Lorsque vous envisagez de rompre un contrat de travail à durée indéterminée, après une période d’essai, surtout dans le cadre d’un licenciement individuel pour motif économique, vous ne pouvez vous y prendre n’importe comment. De nombreuses règles sont à respecter avant de pouvoir effectivement y procéder.
A savoir
La possibilité de licencier pour des raisons économiques pendant la pandémie COVID-19. Pour éviter les licenciements, de nombreuses mesures d’accompagnement telles la facilitation de l’activité partielle, la généralisation du télétravail, l’arrêt de travail pour garde d’enfant ou encore la possibilité d’un prêt garanti par l’état ont été et seront mises en place par le gouvernement selon les évolutions de la crise sanitaire.
Qui informer ?
L’employeur doit informer la Dirrecte du licenciement économique dans les 8 jours de l’envoi de lettre de licenciement au salarié. Cependant, la décision de la Direccte peut faire l’objet d’un recours de l’employeur devant le tribunal administratif dans les 2 mois suivant sa notification.
Les différentes procédures liées à l’effectif
- L’employeur qui doit procéder au licenciement de salariés pour des raisons économiques doit respecter une procédure qui dépend du nombre de salariés concernés par le licenciement. Il doit notamment consulter le comité social et économique (CSE) dans les entreprises d’au moins 11 salariés.
- L’employeur qui doit procéder au licenciement d’au moins 10 salariés sur une même période de 30 jours pour des raisons économiques doit respecter une procédure qui varie selon l’effectif de l’entreprise.
- L’employeur qui doit procéder au licenciement collectif de 2 à 9 salariés sur 30 jours pour des raisons économiques doit respecter une procédure en plusieurs phases : consultation des représentants du personnel ou du CSE, convocation à un entretien préalable, envoi d’une lettre de licenciement et notification à l’administration.
Tout d’abord, n’oubliez pas que si le licenciement touche un salarié protégé (délégué du personnel, délégué syndical…), vous devez obtenir préalablement l’autorisation de l’inspecteur du travail.
Le respect du reclassement
Le licenciement pour motif économique doit répondre à la condition que vous ayez fait tous les efforts nécessaires afin de le former et d’adapter votre salarié à de nouvelles tâches. Par ailleurs, es offres de reclassement doivent être écrites et précises. Celui-ci peut s’effectuer sur :
• un emploi de la même catégorie ou équivalent avec une rémunération identique.
• à défaut, sur un emploi d’une catégorie inférieure avec l’accord exprès du salarié.
Les conditions de l’entretien préalable au licenciement
Vous ne pouvez licencier votre salarié sans l’avoir préalablement convoqué à un entretien par lettre recommandée (ou remise en main propre). Toutefois, l’entretien ne peut avoir lieu moins de 5 jours ouvrables après la réception de la lettre recommandée ou la remise en main propre. Elle doit mentionner : l’objet de l’entretien (le licenciement), la date, le lieu et l’heure de l’entretien, la possibilité pour le salarié de se faire assister par un membre du personnel de l’entreprise de son choix. S’il n’y en a pas, il peut se faire assister soit par un membre du personnel, soit par un conseiller. Le défaut de cette mention peut vous coûter jusqu’à un mois de salaire.
L’entretien en lui même
Lors de l’entretien, vous devrez indiquer au salarié les motifs de son licenciement et recueillir ses explications.
Lors de celui-ci vous devrez l’informer des modalités de reclassement.
La notification du licenciement
Ce n’est qu’après un délai minimal après l’entretien que vous pourrez envoyer la lettre de licenciement. Le délai est de :
• 7 jours ouvrables pour un salarié non-cadre,
• 15 jours ouvrables pour un cadre.
Celle-ci doit respecter cette forme et notamment être adressée par lettre recommandée avec avis de réception.
ll doit obligatoirement mentionner le motif économique à l’origine du licenciement ; la priorité de réembauchage ; le bénéfice potentiel d’un congé de reclassement, son Droit Individuel à la Formation (DIF).
L’information de l’autorité administrative
Une fois la notification du licenciement au salarié envoyée, vous devez informer la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) dans un délai maximal de 8 jours par lettre recommandée avec avis de réception précisant : le nom, l’adresse, l’activité et l’effectif de l’entreprise ; le nom, prénom, nationalité, sexe, adresse, date de naissance, emploi et qualification du salarié licencié ; la date de notification du licenciement.
Le préavis et ses modalités
Le préavis débute le jour de la réception de la lettre de notification (peu importe si le salarié accuse réception). Il est d’une durée minimum d’1 mois pour une ancienneté comprise entre 6 mois et 2 ans et de 2 mois pour celle égale ou supérieure à 2 ans sous réserve de dispositions plus favorables dans le contrat de travail ou la convention collective, par principe de faveur.
L’employeur peut dispenser le salarié de préavis à condition de le mettre par écrit et de s’acquitter d’une indemnité compensatrice équivalente au salaire qu’il aurait perçu.
Même si la situation est difficile à vivre pour vous et que le formalisme vous contrarie, n’oubliez pas que la situation est très certainement encore plus difficile pour votre salarié.