Les cadeaux d’affaires sont l’illustration des liens que l’on tisse. Remercier, exprimer sa reconnaissance font partie des usages qui donnent à l’âpreté de la vie de l’entreprise une note conviviale.
Dans le cadre de leurs relations d’affaires, les entreprises offrent souvent des cadeaux. Ces cadeaux d’affaires disposent d’un régime fiscal spécifique à plus d’un titre.
Qu’ils se destinent aux clients ou aux employés, le prix des cadeaux d’affaires est déductible du résultat de l’entreprise. Il ouvre droit à récupération de la TVA… sous certaines condition. Il convient de bien les connaître pour profiter de ces cadeaux fiscaux sans mauvaise surprise. La presse, ces derniers temps, ne cesse de mettre en exergue les cadeaux qui seraient des « pots de vin » ou des commissions occultes. Alors, une connaissance de la législation s’impose !
Une charge déductible du bénéfice imposable
Les cadeaux offerts par l’entreprise à ses clients ou bien à son personnel constituent une charge déductible des bénéfices imposables (Impôt sur le revenu ou sur les sociétés) lorsqu’ils relèvent d’une gestion normale. En fait, ils doivent être effectués dans l’intérêt direct de l’entreprise.
Aucune condition liée à la valeur du cadeau n’est fixée, l’appréciation du caractère éventuellement exagéré étant faite en fonction des circonstances (taille, activité, par exemple) propres à chaque entreprise. L’administration fiscale sera alors la seule à-même de juger si le cadeau a pour objectif d’assurer la bonne marche de l’entreprise et si sa valeur n’est pas excessive. Elle pourra, le cas échéant, réintégrer son montant aux bénéfices imposables.
Par ailleurs, les cadeaux d’entreprise s’inscrivent dans le relevé détaillé des frais généraux. Ils seront portés à la connaissance de l’administration. Lorsque leur montant sera supérieur à 3 000 € pour l’exercice : par l’intermédiaire du feuillet n° 2067 à joindre à la déclaration de résultats des sociétés ou sur l’annexe n° 2031 ter intéressant la déclaration de résultats… pour les entreprises individuelles. Cette déclaration n’est pas obligatoire lorsque les objets sont spécialement conçus pour la publicité (comportant une inscription publicitaire apparente et indélébile) et que leur valeur ne dépasse pas, depuis le 1er janvier 2016, 69 € TTC par bénéficiaire (65€ antérieurement, ndlr).
Seuil de récupération de la TVA : 69 €
Les conditions de récupération de la TVA sur les cadeaux d’affaires n’obéissent pas à la même logique. En effet, il n’est plus question de déterminer si l’objet a été conçu pour la publicité ou offert dans l’intérêt de l’entreprise. En principe, la TVA afférente aux cadeaux, assimilés à des biens cédés sans ou moyennant une rémunération inférieure à leur prix normal n’est pas déductible. Cette règle vaut quelle que soit la qualité du bénéficiaire ou la forme de distribution. Et cela même si celle-ci se fait dans l’intérêt de l’entreprise, hormis pour les cadeaux de faible valeur. Ainsi, si la valeur de l’objet ne dépasse pas 69 € TTC par année et par destinataire, la TVA sur l’objet sera déductible. Cela même même s’il n’a pas été conçu pour la publicité.
Cadeau ou commission ?
Pour éviter tout imbroglio, il est indispensable de se constituer une grille pour démontrer le bien-fondé du cadeau ou des cadeaux. Notamment(les usages noël, conférence…. . Mais également l’identité des bénéficiaires, les factures, etc.) et ainsi présenter une stratégie commerciale pertinente. Un conseil, ne confondez jamais cadeau et commission, vous vous éviterez des contestations.