Se retrouver dans une impasse parce qu’une nouvelle technologie balaie tout de ce que vous avez mis des années à construire, est devenu un lieu commun. Le parcours de tout entrepreneur est jalonné d’échecs et de revers de fortune. Cependant, ils sont trop souvent considérés comme des tares devant être dissimulées. Les histoires d’entreprises qui étaient très tendance, il y a à peine une décennie, montraient l’ascension d’entreprise dans laquelle les échecs quels qu’ils soient étaient gommés, effacés. Or, la société américaine prouve cependant que l’aveu de l’échec peut s’avérer bénéfique pour les sociétés. Pour quelles raisons peut-il être intéressant pour les entreprises de communiquer sur leurs échecs passés ?
Pour confirmer cette nouvelle approche de l’échec, une étude menée par LegalStart et Opinion Way sur 1018 entrepreneurs et dirigeants français, montrent que 61% envisageraient la création d’une nouvelle entreprise. Un chiffre révélateur du sens donné aujourd’hui à l’échec.
« C’est bien de célébrer le succès, mais il est plus important de tenir compte des leçons de l’échec »
Bill Gates
Apprendre de ses échecs
Lors de l’échec d’une mission ou de la perte d’un client, la société de se livrer à une analyse des causes de l’échec, et d’en communiquer les résultats à l’ensemble des salariés. A rebours des a priori sur la question, l’échec en entreprise peut être une excellente manière de trouver des moyens d’améliorer le fonctionnement interne de la société, et donc de devenir plus performant à l’avenir. Un processus de « post mortem » peut alors être lancé, soit l’analyse critique de l’échec par le biais d’un débriefing réalisé en équipe.
Cette méthode permet de dresser un panorama complet de la situation et de mieux comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Cette analyse méthodologique détaillée se doit ensuite de faire l’objet d’une communication importante en interne. Ainsi, tous les membres du personnel savent de ce qui n’a pas marché. Communiquer sur l’échec permet ainsi de ne pas reproduire les erreurs et de mieux faire accepter la situation aux responsables.
« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé. «
Socrate
L’exemple de Thomas Edison devrait donner des ailes à tous les entrepreneurs. « Je n’ai pas échoué des milliers de fois, j’ai réussi des milliers de tentatives qui n’ont pas fonctionné ».
Conjurer l’échec en partageant son expérience
La culture entrepreneuriale américaine ne cache pas les échecs rencontrés, qui font partie intégrante de l’histoire des entreprises. C’est donc tout naturellement qu’a vu le jour aux Etats-Unis le FailCon. Cette grande conférence au cours de laquelle les créateurs de start-up et les dirigeants d’entreprise peuvent revenir sur leurs échecs. Partager de la sorte son expérience en public est un moyen de valoriser la suite de son parcours. Une entreprise qui rencontre un creux important avant de voir sa situation s’améliorer se voit sous un jour positif. Se relever de l’échec est un élément de communication majeur au service des entreprises. La France suit ce mouvement, en organisant elle aussi des FailCon depuis 2011. Ceux-ci prennent de plus en plus d’importance, comme le montrent les nombreux intervenants des FailCon de Toulouse, de Lyon, Grenoble…
« Le succès consiste à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. »
Winston Churchill
Rebondir après un échec
Pour les entreprises, la communication autour de l’échec a donc une utilité certaine. Dans le domaine de l’économie digitale notamment, rares sont les sociétés à ne pas avoir connu de moments difficiles. La peur et la honte de l’échec, très présentes en France, tendent peu à peu à diminuer, en s’inspirant de l’exemple des États-Unis. En effet, toutes les initiatives, même quand elles se révèlent infructueuses, y sont considérées comme dignes d’intérêt. Pour les entreprises, il apparaît particulièrement valorisant de communiquer sur les situations de quasi-échec, lorsque la société a réussi à traverser une situation très compromise. Un pareil tour de force démontre la solidité du projet et la persévérance de ses dirigeants. Ainsi, l’échec accepté et surmonté peut être considéré comme une réussite.
« L’échec est au fondement de la réussite »
Lao Tseu