Pourquoi entrepreneuriat ne rime pas avec liberté ?

Il n’est pas rare d’entendre certaines personnes se lancer dans l’entrepreneuriat pour être libres. Si cette acception n’est pas tout à fait vraie, elle n’est pas tout à fait fausse non plus. Elle reste à nuancer comme nous le verrons dans cet article pourquoi entrepreneuriat ne rime pas avec liberté.

Une liberté qui existe quand même

Alors oui ! Vous êtes libre sur bien des aspects. Vous êtes libre de choisir vos orientations stratégiques, de choisir une direction plutôt qu’une autre, de fixer la mission de l’entreprise ou encore de définir les valeurs qui vous sont propres. Mais aussi vous êtes également libre de choisir ce que vous faites de votre temps : vous vous organisez comme vous le voulez en commençant à l’heure qui vous plaît, en faisant le nombre d’heures que vous décidez et même de venir au travail au non. Vous êtes aussi libre de recruter ou non, de choisir ceux qui rejoindront vos équipes ou encore de mettre les moyens là où vous le voulez. Par ailleurs, vous n’avez pas de patron derrière le dos qui vous dicte ce que vous devez faire ou encore qui supervise votre manière de travailler. Vous n’avez finalement pas de compte à rendre… en apparence.

Les principaux freins à la liberté : les clients et les actionnaires

Ce n’est pas parce que vous n’avez pas de patron que vous n’avez pas de comptes à rendre. Vous en aurez chaque année auprès de vos actionnaires quand il n’exige pas une information renforcée. Vous devrez parfois assumer votre stratégie et vous pouvez même vous retrouver sur la touche si votre efficacité n’est pas démontrée et que vous avez des documents à fournir. En outre, vous pouvez même être débarqué en étant très efficace à partir du moment où vous ne disposez pas de la majorité ou que vos clauses statutaires peuvent se retourner contre vous. 

Surtout vous avez des obligations si vous souhaitez garder des clients. Déjà, parce que la plupart du temps, vous acceptez les missions et qu’elles vous engagent (ou du moins votre société). Vous ne pouvez pas faire n’importe quoi car des lois existent et vous ne pouvez donc décider sur un coup de tête que vous ne voulez pas vendre à tel ou tel client sans raison ou de ne pas fournir la prestation. On ne compte plus les incidences sur la liberté de bien traiter ses clients : exigence de rapidité dans les réponses, de fournir ce que vous avez accepté de faire en temps et en heure, de vous adapter vos clients pour répondre le mieux possible au besoin des clients.

Les contraintes administratives et légales

Déclarer la TVA, fournir vos comptes annuels, réunir l’assemblée générale, déclarer tous les nouveaux salariés, les cotisations sociales… On ne compte plus le nombre d’obligations que vous avez chaque mois et chaque année qui montrent bien que vous n’êtes pas libre. Vous devez effectuer certains actes et, à défaut, vous serez sanctionné et dans le meilleur des cas, sous pression.

Les actions opérationnelles ont vite fait de prendre tout le temps disponible, ne serait-ce que pour atteindre la rentabilité au début ou encore pour la conserver sur le temps. Une difficulté récurrente reste de pouvoir véritablement effectuer les 50 heures par semaine puisque la moyenne reste de 60 pour les dirigeants et que vous devrez tout le même essayer d’effectuer tous ces actes en temps et en heure. De la même manière, vous n’êtes pas libre de faire tout ce que vous voulez sans en subir les conséquences au moins financières.

Un devoir d’exemplarité avant tout

Alors certes, vous êtes libre mais vous devez également montrer l’exemple. Il est évident que vous ne pourrez pas exiger des autres ce que vous ne faites pas vous-même. En tout cas de manière pérenne et si vous n’êtes pas à la tête d’un énorme groupe ou personne n’a vraiment conscience d’où vous êtes et de ce que vous faites. Dans tous les cas, l’exemplarité reste une des qualités qui contribuent très nettement à la réussite des entreprises donc vous aurez du mal à sortir du fonctionnement : plus d’heures de travail que vos salariés, plus de présence ou encore de devoir gérer vos émotions pour qu’elles impactent le plus souvent possible de manière positives vos collaborateurs. A défaut, vous pourriez vite voir la zizanie arriver au sein de vos équipes qui se calqueront sur votre comportement.

Des décisions guidées par le bon sens

Ce n’est pas parce que vous avez envie de faire quelque chose que vous en avez parfois les moyens. Il peut paraître évident de mettre certaines pratiques en place mais faute de moyen de devoir limiter toutes vos décisions au strict minimum et donc de subir les contraintes qui vont en découler. Bien sûr, vous aimeriez mais vous n’êtes pas libre car votre trésorerie peut ne pas vous le permettre par exemple.

Si vous pensez que cette tâche est évidemment à automatiser car ce processus vous ferait gagner du temps, vous ne serez pas forcément capable de mettre les ressources nécessaires à cela pendant un certain temps voire jamais… La trésorerie et les ventes représentent d’ailleurs un facteur non négligeable de contraintes même si parfois elles peuvent être un bon indicateur sur la direction à prendre. De la même manière l’exigence de rentabilité peut aussi restreindre fortement vos libertés et vos moyens d’action.

Nous pourrions largement détailler les contraintes mais sachez une chose : la première contrainte cela restera vous ! C’est vous qui décidez ce qu’il est bien de faire ou non pour votre entreprise. En cela, vous avez tout de même déjà une liberté !

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