement, les garanties bancaires, les modalités des emprunts, les prévisions financières (BFR, tableau de financement, compte de résultat prévisionnel sur 2 exercices),
  • la durée des engagements pris par le repreneur, la date de réalisation de la cession et les conditions suspensives éventuelles.

Le tribunal statuera sur la base des différents dossiers présentés, afin de sécuriser au mieux le maintien durable de l’emploi attaché à l’activité et le remboursement des créanciers.

Quelques conseils pratiques :

  • Faites-vous accompagner par un conseil expérimenté dont la connaissance de la procédure et de ses acteurs vous permettra de vous concentrer sur la dimension économique de votre démarche et de vous engager au bon moment et sur le périmètre adéquat,
  • Adjoignez-vous l’aide de personnes connaissant bien l’entreprise, sans oublier qu’elles peuvent être partiales,
  • Demandez-vous pourquoi d’autres candidats, a priori plus légitimes ou mieux renseignés, ne s’intéressent pas à l’entreprise.
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