Il est toujours plus délicat de trouver de l’argent si on n’en apporte pas soi-même un minimum. Comme l’affirme le dicton : » l’argent va à ceux qui l’honorent. «
Les fonds personnels
Votre première source de financement réside dans les économies que vous vous constituez. Pour bien vous mettre à l’abri ou ne pas subir un stress supplémentaire lié au manque de fonds lors de la création de votre entreprise, n’hésitez pas à vous constituer une épargne au préalable. Elle représente un excellent levier vis-à-vis de votre banque. De même que pour la création d’entreprise, une reprise nécessite un apport personnel de base. Par exemple, vous pouvez vous créer un apport progressivement et durant plusieurs années en souscrivant un livret épargne entreprise (LEE). Celui-ci vous permettra de solliciter un prêt. Dans ce type d’épargne, les taux d’intérêt maximum s’élèvent à 5%. Le livret d’épargne entreprise (LEE) comprend une phase d’épargne, de deux à cinq ans maximum, à l’issue de laquelle l’épargnant peut solliciter un prêt.
Il existe également des plans d’épargne en actions (PEA) qui permettent de gérer un portefeuille d’actions d’entreprises européennes en franchise d’impôt sur le revenu sous réserve de n’effectuer aucun retrait durant 5 ans.
Cependant, il est possible de bénéficier, sous conditions, d’une exonération d’impôt. En réalité, Il y a deux types de PEA : le PEA classique (bancaire ou assurance), et le PEA-PME, dédié aux titres des PME et des ETI..
Le prêt personnel
L’une des méthodes utilisées pour contourner le manque de fonds consiste à emprunter de l’argent à titre personnel. Ainsi, de nombreux créateurs profitent de la possibilité d’obtenir un prêt à la consommation ou encore un prêt étudiant pour financer leur future entreprise. On vous accorde plus facilement un prêt si vous êtes encore salarié ou étudiant que lorsque vous ne percevez plus de rémunération ou au chômage. Cette méthode représente un véritable danger. En effet, elle fait peser sur le créateur une dette qu’il aura parfois des difficultés à rembourser.
Les aides financières de pôle emploi
Votre première aide réside dans les indemnités chômage.
Les chômeurs créateurs d’entreprise peuvent bénéficier du versement de leur indemnité chômage sous forme de capital (ARCE) ou du maintien partiel de leur indemnité (ARE). L’ARCE dépend de l’obtention de l’ACRE (anciennement ACCRE). Elle permet aux créateurs et repreneurs d’entreprise de bénéficier de la première moitié du reliquat de leur indemnité chômage lors du démarrage de leur activité puis de la seconde moitié six mois après. Présenté comme un capital pour la création d’entreprise, ce dispositif se destine à payer les dépenses courantes et incompressibles. Attention tout de même à prendre en compte l’absence de revenus.
L’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre)
Elle consiste en une exonération partielle de charges sociales, dite exonération de début d’activité, et un accompagnement pendant les premières années d’activité. Elle permet aussi à certains bénéficiaires de prétendre à d’autres formes d’aides. En effet, les conditions d’attribution de l’Acre (bénéficiaires, formalités et taux d’exonération) dépendent de la date de votre souscription au dispositif (depuis le 1er janvier 2020 ou avant cette date).
L’exonération est totale lorsque les revenus ou les rémunérations des bénéficiaires sont inférieurs à 30 852 € en 2020.
La durée pendant laquelle vous bénéficiez de l’Acre se calcule en périodes. De fait, une période équivaut à 4 trimestres civils. La 1ere période débute à la date de création de votre activité. Elle s’étend jusqu’à la fin du 3e trimestre qui suit.
Vous bénéficiez d’une exonération des cotisations sociales de 50 % pendant la 1ere période.
Le paiement des cotisations sociales se calcule en appliquant au chiffre d’affaires généré par l’activité de l’entreprise un taux qui varie selon votre secteur d’activité. Ainsi, vous connaissez à l’avance le montant des cotisations à payer.
