Pour accentuer un propos, pour favoriser une vente, quelquefois, il est utile de se comparer à ses rivaux. Mais la comparaison doit être objective, fluide et ne doit pas directement désigner un concurrent. Il est tout à fait possible de citer ses confrères ou parler des autres offres disponibles sur le marché. Mais il ne faut pas oublier que le client est roi. N’allez pas le manipuler avec des mots peu loyaux, préférez le séduire avec vos produits et votre honnêteté. Finalement dénigrer un concurrent c’est se dénigrer. Au lieu de critiquer ce que fait les concurrents, il vaut mieux se demander comment améliorer son produit, sa stratégie.
Un prospect, pour qu’il devienne client, a besoin de se sentir en confiance, il ne doit pas être mal à l’aise vis-à-vis de vos dires. Si vous commencez à critiquer vos concurrents, vous leur ferez plus de publicité que ce que vous souhaitiez au départ, et c’est finalement contre vous que cela va se retourner.
« Jamais personne n’est devenu fort en désignant la faiblesse des autres » disait Irvin Himmel. « La critique est la puissance des impuissants » soulignait Alphonse de Lamartine. En critiquant, pour qui allez-vous passer devant votre client ? Vous pensez qu’écouter quelqu’un dire du mal des autres, cela donne envie d’acheter ?
Critiquer a pour revers une perte de crédibilité
La critique n’est qu’un fruit de l’envie. Les envieux sont jaloux des actions des autres. Si vous commencez à juger les offres ou autres de vos concurrents, vous n’aurez plus aucun crédit envers votre client. Non seulement vous n’êtes pas crédible mais en plus, votre tentative de manipulation de l’esprit entachera votre image de marque.
Critiquer, révélateur de vos faiblesses
Si vous critiquez un concurrent, cela signifie que vous souhaitez affirmer votre supériorité face à lui devant votre prospect. Avez-vous à ce point un manque de confiance en vous et en vos produits ? Car c’est de cela dont on parle. Vous avez besoin de critiquer la manière de faire de vos rivaux pour vous sentir meilleur ? N’est-il pas plus juste de se montrer en confiance avec ce que l’on essaye de vendre à son client. Croire en son produit, croire en soi !
Critiquer, perte de la relation de confiance avec le client
La critique est à double-tranchant. Oui, le futur client peut croire, dans une infime partie des cas, que vous souhaitez juste prendre soin de lui et de sa réputation en lui expliquant avec qui il ne doit pas faire affaire mais en même temps, vous remettez en question son jugement. Vous le rabaissez finalement dans ses choix et vous le dévalorisez complètement. Vous le mettez mal à l’aise et en plus en vous mettant en porte-à-faux entre lui et les concurrents, vous mettez en doute votre confiance et votre loyauté. Qu’est-ce qui prouve au client que vous n’allez pas le critiquer lui aussi derrière son dos… Vous ne devez pas oublier qu’une vente, c’est une relation de confiance entre vous et votre futur acheteur. Le client peut venir se renseigner sans acheter, si tel est le cas, pensez-vous qu’il reviendra si c’est pour entendre des critiques sur les uns et les autres. Ne cachez pas votre relation de confiance pour des futilités !
Que dit la loi !
Il ne faut pas non plus oublier que critiquer ouvertement son concurrent peut être assimilé à de la concurrence déloyale par dénigrement. Selon la doctrine, le dénigrement constitutif de concurrence déloyale consiste à jeter publiquement le discrédit sur la personnalité, les produits ou les prix de l’entreprise concurrente. L’article L120-1 du code de la consommation prévoit que « Les pratiques commerciales déloyales sont interdites ». Non seulement vous serez décrédibilisé par rapport à votre client mais en plus, la loi pourra être contre vous. Il vaut mieux dans ce cas avoir confiance en vos produits, en votre entreprise et en vous tout simplement…La critique appelée aussi dénigrement ne signifie pas diffamer du moment où elle se limite à montrer sa propre valeur (autorité de la concurrence, décision n° 09-D-14 du 25 mars 2009).
Pour établir le constat de concurrence déloyale par dénigrement ou diffamation, la jurisprudence exige la réunion de trois conditions, à savoir : les propos doivent avoir un caractère péjoratif, les propos doivent avoir être rendus publics, les propos doivent viser une entreprise identifiable, sa marque ou ses produits.
Cette concurrence déloyale est sanctionnée sur le fondement de l’article 1382 du Code civil, selon lequel « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». L’entreprise s’expose à des dommages et intérêts, si la victime de ses agissements apporte la preuve d’un préjudice.