Phénomène extrêmement controversé du monde entrepreneurial, l’ubérisation touche de nombreuses start-ups en révolutionnant un modèle de marché. Tendance naturelle de l’innovation et de la concurrence pour les uns ou destruction massive des emplois pour les autres, cette ubérisation du secteur numérique concerne aujourd’hui de nombreuses activités professionnelles. Quels sont alors les entreprises touchées par cette tendance et comment joue-telle un rôle majeur dans l’économie ?
Une initiative de rupture d’Uber
Venue d’outre-Atlantique avec l’entreprise Uber du secteur des taxis, l’ubérisation consiste à dominer ses concurrents sur un marché en apportant un bouleversement sur une niche bien définie. Utilisation massive des moyens mobiles, réduction des coûts ou encore nouveaux moyens de communication et de marketing, les entreprises du type d’Uber sont désormais légion sur le marché des start-ups et du numérique. Airbnb sur le secteur de la location immobilière entre particuliers, Booking.com dans l’hôtellerie ou BlaBlacar dans le domaine du covoiturage, l’ubérisation concerne désormais de larges pans de l’économie du numérique. Révolutionnant alors les usages en grignotant des parts de marché considérables pour finalement s’imposer face à la concurrence, ces entreprises suscitent néanmoins la controverse en imposant une innovation de rupture. Uber aurait ainsi engrangé plus de 10 milliards de dollars de bénéfices pour la seule année 2015 au plus grand détriment des chauffeurs de taxi.
Une concurrence qui fait baisser les prix
Free a été l’un des pionniers de ce nouveau mode de consommation en instituant des prix cassés avec une offre tout-en-un qui est venue révolutionner le marché des fournisseurs d’accès à Internet. Face à ce phénomène les consommateurs ont bénéficié de tarifs moindres et la concurrence des principaux opérateurs a largement profité aux abonnés. Selon une étude de Publicis, 83% des français se disent favorables à l’ubérisation de l’économie numérique quand elle est associée à des offres plus compétitives, et 2 sur 3 considèrent que c’est une « bonne chose » pour l’économie. En revanche quand ils sont les principaux concernés en tant que travailleurs par les entreprises telles Uber, ceux-ci ne sont plus que 52% à se montrer favorables et même 61% à être opposés pour la tranche d’âge des plus 50 ans. Uber a ainsi donné naissance à différents acteurs du marché du transport comme VTC Cab ou Le.Taxi, lancés sur initiative des pouvoirs publics. De même OuiHop est une application permettant aux chauffeurs de transporter des passagers gratuitement tout en bénéficiant en contribution de réductions sur les tarifs de parking ou le carburant.
Vers une dématérialisation des services
Alors qu’aujourd’hui cette ubérisation concerne de nombreux secteurs à l’instar des transports, de l’hôtellerie, mais aussi des banques et de la distribution, les principaux acteurs du marché sont forcés de s’adapter à ce phénomène de masse. Toutes les banques disposent en effet de leurs propres sites en ligne et proposent des produits bancaires et financiers entièrement dématérialisés. La banque en ligne profite ainsi aux consommateurs qui bénéficient de frais de gestion bien moins élevés. E-LCL, BforBank, ING Direct, Hellobank et bien d’autres attirent de plus en plus de clients en proposant des offres attractives à l’ouverture d’un compte bancaire. Uber for Business le dernier service en date de l’emblématique start-up propose même aux professionnels un moyen de paiement spécialisé permettant de facturer les collaborateurs des entreprises à la course. Proposant alors des produits et services numériques innovants pour les consommateurs, cette ubérisation semble désormais constituer la norme. En revanche certaines législations nationales semblent empêcher le développement d’entreprises qui calquent leur modèle économique sur Uber.