L’Acre peut se cumuler avec le nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise (Nacre) dans le cadre d’une aide au montage, à la structuration financière et au démarrage de votre activité.
Si vous percevez l’ARE, vous pouvez demander à bénéficier de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce).
Si vous percevez l’ASS , vous pouvez cumuler votre allocation avec les revenus de votre activité professionnelle salariée ou non salariée.
L’exonération porte sur les cotisations correspondant à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès, aux prestations familiales, à l’assurance vieillesse de base.
Les contributions relatives à la CSG-CRDS, au risque accident du travail, à la retraite complémentaire, au Fonds national d’aide au logement (Fnal), à la formation professionnelle continue et au versement transport ne sont pas exonérées.
L’exonération débute à partir du début d’activité de l’entreprise, si vous êtes salarié ou de la date d’effet de l’affiliation, si vous êtes non-salarié. La durée de l’exonération est de 12 mois.
Le montant de l’Arce est égal à 45 % du montant des droits à l’ARE restant à verser lors du début de l’activité. Une déduction de 3 % s’appliquera sur le montant du capital. Cette déduction correspond au financement des retraites complémentaires.
La love money
La love money (à traduire par « argent de l’amour » et non « amour de l’argent ») est un terme qui désigne les fonds que vous allez obtenir en faisant participer vos proches (amis, famille ou une quelconque connaissance) au capital de votre entreprise. Elle constitue un bon premier test pour votre entreprise. Si vous ne parvenez pas à les persuader d’investir dans votre projet ou au moins vous soutenir, comment ferez-vous face à des investisseurs externes ? Bien évidemment, les arguments principaux tourneront autour de votre projet. Faites-leur parvenir un business plan, et répondez à toutes les questions qu’ils peuvent se poser.
L’exercice s’avère profitable : votre présentation et votre discours sont mis à l’épreuve et les questions récurrentes exprimées sans gêne. Néanmoins, certaines incitations fiscales vous donnent des arguments financiers non négligeables. Ceux-ci pourraient finir de convaincre votre famille et vos amis. Pour les investissements dans une société non cotée, une réduction de leur impôt sur le revenu égale à 18 % des sommes investies au capital de la société a été mise en place.
Le montant de la réduction d’impôt est en principe égal à 18 % des versements effectués chaque année, retenus dans la limite de 50 000 euros pour une personne célibataire, veuve ou divorcée ou 100 000 euros pour les personnes mariées ou pacsées soumises à une imposition commune. La fraction des versements qui excède ces plafonds ouvre droit à la réduction d’impôt au titre des quatre années suivantes dans les mêmes limites.
Par la loi de Finances 2019, le taux de la réduction d’impôt est porté de 18 % à 25 % pour les seuls versements effectués, dans le cadre du régime général, jusqu’au 31 décembre 2019.
Pôle emploi, un nouveau carrefour d’aide aux projets d’entreprise
Depuis quelques jours, Pôle emploi a lancé un appel à projets dans le but d’élargir sa liste de partenariats, lesquels pourraient financer et accompagner les demandeurs d’emploi souhaitant créer leur entreprise. La création d’entreprise est à la fois une possibilité d’emploi personnelle, de recrutements futurs et de création d’emplois indirects. L’objectif vise à favoriser la création d’activités et l’émergence de créateurs parmi les demandeurs d’emploi en situation de précarité : Pôle emploi leur apporte un accompagnement et, le cas échéant, une aide financière. Les projets devront contribuer à l’insertion des personnes en difficulté par de nouvelles solutions correspondant à la création d’activités, notamment pour les personnes résidant dans les zones prioritaires urbaines et rurales. L’appel à projet lancé par Pôle emploi devrait grandement participer au développement économique d’un territoire et par la suite, à la création d’emplois. »