Les casseurs de code ne requièrent rarement l’admiration de tous au départ. Souvent on les attend en quelque sorte au tournant pour voir à quel moment leur arrogance de vouloir sortir des sentiers battus va les ramener dans le droit chemin qu’il s’agisse de leur tenue, de leur manière de travailler ou de leurs innovations.
A priori, c’est la vocation même de tout entrepreneur d’essayer de casser les codes à sa manière. Voici des entrepreneurs qui ont déjà cassé les codes de manière emblématique, et auxquels vous pouvez peut-être vous identifier…
Xavier Niel, le briseur de business model
Xavier Niel est véritablement ce que l’on peut appeler un entrepreneur aimé des français. Star du business, c’est un casseur de codes emblématique dans le domaine si concurrentiel de la téléphonie. À 50 ans à peine, le patron d’Iliad, maison-mère de Free, est véritablement mis en avant par les médias. Au même titre que Jacques-Antoine Granjon, il fait partie de ces patrons qui sortent du lot par leur look et leur franc-parler.
Il a introduit avec brio il y a maintenant quelques années la téléphonie à prix cassé, et a fait de son parcours personnel (il a interrompu ses études pour monter sa boite) et professionnel un véritable exemple de success story. D’autant qu’il mise aussi sur la jeunesse et l’avenir, notamment via son investissement dans les start-ups françaises qui cartonnent, et à travers la mise en place de son école 42, école informatique gratuite et ouverte à tous. Ainsi, Il a créé la Station F, campus de startups, inauguré le 29 juin 2017, réparti sur 34 000 mètres carrés et situé dans la Halle Freyssinet, à Paris. Il s’agit du plus grand campus de startups au monde. Xavier Niel est aujourd’hui à la tête d’une fortune estimée à 5,6 milliards de dollars US, selon Forbes 2020. Comme quoi, casser les codes peut rapporter gros !
Steve Jobs, l’innovateur visionnaire
L’emblématique de steve Jobs, fondateur d’Apple, malheureusement aujourd’hui décédé, est un exemple-type de l’entrepreneur « briseur de codes », surtout en matière d’innovation. Rappelez-vous. C’était en 1976. Du fin fond de son garage, avec la complicité d’un de ses amis de jeunesse, Steve Jobs s’apprêtait à créer ce qui allait devenir l’une des marques les plus puissantes du monde, au logo devenu désormais connu de tous. Et comme si cela ne suffisait pas, l’entrepreneur en a profité pour déclencher du même coup la troisième révolution industrielle, celle des technologies de l’information.
L’homme est l’exemple parfait de ce qu’on pourrait appeler un « innovateur visionnaire ». Cet enfant adopté par un foyer californien attrape très tôt le virus de l’informatique grâce à son père, un bricoleur génial et méticuleux. Steve Jobs en héritera d’ailleurs beaucoup, et c’est plutôt des séances de bricolage qu’il tire son savoir-faire. Avec son copain Steve Wozniak, partageant une passion pour les composants électroniques, il s’enferme dans son garage et imagine le premier ordinateur domestique, alors que la technologie informatique demeure à l’époque coûteuse et encombrante.
Steve Jobs excellait dans l’art d’associer des concepts, des idées et des gadgets. On retiendra cette phrase de Steve Wosniak à son sujet : « L’étincelle, c’était de prendre la technologie d’aujourd’hui et d’en faire la technologie de demain ». Steve Jobs a toujours eu quelques longueurs d’avance. Assurément, un casseur de codes en puissance !
Dietrich Mateschitz, le prince du marketing
Peu de gens connaissent le visage de ce roi du marketing.
Pourtant, tout le monde a déjà entendu le nom -voire goûté au produit ! – de sa boisson ultra célèbre. Dans le monde des entrepreneurs qui cassent les codes, le fondateur de Red Bull est vraiment ce qu’on pourrait nommer un prince du marketing. Il a réussi à faire grimper sa marque au sommet de la hiérarchie des boissons énergisantes, avec 43 % de parts de marché sur ce segment et 7,6 milliards de canettes vendues dans 165 pays en 2019 ! Bon à savoir : le nombre de canettes vendues dans le monde représente 146 canettes par seconde ou 12,6 millions par jour. Édifiant ! Dietrich Mateschitz avait quant à lui déjà tout compris au marketing avant même de lancer sa marque. Pour l’anecdote, l’accueil des consommateurs lors des phases de test a suscité des avis très divergents : on adore ou on déteste.
Pas de quoi inquiéter Dietrich Mateschitz, qui a même misé sur cette controverse pour inventer le slogan (« Red Bull vous donne des ailes », ndlr) et lancer son produit dans les boites de nuit autrichiennes en avril 1987. Dès lors, c’est l’explosion médiatique. Et le succès qu’on connaît à la marque, ainsi que son association aux sports et activités extrêmes.
« Dès la première seconde où j’ai inventé Red Bull, j’avais tout en tête : communiquer autour d’événements sportifs extrêmes, lier la boisson au sport d’extérieur, au « free climbing », au « mountain bike », à la voltige aérienne, à la nuit, la fête, le sport extrême, le plein air… », expliquait récemment Dietrich Mateschitz au magazine belge « Trends-Tendances ». Une stratégie marketing brillante, mais coûteuse. La marque engloutirait environ un quart de son chiffre d’affaires dans la promotion de son nom et de son logo. Alors, avez-vous encore des doutes sur l’aspect visionnaire de ce roi du marketing ? Nous, non !
Hewlett et Packard, ceux qui renouvellent les codes du management
Vous les connaissez, ces deux-là ? Hewlett et Packard : William pour le premier, et David pour le second. HP, si vous préférez ! Les deux compères ont mis en place, dans un garage (oui, encore un !) les premiers ordinateurs au monde, en 1939. Mais le profil de ces entrepreneurs casseurs de codes n’est pas tant à voir du point de vue de l’innovation, que de leurs solutions en matière de management. David Packard et William Hewlett ont véritablement révolutionné les codes du management et inspiré des milliers de fondateurs de start-ups, en considérant que ce sont les salariés, et non les produits, qui constituent la ressource la plus précieuse d’une entreprise, et que le succès de cette dernière est le résultat des efforts communs déployés par les collaborateurs et les collaboratrices.
Cette approche est désormais connue sous le nom de « The HP Way ». Cette culture d’entreprise propre à HP s’est développée dès les premières années. Une méthode de management qui se base sur des valeurs intéressantes : confiance mutuelle, sincérité, franchise, travail en équipe et engagement pour la qualité, l’innovation et la flexibilité. Des éléments mis en application par les collaborateurs dans le cadre de la réalisation des objectifs de l’entreprise, en ce qui concerne le bénéfice, les clients, le domaine d’activité, la croissance, les collaborateurs, le style de direction et la responsabilité sociale. Casseurs de code, Hewlett et Packard ? Assurément !