Proposant des programmes pour faire décoller une entreprise et leurs produits ou services, ces organismes sont très prisés des entrepreneurs. Une fois le projet initié, les contours déterminés et le concept lancé, vient souvent celui d’une volonté de le faire accélérer. Il peut s’avérer utile de savoir comment ces structures s’organisent pour mieux comprendre pourquoi y faire appel. Dans votre cas, faut-il rejoindre un accélérateur de start-up ?
À qui s’adressent ces solutions ?
Les programmes des accélérateurs de start-up mettent en avant des stratégie. Celles-ci permettent de réaliser une levée de fonds et de faire décoller une entreprise. Ils sont donc souvent moins utiles si vous ne souhaitez pas lever des fonds ou rapidement faire grandir votre structure. Ils se situent en général après l’incubateur, dans lequel le projet a mûri et où il s’est affirmé. L’accélérateur s’insère souvent au moment de la concrétisation de son projet.
A noter que le processus de sélection se révèle toutefois très compétitif. De nombreux entrepreneurs tentent l’aventure mais peu d’entre eux sont élus.
Les programmes de ces organismes, intenses et structurés, ont pour objectif la réalisation d’une levée de fonds dans un délai réduit compris entre deux et six mois. S’installe ainsi une certaine compétition entre les différentes entreprises, qui les oblige à mettre en place leur stratégie le plus rapidement possible. Ces programmes ont tendance à retenir les petites équipes d’entrepreneurs plutôt que les entrepreneurs isolés.
Sur son blog, Xavier Zeitoun, serial entrepreneur français, raconte comment l’un de ces organismes l’a contacté. Destiné à « tout projet disruptif », L’Accélérateur, aujourd’hui renommé Day One, avait repéré la start-up, 1001 Menus. Il souhaitait booster son projet. Sélectionné après deux entretiens, l’entrepreneur confie que les stratégies apportées par cette structure fonctionnent « à merveille » et que, grâce à celles-ci, il a pu relancer son projet et le mener au succès.
Les grandes étapes pour intégrer un accélérateur
Pour suivre l’un de ces programmes, il faut savoir convaincre. La sélection repose en grande partie, sur la capacité du porteur de projet à défendre son idée au cours de ses pitchs de présentation.
Première étape : postuler. Le candidat remplit un formulaire en ligne, dans lequel il répond à des questions précises concernant sa démarche et son projet. Romain Amblard, directeur de l’accélération au NUMA, réseau mondial d’innovation spécialisé dans l’accompagnement, explique : « Même s’il n’est pas retenu, un candidat va forcément retirer un bénéfice à postuler. Il peut voir exactement quels sont les points à améliorer dans sa stratégie et son projet. Être confronté à un questionnaire pointu et bien conçu permet de se poser soi-même les bonnes questions. »
Les accélérateurs sélectionnent, en principe une bonne moitié de ces candidatures, qui passent alors à l’épreuve du pitch. L’enjeu, pour elles, s’avère de présenter oralement leur projet en quelques minutes devant un jury. On observe en moyenne seulement 2,5% de réussite à cette étape. Le directeur de l’accélération au NUMA indique que les start-upers non reçus bénéficient tout de même d’un retour sur les points à améliorer dans leur candidature.
Trouver la direction avant de viser la perfection
Intégrer un accélérateur n’implique pas forcément que le projet soit parfait. Au contraire, un remodelage de celui-ci s’avère bien souvent nécessaire sinon l’accélérateur n’aurait que peu d’apports.
Alain Baritault, créateur du Founder Institute Paris, qu’il a dirigé pendant cinq ans, et spécialiste des dispositifs d’accompagnement des start-up, explique qu’ « il est très rare que les entrepreneurs ne soient pas amenés à effectuer un ou plusieurs pivots, pour adapter leur idée initiale à la réalité des attentes des clients potentiels. L’une des premières sessions que nous avions mises en place s’appelait justement »Your idea stinks », littéralement, votre idée pue, pour amener les créateurs à prendre conscience qu’il était très rare qu’une idée soit à la fois originale et pertinente et les amener à revoir leurs fondamentaux ».
L’accélérateur n’est donc pas uniquement un programme pour faire entrer la somme nécessaire à l’aboutissement du projet, il permet aussi de le questionner et de lui donner sa forme finale optimisée.
Pour les start-up sélectionnées, les retombées de ces programmes s’avèrent souvent décisives. Il s’agit avant tout de comprendre que la sélection n’est qu’une première étape et que le plus gros du travail vient après. Si le projet accélère, cela signifie également que vous devrez en tant que chef d’entreprise accélérer.