Au cœur du Projet du Grand Paris se trouve l’ambition de relancer l’attractivité économique. Un des points essentiels est donc d’obtenir l’adhésion des entreprises aux transformations qui vont affecter leur environnement.
La CGPME Paris Ile-de-France a lancé une grande enquête en Ile-de-France pour collecter les impressions des dirigeants concernant l’adhésion des TPE/PME au projet du Grand Paris. Le bilan est sans ambiguïté : les PME croient à l’intérêt du projet mais elles manquent cruellement d’informations.
Des entreprises sous informées
Le Grand Paris a pour ambition de faire de Paris et de sa région une métropole de référence, à même de rivaliser avec les grands pôles urbains en Europe et dans le monde. Pour les PME, ce projet représente une opportunité de développement économique qui ne pourra se concrétiser que si les décideurs les prennent en comptent dans la réalisation du projet. Elles doivent également être suffisamment informées pour pouvoir s’impliquer dans le projet, en repensant leur stratégie pour tirer profit des changements à venir.
Les résultats de l’enquête de la CGPME Paris Ile-de-France « Quel Grand Paris pour les entreprises ? » auprès des PME franciliennes le confirment : le développement économique reste paradoxalement le parent pauvre du projet du Grand Paris. 85 % se déclarent insuffisamment informés.
Incertitudes sur la portée du projet localement
Pourtant le projet du Grand Paris séduit les entreprises. Plus du trois-quarts d’entre elles trouvent le projet attrayant. Pour autant, on constate un décalage entre une vision à grande échelle et la perception du projet à l’échelle de sa propre profession ou de son territoire. Concrètement, quel sera l’impact sur l’activité de chacun ? Les réponses sont plus incertaines et un quart des sondés ne se prononcent pas. 40 % envisagent toutefois qu’un impact est à prévoir sur leur activité professionnelle. Près de la moitié des entreprises (48 %) pensent que leur territoire pourra profiter du Grand Paris.
Espoirs et craintes liés au Grand Paris
Trois critères qui vont façonner le Grand Paris retiennent particulièrement l’attention des dirigeants : la future offre de transport, l’accès aux marchés publics, relatifs au développement des infrastructures du Grand Paris et la proximité entre logement et lieu de travail. Pour les PME, le Grand Paris doit donc lever les blocages pesant sur les transports franciliens. Elles comptent également ne pas être les oubliés de la commande publique.
La fiscalité et le prix de l’immobilier sont les deux critères qui préoccupent le plus les entreprises en risquant d’impacter négativement le projet du Grand Paris. On retrouve ici l’appréhension des dirigeants d’être ceux qui devront financer le projet, tout en étant tenu à l’écart des effets bénéfiques en raison de la spéculation immobilière.
« Je ne sais pas exactement de quoi il retourne mais je pense qu’il y a des bons points ». Ce commentaire final d’un dirigeant résume bien l’opinion des PME face au Grand Paris. Il est urgent d’informer davantage les entreprises, au risque de mal préparer son ancrage dans le tissu économique réel.
Focus sur les territoires prioritaires
60 % des personnes interrogées pensent que les pôles des développements économiques – les clusters – auront un effet bénéfique. De quoi s’agit-il ?
Selon la Société du Grand Paris, un cluster se définit comme un groupe d’entreprises et d’institutions partageant un même domaine de compétences, proches géographiquement, reliées entre elles et complémentaires. élaborés autour d’un projet, ils pourraient contribuer à la création de 800 000 à un million d’emplois en quinze ans. à ce jour 9 zones de spécialisation ont été définies :
- Paris – le Bourget : « Une porte sur l’international »
- La Défense : « Cité Financière du Grand Paris : cluster financier et de services à haute valeur ajoutée »
- Est Parisien – Cité Descartes : « Territoires d’innovation pour un développement urbain et durable »
- Est de la Seine-Saint-Denis : « Clichy-sous-Bois, Montfermeil, – Livry-Gargan, Sevran, Aulnay-sous-Bois : recréer un pôle urbain de qualité »
- La Plaine Saint-Denis : « Territoire de la création»
- Roissy-Villepinte-Tremblay : « Au cœur de l’économie des échanges »
- Plateau de Saclay : « cluster scientifique et technologique »
- Sud de Paris : « Le territoire de la santé et des biotechnologies »
- Confluence Seine-Oise : « Port et Porte de Paris »
Le projet du Grand Paris ne se limite pas à ces territoires. Il œuvre aussi au désenclavement de zones sensibles, mal desservies, en déficit d’attractivité…
Le point de vue de Jean François Roubaud, président de la CGPME Paris Ile-de-France
« Il était très important de mener cette enquête, car si le Grand Paris est un sujet médiatique, puisqu’il pose la question des transports franciliens, sa portée réelle reste largement méconnue des acteurs pourtant concernés au premier lieu. Le rôle de notre organisation est plus que jamais d’alerter les principaux décideurs du Grand Paris sur ce déficit d’information et c’est pourquoi nous les rencontrons un à un, afin de savoir quelles actions ils envisagent pour mieux informer les entreprises. »
« Quand doit-on attendre les premières réalisations ? Quelle sera la place des PME dans la commande publique ? Comment seront gérés les désagréments liés aux travaux publics ? Chacun des acteurs impliqués doit apporter des réponses à ces questions. Les PME ne peuvent pas construire leur stratégie de développement en aveugle. Si nous souhaitons voir naître de nouvelles dynamiques économiques, il faut convaincre de l’intérêt du projet pas seulement en terme de renommée internationale et de transport, mais bien plus en termes de retombées réelles pour les PME et l’emploi. »