De nombreux secteurs d’activité ne sont pas vus par le grand public comme des secteurs économiques. Pourtant, il existe bien un business derrière ces univers. Petite mise au point.
Le cinéma se porte bien.
Le secteur cinématographique est en pleine forme, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer. En 2015, la fréquentation des salles de cinéma demeure élevée avec 206,06 millions d’entrées selon les chiffres du centre national du cinéma et de l’image animée. En décembre dernier, 24,94 millions d’entrées ont été enregistrées soit le deuxième mois le plus fort depuis 35 ans. Si nous allons au cinéma avant tout pour nous divertir, il existe bien toute une économie derrière chaque film qui nous est proposé dans les salles noires. Plusieurs acteurs (économiques, ceux-là !) rentrent en jeu. Le producteur, qui conçoit le projet, est le premier d’une longue liste. Son rôle est de rechercher des financements pour le film. En France, plus le budget du film demeure important, plus la rémunération du producteur sera grande, alors que les producteurs anglo-saxons sont rémunérés en fonction des recettes. Le distributeur doit quant à lui permettre au film d’être vu par le plus grand nombre. Son métier consiste à le commercialiser dans le plus grand nombre de salles possible et d’assurer sa sortie en DVD et VoD. Il travaille au sein de sociétés de distribution qui brassent des millions d’euros chaque année. La société à la fois de production et de distribution EuropaCorp, propriétaire de Luc Besson, a réalisé un chiffre d’affaires de 227,5 millions d’euros pour l’exercice 2014/2015. Les acteurs de cinéma sont par ailleurs de véritables businessmen. Ils gèrent leur carrière professionnelle en choisissant les scénarios des films dans lesquels ils souhaitent jouer, à l’image d’un entrepreneur qui choisirait dans quel secteur investir et avec quel client travailler. Ils doivent gérer leur image étant donné qu’ils sont exposés au grand public. Des agents artistiques les aident en plus de leur décrocher des castings et de négocier les clauses de leur contrat.
Le business est aussi dans l’assiette !
Aller au restaurant reste un acte de la vie courante, surtout en France où nous possédons une certaine culture culinaire. Derrière son image agréable, qu’il s’agisse de la restauration haut de gamme ou bien de la restauration rapide, ce secteur cache un business important. Selon l’Insee, en 2012, la France comptait plus de 159 000 entreprises dans le secteur de la restauration, soit un chiffre d’affaires de 48 milliards d’euros. Le marché de la restauration rapide a cru de 15 % entre 2009 et 2012 alors que, dans le même temps, celui de la restauration traditionnelle augmentait de 2 %. C’est le cas de la PME Resto-in, pionnière en France de la restauration à domicile ou encore de Chaak, le premier restaurant rapide mexicain de France créé en 2011. En 2014, la France comptait plus de 175 000 restaurants répartis sur tout le territoire. Si les établissements culinaires progressent fortement, le secteur alimentaire au sens large connaît une petite révolution entrepreneuriale. De nombreuses entreprises se lancent dans ce secteur proche de celui de la restauration. Alors que les objets connectés ont le vent en poupe, un entrepreneur américain prénommé Anthony Ortiz a imaginé une assiette intelligente, la Smartplate, qui peut calculer le nombre de calories qu’elle contient et ainsi alerter son utilisateur. Ce projet soumis au financement des internautes sur la plateforme Kickstarter a récolté la somme de 110 872 dollars en seulement 49 jours et devrait être prochainement commercialisée. Le secteur alimentaire surfe également sur le retour au « circuit court », qui consiste à faire intervenir au maximum un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur final.
La religion, un secteur inattendu.
La religion touche énormément de personnes en France, la première religion française étant le catholicisme avec 45 millions de pratiquants, suivi de la religion musulmane comprenant 4 à 5 millions de fidèles. Les religions protestantes et juives affichent respectivement 900 000 et 500 000 religieux, selon la fédération protestante de France. Si ce secteur paraît a priori éloigné du monde du business, quelques entrepreneurs ont pourtant décidé de s’y lancer. Thomas Delenda a créé, sous forme associative, la plateforme web Hozana.org, qui permet d’aider les gens à prier. Le modèle économique de cette initiative entrepreneuriale repose uniquement sur les dons des internautes. Une start-up israélienne intitulée Jérusalem Nano Bible créée en 2013 a pour sa part mis au point une nano bible. La société a imprimé sur une puce de 3 millimètres l’ensemble du Nouveau Testament afin de permettre aux croyants de toujours garder sur eux le livre sacré. D’autres religions sont concernées par le monde entrepreneurial. Amine Naït-Daoud a fondé un site de crowdfunding avec des projets uniquement conformes à l’éthique musulmane.
La santé.
Si parler de rentabilité d’un hôpital peut hérisser le poil de certains, il n’en demeure pas moins qu’il existe bel et bien toute une économie régissant le secteur de la santé. Selon PwC, le marché mondial de ce secteur est estimé en 2015 à 9 590 milliards de dollars ! Avec l’émergence des nouvelles technologies et des objets connectés, l’e-santé a également fait son apparition. Selon une étude du cabinet Precepta, ce domaine représentait en France 2,7 milliards d’euros en 2014. Les start-up fleurissent dans ce domaine, à l’image d’AdhereTech, qui a imaginé un flacon de médicament connecté qui alerte les patients qui oublient de prendre leurs cachets.