« Tu n’en es qu’à ton premier dépôt de bilan ? Tu es une petite jeune… ! » C’est ce que beaucoup de chefs d’entreprise de PME ont dit à Nathalie Weinryb lorsqu’elle a dû fermer sa boite, en septembre 2009. Cette entrepreneuse, qui a su développer sa société au milieu des difficultés jusqu’à ce que la crise mette soudainement fin à l’aventure, a réussi à rebondir et à accepter de croire qu’elle n’a pas été une si « mauvaise » chef d’entreprise.
Les débuts de parcours de l’entrepreneuse
Le parcours entrepreneurial de Nathalie Weinryb a démarré quand son mari l’a convaincue de ses capacités à savoir gérer une entreprise. Cette attachée de presse s’est alors décidée à créer une agence de communication spécialisée dans le domaine très technique de l’informatique. L’entreprise de Nathalie, Parme communication, s’est développée durant sept années et a atteint les dix collaborateurs : une belle réussite mais également de nombreux problèmes sous la surface.
Un écueil classique
« Je suis tombée dans l’écueil du chef d’entreprise qui est très fier de son entreprise qui affiche une très belle croissance. J’ai fait l’erreur de trop recruter, de garder de nouveaux collaborateurs qui ne convenaient pas et d’être moins à l’écoute des salariés de longue date. Les indicateurs du marché tendant vers le rouge, je souhaitais diversifier nos activités vers la formation. Cela n’a pas été compris en interne et a également participé à déstabiliser l’équipe. » Comme cette collaboratrice proche de Nathalie qui est partie du jour au lendemain et qui, trois mois plus tard, avait récupéré 30 % des clients de l’entreprise.
Des difficultés jusqu’à la fin
Jusqu’au bout Nathalie s’est battue pour protéger son équipe, alors que la conjoncture économique aurait voulu qu’elle en licencie une bonne partie pour sauver l’entreprise : erreur de gestion sûrement, mais parti pris résolument humain. Mais la crise est arrivée, et Nathalie n’a rien pu faire pour sauver son entreprise quand nombre de ses clients ont préféré couper leur budget communication. Là, tout s’est enchaîné très rapidement : convocation au tribunal pour redressement, et décision des juges de mettre fin à l’aventure. En une semaine, Nathalie a dû mettre la clé sous la porte.
Un nouveau départ à la clé
Alors Nathalie a du réagir et se concentrer sur ses autres activités professionnelles. Elle a choisi de développer l’organisme de formation qu’elle avait monté deux années auparavant, sans pour autant avoir le temps de s’en occuper. Elle avait en effet créé l’entreprise Parme formation afin de se lancer dans le domaine qu’elle venait de découvrir, le coaching de chefs d’entreprise. Ayant eu un vrai coup de cœur pour ce secteur, elle s’est formée pendant deux ans pour pouvoir faire la promotion des coachs et formateurs. Aujourd’hui elle peut donc rebondir et se lancer dans ce nouveau métier qui l’enthousiasme et mettre en pratique de nouvelles techniques de communication qu’elle ne pouvait pas expérimenter au sein de son ancienne entreprise.
« C’est en vivant de grosses difficultés que l’on peut se rendre compte si l’on est un vrai entrepreneur ou pas. L’entrepreneur a une capacité à se régénérer, à aller sans cesse de l’avant vers de nouveaux projets. ».
Ce « lourd incident de parcours », comme elle le qualifie aura sans doute permis à Nathalie de mesurer ses capacités entrepreneuriales et de prendre une nouvelle direction dans sa vie, vers l’accomplissement des activités qu’elle aspirait à exercer.