Le logiciel pensé et créé par Arnaud Knobloch et Martin Delemotte en 2010, apporte une aide aux dirigeants qui souhaitent recruter des salariés en adéquation avec leur culture d’entreprise. La société lance à présent ses services en Allemagne et en Angleterre.
Avant le mois de septembre 2010, date à laquelle ils mettent sur pied Vadequa (fr.vadequa.com), les deux associés n’ont pas idée de ce que sera leur entreprise. Ce qu’ils savent en revanche, c’est qu’ils veulent créer, peu importe le secteur. Ils sont passionnés par l’entrepreneuriat. « Nous avons constaté que le marché des ressources humaines est un marché porteur. Nous nous sommes lancés sans rien y connaître » explique Arnaud Knobloch, le CEO de Vadequa et l’un des fondateurs avec son associé Martin Delemotte.
Les deux amis finissent leurs études en informatique. Au bout d’un an, ils choisissent de se retrouver à Montpellier pour créer leur entreprise. Leur projet est incubé au Languedoc-Roussillon Incubation et, reçoit en décembre 2010, l’agrément BIC de Montpellier. Vadequa est lauréat de concours comme « Talents de la création d’entreprise » du réseau BGE et reçoit le Prix Oseo de la création d’entreprise innovante en 2012. Concours et aides de la région leur permettent un support financier, important pour le développement de leur logiciel.
Mutation et maturation du projet
Au départ, l’idée des deux associés se base sur leur expérience personnelle. A la fin de leurs études, ils ont la chance de se voir proposer des postes dans différentes entreprises. Laquelle choisir ? « Nous n’avions aucun moyen de savoir si la société nous correspondait » explique Arnaud Knobloch. « Nous avons donc eu l’idée de mettre au point un logiciel à destination des jeunes diplômés pour calculer leur adéquation à la culture d’entreprise« . Le site fonctionne bien, puisque 15 000 personnes s’y inscrivent. Toutefois, les deux associés se confrontent très vite au problème de monétisation.
Après réflexion, ils décident de donner une rotation à leur projet et de créer un logiciel, non plus à destination des étudiants mais à destination des chefs d’entreprise. En collaboration avec le laboratoire Epsylon de l’Université Montpellier 1 et 3 et l’Ecole des Mines d’Alès, ils travaillent à mettre au point des outils de gestion des ressources humaines d’une société autour du thème de la culture d’entreprise.
Vadequa propose deux produits. L’un est un système pour déterminer les valeurs en lien avec la culture de l’entreprise. L’enquête est menée auprès des collaborateurs de la société via un questionnaire en ligne. Le second produit est un outil de gestion qui intègre ces données dans le module de recrutement et permet la présélection de candidats dont l’adéquation avec les valeurs et la culture d’entreprise est la plus forte.
Lancement sur le marché européen
Pour communiquer sur leurs logiciels RH, l’équipe de Vadequa, composée actuellement de 5 personnes, a, pendant un temps, mentionné seulement le bonheur des salariés dans l’entreprise. Conscient que cela n’est pas l’unique enjeu pour un chef d’entreprise, leur discours intègre à présent les données financières. « Des études ont montré qu’un salarié heureux au travail est plus motivé dans ses missions, plus efficace et moins absent. Le retour sur investissement existe donc bel et bien » . Les tarifs pour utiliser le logiciel sont variables et débutent à 2000 € par an.
La société compte aujourd’hui une soixantaine de clients convaincus que l’adéquation aux valeurs de l’entreprise est une notion importante à prendre en compte pour un recrutement. « On se bat pour évangéliser » note toutefois Arnaud Knobloch. « Les entreprises nous disent le plus souvent que notre projet est génial mais dans la réalité, ils ne veulent pas le mettre en place et préfèrent recruter à la manière « old school » suivant les diplômes et l’école dont sont issus les candidats à l’embauche ». Car si le modèle de recrutement évolue, le savoir-être et l’adéquation aux valeurs de l’entreprise sont des notions encore très anglo-saxonnes.
Grâce à un client suisse qui a besoin d’utiliser le logiciel en anglais puis en allemand, Vadequa intègre deux nouvelles langues. Une traduction qui a pris du temps. Loin de se cantonner à la littéralité, les questionnaires intègrent les spécificités de chaque marché pour répondre au mieux aux attentes des sociétés clientes. Présent dans 6 pays européens avec le lancement le mois dernier du logiciel en Allemagne et en Angleterre, « Vadequa est le seul logiciel sur la culture d’entreprise en Europe » atteste Arnaud Knobloch. « Les autres concurrents sont Américains. Nous avons souhaité nous développer avant qu’ils n’arrivent sur le marché européen ».
3 questions à Arnaud Knobloch, CEO de Vadequa
D’où vous vient l’envie d’entreprendre ?
C’est marrant parce que je ne sais pas vraiment. Dans ma famille et dans celle de mon associé, aucun de nos proches n’est entrepreneur. Mais le fait qu’ils soient travailleurs indépendants et non salariés a certainement aidé. Lors de mes études, je me suis énormément nourri de lectures à propos de la Silicon Valley et des start-ups.
Vous tenez un blog sur l’entrepreneuriat, les start-ups et les tendances techs. (blog.arnaudknobloch.com) Qu’est-ce qui vous motive à le faire ?
J’aime partager mon expérience. Dès que je le peux et qu’on m’en donne l’opportunité, j’interviens dans les écoles auprès d’étudiants. Lors de mes études, j’ai eu un professeur de création d’entreprise qui donnait des cours très peu théoriques. J’adorais ! Je me suis alors dit que si je créais mon entreprise, je ferais de même.
Quels conseils donnez-vous aux plus jeunes qui veulent se lancer ?
Je leur dis la vérité. Je pense qu’ils ne sont pas assez habitués à l’entendre. En cours, on ne leur parle jamais de ces tabous de l’entrepreneuriat : qu’ils ne se verseront pas de salaire avant deux ans, qu’ils continueront à vivre comme un étudiant, les tensions avec leur petite amie… Parfois ça leur fait peur. Mais c’est nécessaire.