Rebondir après un échec entrepreneurial demande toute une méthode et beaucoup de concentration et de courage à l’entrepreneur. Il ne faut surtout pas se laisser aller, savoir s’entourer, dresser un plan d’attaque pour sortir la tête de l’eau et vous lancer à nouveau !
Une nouvelle opportunité pour les entrepreneurs
La procédure de rétablissement professionnel permet l’effacement des dettes des entreprises sans salarié et détenant moins de 5 000 € d’actifs. Le recours à cette procédure sera proposé à toutes les entreprises éligibles pour favoriser le rebond des entrepreneurs.
- 69 % des Français pensent que la société française ne donne pas suffisamment une seconde chance aux entrepreneurs ayant connu un échec.
- 2 ans et demi, c’est la durée moyenne entre l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire et sa clôture. Durant cette période, un entrepreneur ne peut pas démarrer de nouvelle activité.
L’effacement du fichier Banque de France, le code 050, effectif le 1er janvier 2019
Le 1er octobre 2018, le code 050 de la base de données du fichier bancaire des entreprises (FIBEN a été supprimé. A partir du 1er janvier 2019, les chefs d’entreprise ayant connu deux faillites en moins de cinq ans ne seront plus fichés à la Banque de France. Une nouvelle accueillie avec enthousiasme. Ce droit à l’oubli bancaire était, en effet, attendu depuis plusieurs années par de nombreuses associations venant en aide aux chefs d’entreprise en difficulté (60 000 Rebonds, Second Souffle, SOS Entrepreneur…).
L’effacement du fichier Banque de France, le code 040, depuis le 9 septembre 2013
La suppression de l’indicateur Fiben (fichier bancaire des entreprises) 040 de la Banque de France est la reconnaissance d’un « droit à la seconde chance ». Il fichait les dirigeants ayant fait l’objet d’un jugement de liquidation judiciaire ces trois dernières années. Plus de 144 000 dirigeants ont été concernés concernés par cette nouvelle mesure.
Quelles sont les informations contenues dans ce fichier ?
Selon la CNIL, eElles peuvent concerner l’état civil et le domicile des dirigeants d’entreprise et des entrepreneurs individuels en activité, l’identité des conjoints, la dénomination, la date de création et l’activité des entreprises, le chiffre d’affaires, l’effectif, les associés indéfiniment et solidairement responsables, les documents comptables et financiers, les principales participations, les relations bancaires, les encours de crédit, les incidents de paiement et les jugements en matière commerciale.
La Banque de France attribue aux entreprises une « cotation » qui se compose d’une cote d’activité et d’une cote de crédit :
- la cote d’activité est déterminée en fonction du dernier chiffre d’affaires connu (lettre de A à M ou N si le niveau d’activité n’est pas significatif et X si le chiffre d’affaire est inconnu ou trop ancien),
- la cote de crédit est établie sur l’analyse de la situation financière de l’entreprise et sa capacité à honorer ses engagements financiers à 3 ans (chiffre de 1 à 8 ou 0 en l’absence d’informations disponibles ou de données significatives et P en cas de procédure collective en cours.
La Banque de France attribue également un « score BDF » (selon l’exposition de l’entreprise au risque de défaillance) ainsi qu’un indicateur dirigeant aux personnes physiques qui exercent une fonction de dirigeant de personnes morales ou qui ont la qualité d’entrepreneur individuel. L’indicateur dirigeant s’exprime par les séries de chiffres 000 et 060. L’indicateur 000 est neutre.
Dressez une liste de vos erreurs.
Il existe toute une liste de questions à se poser après un échec entrepreneurial afin de comprendre ses erreurs car l’essentiel reste d’en faire une expérience qui vous aura enrichi. En voici quelques-unes : ai-je respecté toutes les étapes de la création d’une entreprise ? Ai-je entrepris le bon projet ? Quel a été le déclencheur de mon échec ? Quelles ont été les raisons qui m’ont conduit à faire des erreurs ? étais-je vraiment motivé ? Est-ce que j’ai utilisé les bons outils ? Mes objectifs étaient-ils réalisables ?
Quels sont différents types d’erreurs ?
On peut classer les erreurs entrepreneuriales de différentes façons : les erreurs stupides, les erreurs simples, les erreurs compliquées et les erreurs complexes. Elles répondent à un niveau de difficulté différent mais sont toutes solubles. Les deux premières n’apportent rien à l’entrepreneur contrairement aux deux secondes. Il vous faut vous attarder sur les erreurs qui peuvent vous faire progresser et vous aider à rebondir. La résilience et l’optimisme restent les clés au problème.
