Pitigaïa, 3 mompreneures engagées

Portrait d’Aline, Céline et Ravahiti, fondatrices de la jolie marque Pitigaïa, la marque qui facilite la vie des futurs parents en leur proposant des articles de puériculture sains pour bébé.

Comment vous avez-vous eu l’idée de créer votre entreprise ?

Cela faisait déjà deux ans que nous testions notre activité en coopérative d’activité et d’emploi (CAE). Cette idée nous est venue à Céline et moi tout simplement parce que nous sommes maman de trois enfants chacune. Pendant, la grossesse, nous avions ce désir de nous remettre à la création. J’ai un diplôme de styliste et j’avais un peu mis cela de côté depuis quelques années.

Comment vous êtes-vous rencontrées ?

J’avais déjà commencé mon activité en tant que microentreprise et elle était déjà dans la CAE et elle a trouvé ma carte par hasard quelque part. Nous faisions toutes les deux des articles pour bébé mais nous ne faisions pas du tout les mêmes produits. Céline était spécialisée dans tout ce qui était nomade, pour faciliter les sorties en famille et moi je faisais plus ce qui était des jouets liés à l’éveil et accessoires de la chambre donc des univers complémentaires.

Nous avons discuté et elle m’a parlé de la CAE, ce qui m’a beaucoup plu car je savais que j’étais encore employé mais que j’allais me retrouver au chômage. Ce qui est sympa c’est que cette activité me permet de garder ses allocations tout en testant mon activité au sein de la coopérative. Cela m’a sécurisée et j’ai fermé ma micro-entreprise. Nous avons commencé à travailler ensemble sur des collections communes et nous avons créé une marque commune « trois petits chamailleurs » dont la box de grossesse où nous envoyons chaque mois un article qui va l’aider la future maman à se projeter et qui lui servira quand le bébé arrivera et nous offrons à la fin un cadeau pour la femme qui vient juste de devenir mère.


Une troisième associée vous a rejointes ?

Oui elle est arrivée en fin mars de l’année précédente ! Il se trouve que quand nous avons décidé de sortir de la coopérative pour pouvoir nous développer et accéder à des financements, nous avons pris le temps de monter notre projet avec un business plan, le prévisionnel et les statuts. Nous avons cherché quelqu’un pour gérer un petit peu la communication, les réseaux sociaux, etc. et il s’avère que Ravahiti DANIEL recherchait un stage pour valider son master de marketing produit jeunesse et elle n’avait pas la possibilité de partir loin puisqu’elle avait un petit garçon de 4-5 ans. Elle devait rester sur Angoulême et avant la fin de son stage nous ne voulions plus qu’elle parte et elle ne voulait plus partir non plus. Elle avait vécu la naissance de l’entreprise Pitigaïa et est devenue associée.

Quelles ont été les grandes étapes ?

La création a eu lieu en juin 2020 mais Pitigaya est née aux yeux du monde en septembre 2020 même si nous étions en coopérative dès 2018. Nous avons développé notre partenariat toutes les deux et nous avons lancé la marque Les 3 P’tits Chamailleurs ainsi que La box. Nous avons pris des contacts notamment avec la néonatalité de notre secteur avec une activité qui se développait vers les professionnels ou revendeurs. Pour aller plus loin, il nous fallait créer notre structure. En septembre 2020, nous avons lancé une campagne de crowdfunding sur Tudigo. L’idée était de tester l’appétence du public pour nos produits et nos engagements.

Nous voulions réunir des fonds notamment pour passer par des ateliers chantiers d’insertion, nous faire labelliser GOTS car nous ne confectionnons plus nous-mêmes depuis que nous avons lancé la marque Pitigaïa. C’est quelque chose qui nous tient particulièrement à cœur et que nous voulons conserver. Le site internet est sorti le 5 novembre avec deux mois de retard et il faut dire qu’avec la crise sanitaire nous avons dû ressourcer tout nos produits car l’entreprise à laquelle nous devions faire appel était en rupture totale sur les matières. Nous avons un peu loupé la période des fêtes car le lancement a eu du retard et là nous sommes en train de rattraper, ce qui est plutôt sympa.

Quels sont les futurs axes de développement ?

Nous aimerions que nos produits puissent être les plus accessibles possibles pour tout le monde. Nous ne voulons pas qu’ils ne soient réservés qu’à certaines personnes. Toutefois, nous essayons d’avoir des produits sains, avec un réel engagement pour protéger la santé des tous petits. Enfin, nous ne souhaitons pas que cela soit réservé seulement à des personnes qui ont les moyens et nous voulons élargir le public en proposant notamment nos articles dans des crèches, des lieux d’accueil où les enfants passent du temps même si les parents n’ont parfois pas la capacité de les acquérir pour eux. Nous voulons être présentes chez les spécialistes, les enseignes spécialisées comme bébé 9. Déjà, nous nous orientons peut-être à faire quelque chose d’un petit peu plus généralisé.

Mais du coup, nous avons pour but de réaliser aussi une vraie démarche de pédagogie car il vaut mieux acheter moins, mais de meilleure qualité. Nous préférons des objets qui durent, déjà pour la planète et éviter des matériaux de mauvaise qualité ou encore des scandales comme les Ouïgoures qui montrent qu’il faut bien savoir qui est la personne qui a fabriqué le bavoir à 2 euros et si elle n’a pas été rémunérée à sa juste valeur. Il s’agit de revenir ces valeurs du made in France. Toutes ces valeurs là nous voulons les transmettre à travers nos produits qui sont les supports de notre valeur. Nous avons le désir de montrer qu’il est possible de faire proprement notamment en supprimant les matériaux dérivés du plastique et faire du vrai bio et exemple qu’il n’y ait pas du polyester.

Comment fonctionne votre activité aujourd’hui ?

Il y a une activité de vente directe des articles sur notre site Internet pour les particuliers. Nous avons démarché des revendeurs aussi pour la notoriété et les professionnels de la petite enfance, dans les crèches ou les maternités, etc. De plus en plus de maternités et de crèches ont une démarche écoresponsable, que ce soit sur les matériaux qu’ils utilisent, les produits ménagers ou les textiles également.

Vous avez l’air d’être engagées pour des matériaux ?

Oui, d’ailleurs j’aimerais peut-être faire un petit « coup de gueule » sur des matériaux qui sont à la mode et qui ont le vent en poupe comme le bambou. On en fait partout a promotion actuellement en disant que c’est naturel, antibactérien, cela ne demande pas d’eau pour pousser… La réalité, c’est que l’on déforeste à tout va dans les pays d’Asie pour pouvoir les planter.

On fait de la culture intensive sur ces matériaux-là. Sachant que le bambou est à la base un matériau cassant et que pour qu’il devienne une fibre souple pour être filé, il faut le dissoudre dans des bains de produits chimiques, d’acide sulfurique, etc. C’est extrêmement hydrophage et on n’a aucun retour sur la santé des enfants C’est de la viscose de bambou et non un produit naturel. Le bambou c’est bien mais il faudrait arrêter de le transformer en n’importe quoi. Je trouve que cela représente vraiment une mise en danger de la vie d’autrui et c’est très mauvais pour la planète. C’est la raison pour laquelle nous cherchons à avoir des produits naturels et certifiés avec la certification internationale la plus élevée. 

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