Décoder les émotions est indispensable pour un manager. Psychologie et management entretiennent une profonde relation que l’on ne soupçonne pas forcément. L’étude des comportements et des « processus mentaux » des salariés peut se révéler très utile afin de trouver la méthode pour les booster, voici donc deux outils, PNL et MBTI, mis au point par des psychologues pour manager vos équipes !
Management et psychologie : deux concepts intimement liés
Les opinions divergent au sujet de la psychologie. Dédaignée par certains, mise à l’honneur par d’autres, cette discipline se concentre sur les comportements des gens et sur leur façon de penser, ce qui peut s’avérer très utile pour un manager ! Dans son livre « Psychologie du manager pour mieux réussir au travail », Patrick Amar, ancien banquier reconverti en coach psychologue, met en avant trois filières de la psychologie qui font partie intégrante de toute stratégie de management.
La psychologie clinique place le manager face à lui-même et l’aide à comprendre l’impact de ses émotions, pensées et comportement sur sa manière de diriger ses équipes. La psychologie sociale, elle, se focalise sur les mécanismes d’influence, le besoin de conformité ou encore la communication persuasive. Cette branche représente un atout de taille dans la compréhension du fonctionnement d’une équipe et permet, de fait, d’adapter ses stratégies de management. L’auteur cite évidemment la psychologie du travail, élément complémentaire qui s’intéresse aux questions de motivation, de développement du leadership ou encore de constitution d’un groupe performant. En guise d’exemple d’application, l’auteur évoque les « prophéties auto-réalisantes » définies par la psychologie sociale.
Ce processus mental conduit une personne à en regarder une autre en fonction de ses croyances et non de façon objective : « Ainsi si je pense que tel nouveau collaborateur n’est pas bon, je risque de moins investir sur lui, lui donner moins de feed-back, moins de reconnaissance, moins d’accès à la formation… ce qui risquera effectivement de le décourager et de ne pas réaliser son potentiel. » détaille-t-il. La psychologie fait donc insidieusement partie de toute communication, et un manager sachant l’utiliser présentera plus de chances de convaincre et motiver son équipe.
Améliorer son savoir-être et son leadership avec la PNL
La Programmation Neuro Linguistique (PNL) est un ensemble de techniques de communication et de transformation de soi qui s’intéresse aux réactions physiques pour comprendre les comportements. Théorisée en 1972 par John Grinder, professeur de linguistique, et Richard Bandler, mathématicien et psychothérapeute, cette technique a rencontré un tel succèsqu’une branche complémentaire destinée aux entreprises s’est rapidement vue développée. Les bases de cette méthode reposent sur un postulat simple : chaque être humain dispose de sa propre vision du monde, à laquelle il adapte les éléments qui l’entourent.
Tout consiste à savoir l’appréhender pour faire comprendre aux autres sa propre conception. Il s’agit également de savoir considérer l’autre en installant un climat de confiance à l’aide d’outils comme l’écoute active. La PNL vise à remettre en cause un objectif déjà établi, discuter des choix de son interlocuteur sans que celui-ci ne le prenne mal ou encore utiliser ses émotions, qui constituent l’énergie qui nous pousse à agir.
Exprimées par les autres, elles peuvent encourager ou, à l’inverse, démotiver, d’où l’importance de les maîtriser comme le détaillent Nicole Cantona et Didier Boudineau dans leur ouvrage « Manager avec la PNL ».Depuis les années 80, de nombreux séminaires sont adressés aux cadres, négociateurs, pédagogues ou thérapeutes en France, qui ont de plus en plus souvent recours à cette méthode. Ceci dit, du fait de la « plongée dans le monde de l’autre » qu’elle implique, certaines critiques se font entendre qui considèrent la PNL comme un formidable outil de manipulation d’autrui.
MBTI : déterminer le type psychologique de vos collaborateurs
Mise au point par Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs en 1962, cette méthode propose 16 profils psychologiques typeafin de définir le mode de fonctionnement et le « moteur » de chacun. Idéal pour la construction et la gestion d’une équipe, il se présente sous la forme d’un test, effectué par deux à quatre millions de personnes chaque année, ce qui en fait l’indicateur le plus utilisé au monde. Les premiers travaux menés par Carl Jung en 1910 établissaient que notre comportement est la conséquence directe de nos préférences sur quatre dimensions : E/I : d’où est-ce que je puise mon énergie ? S/N : comment je recueille les informations ? T/F : comment je prends mes décisions ? J/P : quel est mon style de vie ?
Les deux scientifiques ont combiné ces bases pour aboutir à la description de 16 types de personnalités. Il ne s’agit pas d’un test à proprement parler, le résultat n’indique pas la performance de la personne mais ses préférences, ce qui permet d’adapter son comportement de manager en fonction. La séance d’évaluation, menée par un praticien spécialisé, dure environ une heure facturée 200 euros en moyenne. Le MBTI a fait ses preuves et demeure très estimé, il fait cependant l’objet des mêmes réserves que la PNL : certains pensent que ces techniques permettent de manipuler les gens et qu’au lieu de favoriser un climat de confiance, elles instaurent une ambiance de doute et de jugement.
Un degré de connaissance adapté à chaque méthode de management
Ces méthodes s’inscrivent dans un management tourné vers les salariés et potentiellement plus « horizontal ». Il existe cependant des modes de management comprenant un manager moins impliqué, le professeur de psychologie industrielle Rensis Likert a défini une liste de quatre types de management : directif, délégatif, persuasif ou participatif. La psychologie reste utile dans chacune de ces formes de gestion mais occupe une place plus ou moins importante. Dans une logique délégative ou participative, le manager s’implique moins et n’aura pas autant recours à cette discipline que s’il adopte une approche directive ou persuasive, qui relève davantage du paternalisme. Il s’agit donc de savoir doser son approche psychologique, afin de ne pas trop en faire sous peine d’effrayer les salariés en rejouant le scénario du thriller psychologique « Inception » !