Évitez de reproduire vos erreurs.
Vous avez échoué. à qui n’est-ce pas déjà arrivé ? L’essentiel reste de bien identifier ses erreurs et d’en tirer une leçon. Il faut évidemment éviter à tout prix de les reproduire. Posez-vous au calme et mettez par écrit ce qui n’a pas fonctionné. Analysez dans le détail et trouvez des solutions à ces problèmes. Il est nécessaire de bien comprendre ce qui n’a pas fonctionné pour avancer. Souvent, il s’agit de corriger des erreurs de « savoir-être », donc de comportement.
On ne naît pas entrepreneur, on le devient. Peut-être avez-vous fait preuve de trop d’optimisme ou n’avez-vous pas assez écouté vos collaborateurs ? Autant de pistes qui vous aideront à identifier vos erreurs et à bien situer l’origine du problème. N’oubliez pas que les soucis d’attitude sont les éléments les plus difficiles à corriger alors armez-vous de courage et de patience. Soyez optimiste ! Votre échec a peut-être fait naître un nouveau projet dans votre esprit. Impliquez-vous et croyez en vous !
Ne restez pas inactif.
Un échec entrepreneurial peut fragiliser une personne. Il lui faut alors envisager le salariat. Et encore, ce statut n’est pas accessible à tous ! Il vous faudra vous démener pour reprendre confiance. Dans le cas où vous ne vous êtes pas laissé abattre, vous serez alors admissible sur le marché du travail. Il est recommandé de suivre un programme de formation pour combler vos lacunes. Vous renforcerez ainsi vos connaissances dans votre secteur. Dans le cas où vous n’envisagez pas de vous relancer dans l’entrepreneuriat dans l’immédiat, c’est un bon tremplin ! Vous donnez alors une image favorable de vous à l’employeur. Et si vous voulez rester dans l’entrepreneuriat, n’hésitez pas à vite vous relancer !
Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud. Investissez-vous et lancez-vous dans un nouveau projet, quel qu’il soit. Surtout, pensez à sortir de chez vous et à vous rendre à des salons et des conférences, pour garder un pied dans le milieu professionnel. Soyez prêt à en parler avec votre famille et vos amis mais surtout, gardez l’esprit ouvert !
Faites preuve de vitalité.
Tout demeure dans le comportement. Adopter une attitude positive après un échec reste un des éléments clés à ne pas négliger. Sinon, vous ne réussirez jamais à redémarrer. L’objectif reste bien évidemment de recommencer l’expérience. Il ne faut pas se laisser abattre. Faites preuve de vitalité. Tout entrepreneur dispose de cette qualité. Seulement, après un échec entrepreneurial, elle sommeille en vous. Il reste impératif de rapidement reprendre les choses en main et de retrouver toute son énergie. Comment diriger une entreprise sans dynamisme ? Vous seriez un piètre manager. Pire. Vous risqueriez d’échouer une seconde fois. N’oubliez pas que vous êtes un entrepreneur et que vous disposez de cette facilité à rebondir. Remettez-vous rapidement de vos émotions, reprenez le dessus et dépassez les obstacles.
Ne vous isolez pas.
S’il est important d’être bien entouré au moment de la création d’entreprise, un entrepreneur doit également être bien accompagné pour pouvoir rebondir. Le soutien de ses proches permet de se remettre plus facilement. On se sent plus fort. Alors, surtout, n’adoptez pas la mauvaise solution, et ne vous isolez pas. Rester seul est le meilleur moyen de broyer du noir. Vous ne retrouverez pas votre vitalité et ne serez pas en mesure de rebondir !
Les banques vous retirent leur confiance.
En France, les entrepreneurs ne bénéficient pas des mêmes avantages qu’aux états-Unis. Après un échec entrepreneurial, le créateur d’entreprise a bien souvent épuisé tous ses crédits financiers. Parfois, il croule même sous les dettes de son ancienne société. Il peut rencontrer de nombreuses difficultés monétaires. Ne comptez pas sur les banques pour vous aider. Après un échec, elles ne sont pas prêtes à vous faire à nouveau confiance, ce qui n’est pas le cas de nos amis américains où les banques demeurent bien moins frileuses. On parle d’expérience accumulée et non d’expérience ratée. On excusera plus facilement cette aventure malheureuse. L’entrepreneur américain devra quand même montrer patte blanche et démontrer qu’il a appris de ses erreurs, et ne les reproduira plus.