Le 20 août dernier, plusieurs organisations patronales réclamaient, dans une tribune au Journal du Dimanche, une intervention de la part du gouvernement dans le secteur de l’aide à la personne. Le MEDEF, la Fédération du service aux particuliers ou encore la Fédération bancaire française se trouvaient notamment à l’origine de cette démarche, qui pourrait selon eux créer jusqu’à 200 000 emplois.
Une réforme du système des services à la personne ?
« Innover pour redonner du pouvoir d’achat aux 4,5 millions de Français faisant appel chaque année aux services à la personne relancerait l’activité du secteur et créerait environ 200.000 emplois » déclaraient à l’unisson le président de la Fédération du service aux particuliers, Maxime Aiach, celui du Medef, Pierre Gattaz, la présidente du mouvement patronal Ethic, Sophie de Menthon, la directrice générale de la Fédération bancaire française, Marie-Anne Barbat-Layani et le porte-parole des Chantiers de l’entreprenalisme, Léonidas Kalogeropoulos. Pour eux, il devient nécessaire de « trouver une solution au problème de trésorerie des ménages lié au décalage dans le temps du remboursement du crédit d’impôt auquel ils ont droit, avancé lors de leur consommation de services à la personne ». Afin d’y parvenir, ces associations de dirigeants demandent aux législateurs de laisser le privé prendre davantage part au milieu du service à la personne en faisant « changer la loi pour permettre aux banques de pouvoir mobiliser des créances fiscales d’un ménage avec la même facilité qu’elles avancent le montant de factures en attente de règlement d’une entreprise grâce au bordereau Dailly. »
Créer des emplois et diminuer les charges des personnes aidées
Le système pensé par les professionnels consisterait à se faire avancer par des banques la moitié des sommes des sommes dues par les bénéficiaires de services à la personne. L’Etat, quant à lui, rembourserait ces institutions et non plus les professionnels du secteur. Ainsi, « les ménages n’auront plus à débourser que la moitié de la valeur des prestations consommées » concluent les signataires à l’origine du projet. Ces derniers indiquent également que ce fonctionnement aboutirait à la création de « plusieurs dizaines de milliers d’emplois », jusqu’à 200 000, dont plusieurs milliers en quelques mois seulement. Les rentrées de cotisations fiscales et sociales dans les comptes publics s’élèveraient alors, d’après leurs calculs, à près d’un milliard d’euros. Une telle réforme permettrait aussi de lutter contre le travail au noir en invitant à déclarer les emplois.